Exit les cloisons dans ce duplex avec vue

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Lorsqu'il s'agit de dénicher une perle rare, rien ne peut égaler l'intuition d'un professionnel en design d'espace. Un plateau brut plus ou moins délabré et quelques cloisons, sont un cauchemar pour certains mais incarnent le terrain d'expression rêvé pour les architectes et designers d'intérieur. Car ils déterrent parfois des trésors oubliés depuis une décennie. C'est certainement pour cette raison que Quitterie de Pascal ne souhaitait pas un appartement clé en main. L'architecte d'intérieur guettait plutôt un espace où apposer sa patte avant d'y installer sa petite tribu. Avec ses murs biscornus et ses multiples mansardes, ce duplex sous combles du 17e arrondissement parisien a naturellement stimulé son imagination. Le 102 m2 offrant une belle surface, mais aussi de vrais défis architecturaux pour cette amoureuse des rénovations.

Avec sa façade typiquement Art déco, cet immeuble du 17e arrondissement laissait présager de beaux appartements... Ou tout du moins c'est ce que pensait Quitterie de Pascal avant de pousser la porte de son futur cocon familial. Au lieu de découvrir un duplex au charme années 30, la fondatrice de l'agence Mise en Scène s'est retrouvée face à un véritable chantier. Le duplex avait péniblement fusionné avec des chambres de bonnes pour agrandir sa superficie initiale de 50 m2. Sur les 102 m2 habitables, beaucoup de cloisons inutiles mais surtout peu de murs d'équerre à exploiter. Autant dire que le chantier était taillé sur mesure pour une férue d'architecture. Conserver uniquement l'essentiel fut le credo de toute cette rénovation. Nombre de cloisons n'ont donc pas survécu au nouveau plan, pensé pour donner au logement des faux airs de loft. L'agencement esquissé par l'architecte d'intérieur a ensuite souligné les atouts de ce nid sous les toits : poutres en béton, mansardes... et bien sûr, le toit terrasse surplombant Paris. Une réalisation exemplaire.
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>> Le projet de rénovation en bref >> Le lieu : Paris 17. La surface : 102 m2. La durée des travaux : 5 mois. Le budget : environ 1200 euros du mètre carré. L'idée : retravailler l'espace en gommant au maximum les cloisons, favoriser le passage de la lumière dans tous les recoins du 102 m2, valoriser la terrasse par un accès facilité depuis les pièces de vie et imaginer une ambiance personnelle.
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>> Quitterie de Pascal, créatrice de l'agence Mise en Scène, architecture & design d'intérieur, www.archidinterieurparis.com
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agrandir Un projet (un peu) fou de rénovation

1 - Un projet (un peu) fou de rénovation - Si les murs alambiqués et le carrelage daté en auraient fait fuir plus d'un, les défauts apparents de ce duplex parisien ont au contraire attisé la curiosité de Quitterie de Pascal. L'architecte d'intérieur - alors en quête d'un nouveau lieu de vie - rêvait avant tout d'une base délabrée à s'approprier. Autant dire que le 102 m2 en question avait tout pour satisfaire son désir de rénovation. L'appartement fusionnait plusieurs surfaces : un duplex de 50 m2 et 4 chambres de bonnes attenantes. Voilà pourquoi le plan manquait tant de cohérence. Ici et là, les cloisons encombraient la circulation, fractionnant le bien en petites pièces indépendantes. Mais il en fallait bien plus pour enrayer la motivation de Quitterie et son mari qui voient dans ce plateau l'occasion d'esquisser un cocon à leur image. Travailler l'espace, mais également la luminosité, s'est imposé comme l'objectif principal de la transformation. Pour ce faire une seule solution : effacer au maximum les séparations entre les espaces - sans pour autant fragiliser les fondations.
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agrandir L'appartement d'origine était bordé de nombreuses cloisons

2 - L'appartement d'origine était bordé de nombreuses cloisons - L'adjectif "atypique" est certainement le plus approprié pour parler de ce projet... Pourtant cette qualification n'avait rien de positif avant les travaux. Il faut dire que l'appartement était très mal agencé. "La plupart des murs n'étaient pas d'équerre, raconte Quitterie de Pascal. C'était donc un logement très vérolé, "atypique" mais dans le mauvais sens du terme car le charme faisait vraiment défaut. On s'attendait à trouver des vestiges Art déco à l'image de l'immeuble, mais ce n'était pas le cas." Seules les mansardes aux fenêtres apportaient ce petit plus qui caractérise les espaces sous les toits. Proposer une lecture moderne du plan était le meilleur moyen de valoriser les quelques atouts du bien. Aussi le décloisonnement a cristallisé une part importante du chantier, l'idée étant de calquer le fonctionnement d'un loft avec peu (voire pas du tout) de séparations entre les pièces.
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agrandir Ambiance maison de vacances pour ce duplex au coeur de la ville

