Une rénovation libère un deux-pièces de ses cloisons

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Remettre sur pied ce 35 m2 de la Capitale n'était pas une mince affaire. Derrière la façade haussmannienne de l'immeuble en question, le temps semblait s'être figé depuis bien longtemps. L'appartement souffrait notamment d'une configuration à l'ancienne où les petites pièces en enfilade étaient clairement désuètes. Autant de défauts contrebalancés par la belle situation du bien, dans le 10e arrondissement parisien, non loin du canal Saint-Martin. Nul besoin de préciser qu'une rénovation radicale était nécessaire pour répondre aux envies de la nouvelle propriétaire. Entre les mains de Bénédicte Montussac, architecte d'intérieur, le repère parisien a révélé un potentiel jusqu'alors bien caché.

Dans cet appartement parisien, le problème principal venait d'une disposition maladroite des espaces. Résultat, des mètres carrés étaient perdus ici et là, en particulier dans le couloir d'entrée et la cuisine isolée. Le volume global était plombé par de nombreuses cloisons qui fractionnaient le 35 m2 en trois pièces indépendantes. Or pour créer une sensation d'espace, rien ne vaut le décloisonnement. Repenser l'ensemble du plan était inévitable pour révéler les atouts dérobés de l'appartement : Bénédicte Montussac a donc fait valser tous les murs qui pouvaient l'être, supprimant au passage le sas d'entrée resté vacant. Pour le plus grand bonheur de la jeune propriétaire, le petit trois-pièces d'origine s'est mué en grand deux-pièces où l'espace de vie frôle les 26 m2. L'architecte d'intérieur signe ici une rénovation futée où glaner de bons conseils.
>> Le projet de rénovation en bref >> Le lieu : Paris 10. La surface : 35 m2. La durée des travaux : environ 3 mois. Le budget : 36 000 euros HT, soit 1000 euros du m2. L'idée : optimiser les mètres carrés en modifiant la configuration de l'appartement, créer une vraie pièce de vie dans un 35 m2, augmenter la luminosité.
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agrandir L'objectif : faire entrer la lumière dans cet appartement parisien

1 - L'objectif : faire entrer la lumière dans cet appartement parisien - Le problème avec les petites surfaces, c'est qu'une mauvaise configuration entraîne souvent d'autres défauts. Dans ce 35 m2, les pièces en enfilade manquaient cruellement de clarté - la faute aux multiples cloisons qui empêchaient la lumière de circuler naturellement d'un bout à l'autre. C'est pourquoi Bénédicte Montussac n'a pas hésité à réunir différents espaces. Le décloisonnement a permis à chaque pièce de gagner une ouverture, de quoi augmenter la luminosité sans avoir recours à l'éclairage artificiel. Unifier les revêtements avec un blanc dominant a ensuite favorisé cette nouvelle clarté. Et si l'appartement a troqué son plan de petit T3 pour un profil de T2, il paraît beaucoup plus accueillant et fluide qu'auparavant.
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Bénédicte Montussac

agrandir Avant travaux : un 35 m2 fragmenté en petites pièces

2 - Avant travaux : un 35 m2 fragmenté en petites pièces - L'appartement d'origine était divisé en trois espaces : une cuisine donnant sur le couloir d'entrée, suivie d'une petite chambre avec un salon en enfilade. Une disposition sans grande logique qui ne répondait plus aux besoins modernes ; en particulier car les pièces se réduisaient a seulement quelques mètres carrés. Il était toutefois impossible de repartir sur un plateau entièrement nu car le logement était traversé par deux murs porteurs. Une contrainte avec laquelle il a fallu composer pour dessiner le nouveau plan du 35 m2.
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agrandir Décloisonnée, la pièce de vie respire enfin

3 - Décloisonnée, la pièce de vie respire enfin - Donner vie au nouveau séjour a nécessité de nombreuses modifications. L'ancienne chambre s'est ainsi effacée pour permettre le rapatriement de la cuisine dans l'espace principal. "Sans la poutrelle métallique IPN, nous n'aurions pas pu ouvrir la chambre sur le salon d'origine, précise Bénédicte Montussac. La cloison était devenue porteuse, il nous fallait donc un soutien qui compense sa destruction mais reste aussi discret que possible." En déposant le mur central, l'architecte d'intérieur a offert à la nouvelle propriétaire une pièce à vivre de 26 m2. L'IPN fut simplement peint en blanc pour se confondre avec le plafond et effacer au maximum les traces de l'ancienne séparation. Des lattes de plancher récupérées dans l'entrée d'origine ont permis un raccord de sol aujourd'hui invisible. Aujourd'hui, rien ne laisse soupçonner qu'une cloison divisait la pièce avant les travaux.
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Bénédicte Montussac

agrandir Des rangements sur mesure habillent le mur principal

4 - Des rangements sur mesure habillent le mur principal - Le 35 m2 d'origine n'offrait aucun placard intégré - un vrai point noir quand on sait que les petites habitations sont plus sujettes au désordre. Imaginer des rangements adaptés aux lignes de l'architecture était le meilleur moyen d'optimiser la surface habitable. L'ensemble des aménagements sur mesure se sont concentrés en périphérie, sur les murs du séjour, afin de libérer la circulation. Les colonnes fermées dissimulent une partie de la cuisine - frigo et placard à épices - ainsi qu'une zone dressing. Ces rangements se prolongent naturellement en bibliothèque au-dessus du canapé, créant une continuité entre les espaces. La frontière entre coin salon et cuisine s'est amenuisée pour conserver un volume intact.
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agrandir Avant les travaux : le salon n'était pas accueillant

5 - Avant les travaux : le salon n'était pas accueillant - Situé tout au fond de l'appartement, derrière la chambre, le salon n'était pas séduisant. Très restreint, il était mal placé et ne communiquait pas avec la cuisine. De plus, sa peinture coquille d'oeuf et son parquet trop foncé lui donnaient un côté démodé. Pourtant le logement profitait déjà des atouts typiquement haussmanniens - plancher vieilli, cheminée en marbre, niches creusées dans le mur - mais ils passaient quasiment inaperçus.

