Un vieil appart turinois devenu archi moderne

C'est dans un immeuble d'angle, construit en 1913 pour loger les ouvriers de l'usine Fiat, à Turin, que le couple d'architectes Stefano Carera et Eirini Giannakopoulou a décidé de s'installer. L'appartement a eu besoin de sérieuses transformations avant de les accueillir avec leur enfant. Mais le résultat est là : l'espace a été métamorphosé dans un style minimaliste et vivant à la fois.

L'appartement, refait à neuf, adopte un style contemporain et offre désormais un bel espace de vie décloisonné et ouvert sur l'extérieur. Il se compose d'un grand bureau, d'un salon, d'une cuisine en longueur qui garantit un gain de place considérable grâce à ses meubles disposés le long d'un seul mur, et d'une salle à manger plus confinée. La partie nuit, orientée sur la cour intérieure bénéficie de plus d'intimité. Une homogénéité des couleurs et des matériaux se retrouve dans l'ensemble de l'appartement. Le mobilier est dessiné sur mesure. Ingénieux et sobre, il optimise l'espace. 

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Le projet de rénovation de cet appartement, en bref :

L'idée : Redessiner un appartement pour en faire un lieu de vie et y créer un bureau pour ce couple d'architectes.  

Le lieu : à Turin, dans le quartier du Lingotto (ancienne usine Fiat), à proximité des espaces verts du Pô. 

Superficie : 80 m2 

Architectes : Agence d'architecture SCEG des architectes Stefano Carera et Eirini Giannakopoulou, sc@sceg.it eg@sceg.it / sceg.it  

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En quoi ont consisté les travaux de rénovation ?

Afin d'adapter l'appartement à leur vie familiale et professionnelle, les architectes ont repensé la disposition des pièces en supprimant l'entrée, en réduisant la cuisine existante et en créant une chambre supplémentaire. 

A proximité du Lingotto (l'ancienne usine Fiat qui abrite aujourd'hui un grand centre commercial, des boutiques, un cinéma, une galerie artistique...) et des espaces verts, le long du Pô, l'appartement situé au au troisième étage profite côté rue d'un spectacle urbain animé par les automobilistes, promeneurs et joggers qui la parcourent. C'est d'ailleurs de là que les architectes ont préféré orienter les pièces à vivre. 

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Une promenade à travers le logement

La configuration des pièces est presque circulaire, on entre directement dans le bureau et on passe d'une pièce à l'autre (bureau-salon-cuisine) tout en percevant, à travers les cinq ouvertures (deux portes-fenêtres et trois fenêtres) la vie de la rue. 

La cuisine est minimisée

Un coin cuisine tout en longueuret étroit, éclairé par deux belles fenêtres, est aménagé pour préparer les repas servis dans la salle à manger. C'est un espace que l'on traverse également pour accéder à la chambre parentale. Au fond, une fenêtre intérieure éclaire et aère la salle de bains située dans la chambre des parents. 

Les matériaux et couleurs s'harmonisent dans l'ensemble de l'appartement

L'ensemble des murs et le sol du bureau, du salon et la cuisine sont recouverts d'une résine de couleur grise. Une autre, d'un gris vert habille le mur intérieur, sur ses deux faces. Une élégante manière de délimiter l'espace jour.  

Pour donner au coin salle à manger, placé au centre de l'appartement, un aspect plus convivial, un faux plafond, teinté en gris vert est installé. Les murs et le sol sont tapissés d'un revêtement synthétique jaune de la marque suédoise Bolon, un produit résistant et facile à entretenir qui est utilisé également pour recouvrir le sol des chambres et de la salle de bains, ainsi que le fond des niches dans la chambre et dans le bureau.  

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Du mobilier sur mesure habille le salon

Avec des murs en biais, une pièce est toujours difficile à meubler. Ici, les architectes ont inventé un meuble Tv qui se transforme en banquette. Il fait face à un long canapé dessiné également sur mesure. Ces deux meubles ainsi que la bibliothèque du bureau et la cloison de la salle de bains dans la chambre parentale sont réalisés avec une structure métallique laquée en blanc équipée de panneaux, tablettes et portes en bois, ces dernières sont toutes dotées des mêmes poignées obliques. 

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Un fauteuil recouvert de velours et trois tables basses un brin décalées s'immiscent dans le décor.  

Pour la salle à manger, les architectes ont choisi une table avec un plateau laqué noir et un gros piétement rouge, autour de laquelle ils ont placé les chaises de la marque Gubi. L'ensemble est éclairé par une suspension en métal. 

La création d'un espace de travail à la maison

Le bureau est équipé d'une grande bibliothèque et de rangements en hauteur. Le mur est recouvert de la même résine grise que le sol mais uniquement derrière cette bibliothèque, de manière à lui donner un fond. La table de travail réalisée en marbre est accompagnée des fauteuils "Masculo" de Gubi. Avec des lettres provenant d'anciennes boutiques, les architectes se sont amusés à écrire le nom de leur agence S.C.E.G.  

Un éclairage bien pensé

Un tube en métal équipé de LEDs longe le haut du mur dans l'ensemble des pièces de vie. Le soir, lorsqu'il est allumé, on perçoit de la rue un éclairage homogène. 

Des luminaires, icônes du design du XXe siècle, complètent l'éclairage comme les deux lampes "Parentesi" accrochées à côté du canapé, dessinées par Achille Castiglioni pour Flos, la lampe "Nessino" d'Artemide, placée sur le bureau, la "Dalù" d'Artemide dessinée par Vico Magistretti dans la chambre de l'enfant, la lampe "Tolomeo terra" et le lampadaire "Grasshopper" de Gubi qui accompagne le fauteuil dans le salon.  

Les chambres, petites mais bien agencées

La chambre parentale dispose de sa propre salle de bains, petite et dissimulée derrière une cloison métallique. Les murs et le sol sont recouverts d'une résine d'un bleu profond. Une vasque est posée sur un meuble de rangement dessiné par les architectes comme l'ensemble du mobilier de la chambre. Un grand placard s'efface pour ne pas encombrer l'espace. Tous les luminaires sont choisis en métal, couleur cuivre. 

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Dans la chambre d'enfant on retrouve les teintes et matériaux choisis pour les autres pièces. Une niche dans le mur est utilisée pour encastrer un bureau. Les deux pièces sont éclairées par des portes-fenêtres qui s'ouvrent sur un balcon. Comme dans de nombreux logements populaires de l'Italie du Nord, appelés "casa di ringhiera" des balcons filent le long des façades. C'est grâce à eux que l'on accède aux appartements.  

La salle de bains est aveugle. La vasque Flamina repose sur un meuble dessiné sur mesure dont la structure en métal est peinte en noir.