3 - Ambiance maison de vacances pour ce duplex au coeur de la ville - Quand les cloisons ont volé en éclats, le duplex a révélé un plateau généreux. Le séjour de 23 m2 regroupe à lui seul trois anciennes chambres de bonnes : seuls les murs porteurs n'ont pas été touchés, toutes les parois qui pouvaient l'être ont été déposées. Une fois le gros oeuvre terminé, l'enjeu principal était de (re)donner du cachet au bien. Le carrelage impersonnel s'est donc effacé au profit d'un parquet massif en Point de Hongrie. De la même manière la pente des fenêtres fut accentuée. L'architecture ancienne obtenue par ses remaniements a offert une belle base à la décoration. Les matières naturelles - bois vieilli, fibres tressées, rotin - ont alors créé une atmosphère d'ailleurs, en plein coeur de la Capitale. "Le salon apparaît comme une rencontre de différents voyages, commente la fondatrice de Mise en Scène. La suspension (Rock The Kasbah) me rappelle une escapade au Maroc, tout comme certains chapeaux de paille. Les fauteuils en rotin (Vincent Sheppard) sont eux inspirés d'un hôtel en Espagne que j'adorais." Chaque objet a une signification, et participe ainsi à l'élaboration d'un décor sensible, personnel.
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agrandir La modernité faisait défaut dans la cuisine

4 - La modernité faisait défaut dans la cuisine - Avant les travaux, la cuisine était quasi inexistante. Réduite à un évier, deux plaques et un réfrigérateur, elle n'exploitait qu'une partie minime du volume disponible. Un fait confirmé par le carrelage mural qui recouvrait seulement l'angle de la pièce. Cette configuration n'était évidemment pas adaptée au mode de vie de la petite famille qui passe beaucoup de temps en cuisine. Repenser entièrement l'espace était indispensable, d'autant qu'un nouvel aménagement devait s'y glisser : l'escalier. Jusqu'alors coincée dans un recoin attenant, la cage d'escalier fut déplacée au coeur de la cuisine dans le nouveau dessin du duplex.

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agrandir Autour de l'îlot, toute la cuisine gravite

5 - Autour de l'îlot, toute la cuisine gravite - "Je n'arrivais pas à envisager la future cuisine sans îlot central, qui incarne vraiment la convivialité à mes yeux... Seulement la surface n'est pas extensible, il a fallu réfléchir le plan autour de cet aménagement et réduire au maximum le passage avec le linéaire", précise Quitterie de Pascal. Un parti-pris payant au vu du résultat puisque l'îlot donne toute son essence à la pièce. Habillé d'un vert d'eau, il capte immédiatement le regard face aux meubles blancs fondus dans la cloison. Tout est optimisé ici, puisque le rangement se concentre en partie basse : "Il n'y a pas de meuble haut car nous souhaitions une cuisine qui reste discrète". Le linéaire comme l'îlot se compose de pièces standards (Ikea), surmontées d'un plan de travail en Corian® sur mesure.
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agrandir Une salle à manger aux accents de boudoir

6 - Une salle à manger aux accents de boudoir - Le coin repas s'est lové dans le prolongement de la cuisine, où il profite maintenant d'un rangement creusé directement dans la cloison. Puisqu'aucune fenêtre ne donnait sur l'extérieur, l'espace restait assez sombre, un point noir qui a stimulé la créativité de notre pro : "Il n'était pas possible d'amener plus de luminosité dans ce recoin alors nous avons joué la carte du contraste à fond. Le bleu choisi est proche d'un noir, il permet d'insuffler une ambiance feutrée." La salle à manger a des accents de boudoir avec cette enveloppe foncée qui favorise l'intimité des repas. Toutefois, elle reste alimentée en lumière naturelle par le plafond : l'escalier trônait ici avant son déplacement pendant les travaux ; l'ancienne trémie fut donc rebouchée avec une dalle en verre. La chambre nichée juste au-dessus profite au passage d'un sol vitré contemporain.
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agrandir Des touches brutes ponctuent le décor du 102 m2

7 - Des touches brutes ponctuent le décor du 102 m2 - Le duplex d'origine - dénaturé par des aménagements inadaptés - manquait un peu d'authenticité. L'équipe avait espoir de trouver sous les différents coffrages quelques vestiges : des poutres en béton brut furent ainsi révélées au niveau des cloisons. Dans le séjour comme au-dessus du coin repas les poutres rappellent les lignes de l'ancien logement. Il a ensuite suffi d'injecter quelques matériaux "de chantier" pour apporter une note indus au cocon familial. En témoigne le sol en béton ciré qui crée un rappel de matière dans la cuisine. Le métal de l'escalier entretient l'aspect brut, mais fut également choisi pour des raisons économiques (contrairement aux idées reçues, des marches en bois massif auraient été bien plus onéreuses).
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agrandir Avant les travaux : l'escalier mangeait de nombreux mètres carrés

8 - Avant les travaux : l'escalier mangeait de nombreux mètres carrés - Repenser la place de l'escalier était un point essentiel aux yeux du couple. Dans la configuration initiale, la cage se situait en retrait du duplex, dans l'angle le plus éloigné de l'actuelle salle à manger. Une manière de séparer clairement la partie jour des pièces de nuit en somme. Or pour accéder au toit terrasse l'escalier était un passage obligé - le parcours était donc fastidieux avant d'y parvenir. Inviter l'escalier au coeur de la cuisine permettait de rapprocher la terrasse et les espaces de vie. Il suffit maintenant de gravir quelques marches pour atteindre l'extérieur depuis la chambre parentale. Au passage, ce déplacement a permis de récupérer des mètres carrés. L'escalier d'origine arrivait au centre de l'étage, ne laissant qu'un recoin au coin nuit.