Bénédicte Montussac

agrandir Un salon comme lové dans une alcôve

6 - Un salon comme lové dans une alcôve - L'après travaux nous laisse presque sans voix. L'ancien salon a disparu au profit d'un coin cosy, confortablement installé près de la cheminée d'époque. Les aménagements qui courent sur les murs semblent même envelopper ce nouveau salon dans une alcôve feutrée. Le canapé (Ikea) et les étagères épousent l'angle de la pièce avec brio. Et si les placards fermés sont en médium à peindre, les étagères furent modelées en contreplaqué de bouleau, un bois clair qui n'encombre pas le regard. L'architecte d'intérieur a profité d'un recoin vide pour glisser un secrétaire qui s'inscrit naturellement dans le prolongement des rangements. Un ensemble cohérent, bien loin du séjour étroit et sombre d'antan.
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agrandir Tout de blanc vêtu, la cuisine se fond dans le décor

7 - Tout de blanc vêtu, la cuisine se fond dans le décor - "Même si la cuisine s'est invitée dans la pièce à vivre, il ne fallait pas qu'elle accapare toute l'attention, précise l'architecte d'intérieur. Choisir un linéaire entièrement blanc était un moyen de la fondre dans le décor, de l'effacer légèrement." De fait, le linéaire de cuisine (Ikea) se concentre dans un recoin de la pièce et reste très discret. Une pierre blanche fut simplement placée sous les meubles pour protéger le parquet. Comme dans tout l'espace de vie, l'ambiance reste sobre et souligne avant tout les détails d'époque. A l'image de cette alcôve devenue vaisselier, qui abritait autrefois un poêle.
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Bénédicte Montussac

agrandir Tous les espaces perdus ont été repensés

8 - Tous les espaces perdus ont été repensés - La rénovation n'a pas fait grand cas du couloir. La dépose des différentes cloisons a donc entraîné la suppression de ce sas qui mangeait de précieux mètres carrés : la porte d'entrée s'ouvre maintenant sur la chambre du 35 m2. En réalité, l'ensemble du cocon est agencé de part et d'autre d'un large mur porteur. Celui-ci joue les marqueurs entre la partie nuit et l'espace jour, rendant inutile l'intervention d'un couloir ou d'une quelconque entrée cloisonnée.

Bénédicte Montussac

agrandir La cuisine d'origine était isolée du séjour

9 - La cuisine d'origine était isolée du séjour - Avant l'intervention de Bénédicte Montussac, le sas d'entrée donnait sur une cuisine fermée. Problème : la propriétaire rêvait d'un agencement ouvert. Voilà pourquoi la nouvelle cuisine prend place dans le séjour. Les mètres carrés récupérés ici et dans la salle d'eau attenante ont permis de modeler une suite. La pièce s'est donc métamorphosée en coin nuit, effaçant complètement le souvenir de la cuisine vétuste.
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Bénédicte Montussac

agrandir Un coin nuit à la manière d'une suite d'hôtel

10 - Un coin nuit à la manière d'une suite d'hôtel - Dans une petite surface, mieux vaut limiter les cloisonnements inutiles. Un principe que l'architecte d'intérieur a appliqué dans l'ensemble du logement, y compris côté nuit : "L'espace ne fait que 9 m2. Nous avons choisi de laisser la chambre ouverte pour éviter d'obtenir une pièce trop restreinte." Voilà pourquoi aucun mur ne sépare le coin nuit de l'entrée. Des rideaux en velours rose - fabriqués pour l'occasion - permettent tout de même d'isoler le couchage. Une verrière sur mesure fut ensuite placée au niveau de la salle d'eau, histoire de conserver un peu d'intimité sans obstruer la luminosité. Façonnée en verre armé, elle fait office de cloison et de paroi de douche parfaitement étanche.
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agrandir L'esprit tropical a gagné la salle d'eau

11 - L'esprit tropical a gagné la salle d'eau - Si la pièce à vivre mise avant tout sur la sobriété, c'est un autre scénario que nous offre la partie nuit. Le 35 m2 évolue donc dans deux univers bien distincts. C'est une envie de couleurs mais aussi de motifs qui a dicté le décor de la salle d'eau et du couchage. L'esprit tropical introduit par le papier peint jungle (Palm Jungle de Cole & Son) est aussi à l'origine de la palette colorée : le vert règne sur le carrelage mural (Leroy Merlin) comme sur les murs du coin nuit. Cette petite suite prouve qu'un espace limité n'est pas contraint d'adopter le blanc du sol au plafond, il peut aussi sortir des sentiers battus.
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Bénédicte Montussac

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