10 idées reçues sur la construction d'une piscine

Vous rêvez peut-être d'une piscine comme une grande majorité de Français habitant en maison individuelle mais hésitez à vous lancer, pour différentes raisons ? On entend souvent dire que la construction d'une piscine coûte cher, tout comme son entretien. Qu'elle est dangereuse pour les enfants ou encore qu'elle consomme beaucoup d'eau ou d'électricité. Alors info ou intox ? Deux experts du secteur tordent le cou à 10 idées reçues sur la construction d'une piscine.

Depuis la crise sanitaire, chacun veut son petit coin de jardin, cosy avec son mobilier, son barbecue et dès que possible sa piscine enterrée. Mais si de nombreuses familles ont déjà cédé aux sirènes de la construction, les idées reçues ne manquent pas, freinant encore certains consommateurs. La piscine serait réservée aux grands terrains. Elle serait aussi un gouffre financier, tant pour sa construction que pour son entretien, lequel serait aussi très fastidieux. Est-elle aussi dangereuse pour les jeunes enfants ? Et quid de sa consommation d'énergie ? Stéphane Figueroa, Président de la FPP, Fédération des Professionnels de la Piscine et Louis Serena, constructeur de piscines Carré Bleu à Toulouse ont accepté de nous en dire plus sur le sujet. 

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1. Construction d'une piscine : il est difficile de trouver un bon professionnel

Pour une piscine garantie zéro défaut et durable dans le temps, comment trouver le bon professionnel ? Celui qui saura traiter votre projet de A à Z, vous renseigner au mieux mais aussi prendre en mains l'intégralité du projet, avec une pose réalisée dans les règles de l'art ?  

"Certains pensent qu'il est difficile de trouver le bon prestataire, déclare Stéphane Figueroa, mais il n'en est rien. Il suffit de choisir un constructeur, membre de la Fédération des Professionnels de la Piscine, parmi les 1400 membres répartis sur toute la France. C'est le gage pour le client d'un professionnel accompli dont les capacités financières ou la garantie décennale ont été vérifiées." Pour aller plus loin, les consommateurs disposent désormais du label Propiscines, repère fiable pour choisir le professionnel à qui ils confient la construction de leur piscine. Emblème de professionnalisme et d'engagement, ce label garantit le savoir-faire des 450 entreprises qui l'ont obtenu.  

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2. Une piscine, c'est long à construire

En fait, cela dépend de la technique de construction choisie et du carnet de commande de l'entreprise. "L'idéal étant de finaliser son projet en septembre, lorsque la saison est terminée, précise Stéphane Figueroa. Il est donc particulièrement important d'anticiper son projet, pour un bassin opérationnel dès les premiers beaux jours. "Si les consommateurs se réveillent deux mois avant la saison, c'est sûr que cela sera compliqué, actuellement nos carnets de commandes sont bouclés plus de 6 mois à l'avance, reconnaît Louis Serena. Prenez-y vous à l'avance car il ne faut pas oublier que le béton doit sécher et être posé quand il ne fait pas trop froid, qu'il ne pleut pas...Mais si le projet est bien géré, il peut être bouclé en deux mois." 

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3. Une piscine, c'est cher...

La piscine est-elle réservée aux riches ? Eh bien, non, selon l'une des dernières études de la FPP puisque 47 % des possesseurs de piscine gagnent moins de 3000 euros par mois. "C'est ce que j'entendais beaucoup il y a 15 ans, ajoute Stéphane Figueroa. Or, selon nos dernières études, le prix d'une piscine moyenne de 8 x 4 mètres, se monte à 25 000 euros, soit celui d'une voiture citadine." Le coût va ensuite dépendre du taux d'équipement et des options comme les volets roulants, la Pompe à Chaleur pour chauffer l'eau, le traitement automatique... "Nous sommes positionnés sur le segment haut de gamme, corrobore Louis Serena, et nos petites piscines coûtent 25 000 euros pour une qualité supérieure. Mais il existe des piscines en kit ou en coque, à des prix encore plus abordables." 

4. Une piscine exige l'obtention d'un permis de construire

Pas dans tous les cas. Là encore, cela dépend du type et des dimensions de la piscine. "Jusqu'à 10 m2, aucune déclaration préalable de travaux n'est requise, précise Louis Serena sauf à ce que la piscine soit implantée dans le périmètre d'un site patrimonial remarquable ou classé, mais le PLU doit obligatoirement être respecté. Au-delà de 10 m2 jusqu'à 100 m2, il convient d'effectuer une déclaration préalable de travaux. Il vous sera nécessaire d'obtenir un permis de construire uniquement si votre piscine dispose d'une surface supérieure à 100 m2."  

L'obtention du permis de construire est aussi requis si la piscine est installée en intérieur ou qu'elle est équipée d'un abri dont la hauteur dépasse 1,80 mètre. "Dans certaines mairies, le permis peut être refusé si la piscine ne respecte pas certains critères définis dans le plan local d'urbanisme, enchaîne Stéphane Figueroa, on peut aussi parfois vous imposer des revêtements d'un coloris particulier si la piscine est implantée en zone monument historique..." 

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5. Une piscine exige d'avoir un grand jardin...