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agrandir Ouvrir au maximum l'étage pour en profiter

9 - Ouvrir au maximum l'étage pour en profiter - Un minimum de cloisons et un maximum d'ouverture, voilà le modèle sur lequel s'est basé l'étage du 102 m2. L'escalier débouche directement sur une suite parentale où les portes se sont effacées afin de favoriser le passage de la lumière. "Comme l'appartement s'étire sous les toits et n'a pas une grande hauteur sous plafond, nous voulions accentuer l'impression d'espace en supprimant les intermédiaires. C'est un mode de vie qui nous correspond parfaitement mais qui ne plairait pas forcément à tout le monde", souligne Quitterie de Pascal. Pour garantir la sécurité de tous, une paroi vitrée façon verrière fut imaginée entre la cage d'escalier et la salle de bains. En ce sens, la pièce d'eau semble suspendue dans une cage de verre. A l'intérieur, on retrouve tous les aménagements nécessaires au confort de la famille - à l'image de cette baignoire îlot qui promet de beaux moments de détente.
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agrandir Le cocon parental se laisse deviner depuis l'escalier

10 - Le cocon parental se laisse deviner depuis l'escalier - La chambre principale s'offre maintenant au regard depuis la montée d'escalier. Aucun mur à l'horizon, seule une tête de lit dissimule le dressing ouvert. Un aménagement qui a joué un rôle déterminant dans la rénovation : le côté "loft" ayant transformé ce logement sans saveur en repaire d'exception. Mais aménager un coin nuit entièrement ouvert pose aussi des contraintes. Comme l'accès à la terrasse se fait depuis cet espace, il devient un lieu de passage et doit alors être irréprochable en termes de décoration. Rien ne doit traîner au bout du lit, sous peine d'entacher l'ascension vers le toit. Une peinture kaki et quelques accessoires soignés ont élaboré le profil idéal pour cette pièce deux en un.
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agrandir Niché sous la mansarde, le coin nuit de bébé se fait cosy

11 - Niché sous la mansarde, le coin nuit de bébé se fait cosy - Communicante avec la chambre parentale, celle du bébé fut conçue comme un cocon. Avec 8 m2 au sol mais seulement 6 en loi Carrez, il fallait faire preuve d'ingéniosité pour aménager sans encombrer. Le blanc dominant et le pan de mur paré de jaune curry ont ainsi illuminé ce volume limité. Côté mobilier, la sobriété était évidemment de mise - des rangements modulaires (Ikea) permettent maintenant de transformer l'espace au gré des besoins de l'enfant, tandis qu'un beau berceau suspendu apporte son lot de légèreté. Less is more, comme on aime le rappeler.
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agrandir Un aménagement sur mesure court dans la chambre d'enfant

12 - Un aménagement sur mesure court dans la chambre d'enfant - La deuxième chambre d'enfant a des proportions plus généreuses mais répond au même principe : la modularité. Un aménagement sur mesure fut dessiné pour habiller le mur principal mais aussi satisfaire le besoin en rangement. Pensé dans les moindres détails, il inclut même un couchage supplémentaire. Cette banquette transformable en lit d'appoint fait office de cabane le reste du temps ; pour le plus grand bonheur des bambins.
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agrandir La terrasse d'origine ressemblait plutôt à un toit délaissé

13 - La terrasse d'origine ressemblait plutôt à un toit délaissé - "Le vrai plus de cet appartement était sa terrasse sur le toit... en tout cas pour la vue sur Paris. Car elle n'était pas du tout mise en valeur lorsque nous l'avons découverte." Le couple souhaitait précisément un petit extérieur, comme un balcon, alors la perspective d'une terrasse ne pouvait que les convaincre. Toutefois cette surface n'était pas exploitée, laissée dans son jus avec son sol recouvert de gravier. Le plus important était de sécuriser l'espace avec une nouvelle rambarde, puis d'imaginer un décor plus accueillant.

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agrandir Paris s'offre en panorama depuis la terrasse rénovée

14 - Paris s'offre en panorama depuis la terrasse rénovée - Le bois a suffi à métamorphoser toute la silhouette de l'extérieur. Pour des questions d'étanchéité, il n'était pas possible de poser un sol directement sur le toit, la terrasse boisée fut donc montée sur pilotis. Quitterie de Pascal n'a pas opté pour un mobilier outdoor du commerce, très onéreux, et a préféré miser sur le fait maison. Des palettes lui ont permis d'imaginer une grande banquette en angle, qu'elle a simplement surmontée de coussins épais. La table d'extérieur fut fabriquée à partir d'un ancien volet. Un esprit récup qui fonctionne très bien sur ce toit terrasse. Confortablement installé dans ce canapé douillet, il fait bon profiter de la vue sur la Tour Eiffeil et Montmartre.
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