Plus du tout, selon Stéphane Figueroa, "on n'a jamais vendu autant de petites piscines. Avant il fallait 1000 à 2000 m2 de terrain, pour construire sa piscine mais les bassins pouvaient mesurer 12 m x 6. Aujourd'hui, la taille moyenne de la piscine est plutôt de 7 m x 3, et on construit de petites piscines de 5 x 2 mètres, sur des terrains de 200 m2 sans aucun problème." La petite piscine est même devenue très tendance en zone urbaine, notamment. "À Toulouse, nous sommes spécialisés dans la petite piscine citadine, annonce Louis Serena, on en construit partout, même sur des terrasses ou dans un jardin de 25 m2. La piscine est construite au plus près de la maison, elle décore le jardin en plus de permettre la baignade." La petite piscine ne manque en effet pas d'atouts, elle coûte moins cher à construire et à entretenir, et permet même la pratique de la natation, grâce aux systèmes de nage à contre-courant ou aux élastiques de nage.  

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6. Une piscine consomme beaucoup d'eau

"Faux, déclare Louis Serena, vous consommez moins d'eau avec votre piscine que vous n'en utilisez pour arroser le jardin. Il suffit que vous ajustiez le niveau d'eau en début de saison et, ensuite, vous avez juste à effectuer un contrôle de temps en temps. Vous pouvez aussi utiliser l'eau de pluie si elle est traitée via un puits, ce qui est économique et respecte l'environnement."  

Selon les études de la FPP, la consommation d'eau d'une piscine ne représente que 10 % de la consommation totale d'un ménage de quatre personnes. "Désormais, on ne vide plus la piscine pour l'hivernage, poursuit Stéphane Figueroa, ce qui réduit la consommation. Il est recommandé d'équiper sa piscine d'une couverture ou d'un volet, ce qui réduira de beaucoup l'évaporation de l'eau. En moyenne, on devra rajouter 15 m3 d'eau dans une piscine de 8 x 4 mètres." 

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7. Une piscine n'est pas écologique

La encore, c'est faux, rappelle Stéphane Figueroa : "L'indice d'impact carbone d'une piscine de 8 x 4 mètres se monte à 250 kilos de CO2 / an, soit l'équivalent d'un aller Paris-Marseille en avion." Les rejets dans l'environnement sont donc limités, tandis qu'il existe différents systèmes pour améliorer le bilan énergétique de la piscine, à commencer par les traitements par électrolyse au sel qui fabriquent automatiquement du chlore à partir du sel pour purifier l'eau du bassin ou les pompes à chaleur qui chauffent la piscine en restituant au moins cinq fois la quantité d'énergie utilisée. "On entend souvent dire que la piscine consomme beaucoup d'électricité, reprend Louis Serena, ce n'est pas le cas de certains systèmes de filtration ou des pompes les plus qualitatives. Il est aussi possible d'équiper la piscine en panneaux solaires pour produire l'électricité nécessaire au fonctionnement du moteur de la piscine, ce qui a un coût mais s'amortit au fil des ans." 

8. La piscine est dangereuse pour les enfants

En France, le nombre de noyades d'enfants rapporté au nombre de piscines a très fortement diminué même si nous devons maintenir les efforts de prévention. Une quinzaine de noyades d'enfants de moins de six ans est déplorée en moyenne par an pour un parc de trois millions de piscines privatives alors que dans les années 2000 il était déploré 32 décès d'enfants sur un parc de 728 000 piscines. Ce nombre a été considérablement réduit depuis la loi du 1er janvier 2003 qui impose que toutes les piscines enterrées soient équipées d'un dispositif de sécurité, avec au choix, l'abri, l'alarme, la barrière ou la couverture. La sécurité de la piscine est donc favorisée par ces dispositifs normalisés même si rien ne remplace la surveillance des parents tient à rappeler Stéphane Figueroa : "Le problème, c'est que souvent le papa pense que la maman est en train de surveiller les enfants, et la maman pense l'inverse. Nous avons donc lancé un système très efficace, baptisé Vigiplouf." La Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP) a en effet testé en 2021, un nouveau dispositif de sécurité. Composé d'un kit de deux drapeaux, il repose sur un principe simple, le vert indiquant qu'un adulte surveille la baignade, le rouge que cette dernière est interdite, faute d'adulte chargé de la surveillance. Le système vise à responsabiliser les enfants, pour qu'ils ne se baignent pas seuls et qu'ils aillent chercher un adulte, pour faire passer le drapeau du rouge au vert.  

9. L'entretien de la piscine est fastidieux et coûteux

Nombre de tâches peuvent parfaitement être automatisées pour simplifier l'entretien de la piscine. "Les piscines sont de plus en plus équipées car les consommateurs veulent profiter de la piscine, sans contraintes, affirme Louis Serena. Le traitement de l'eau peut être automatisé, et le nettoyage être réalisé par un robot. Si vous ajoutez une couverture ou un volet qui préserve l'eau des impuretés et peut même être connecté, vous n'avez presque plus rien à faire." Enfin, côté budget, on estime le coût de maintenance de la piscine à 10 euros le m2, soit pour 30 m3 une dépense annuelle de 350 euros. 

10. On va profiter de sa piscine quelques mois dans l'année

Cela dépend du climat de votre région, mais même en région parisienne ou dans le nord de la France, on peut désormais profiter de son bassin beaucoup plus longtemps. "Même dans ces régions, il suffit de chauffer la piscine avec une pompe à chaleur et de la couvrir d'un abri pour prolonger la période de baignade de plusieurs mois, conclut Louis Serena. Dans nos régions du Sud, on peut s'y baigner de mars à octobre." Sachez que grâce à l'effet de serre, l'abri de piscine conserve la chaleur de la piscine et peut même accroître de six à dix degrés la température de l'eau, en faisant obstacle à l'évaporation de l'eau. L'abri plat, bas ou mi-haut permet donc de se baigner dans une eau à bonne température au printemps ou à l'automne. Quant à l'abri haut, il fait de la piscine une pièce à vivre, dans laquelle on peut se baigner presque toute l'année.