Le 57 m2 arty d'un couple amoureux de Paris

publié le

Pour profiter des joies de la vie parisienne sans subir les contraintes des hôtels, ce couple de Britanniques s'est offert un pied-à-terre en plein coeur de la Ville Lumière. La localisation idéale de l'appartement, dans le premier arrondissement, a naturellement influencé la décision de ces esthètes qui apprécient notamment la richesse culturelle du quartier. L'intérieur était habitable mais loin d'être optimal lorsqu'ils ont sollicité l'oeil aiguisé d'Élodie Chomet pour le rénover. La lumière avait du mal à circuler dans ce grand rectangle, et ce en dépit de la verrière installée pour esquisser ce qui devait être un coin nuit ou un bureau. Il fallait également corriger l'inclinaison prononcée du parquet avant d'entamer des rénovations plus poussées. Un défi technique qui n'a pas empêché la fondatrice du cabinet Intérieurs Chomet d'esquisser les lignes arty d'un pied-à-terre cosy où il fait bon séjourner.

Dès que leur emploi du temps leur permet de plier bagages, ces Anglais traversent la Manche pour rejoindre l'effervescence de Paris. Après plusieurs années de séjours à l'hôtel, ils ont décidé de sauter le pas de l'achat pour profiter pleinement de leur ville de coeur. Un pied-à-terre avec une seule chambre était amplement suffisant pour ce duo qui aime manger à l'extérieur et déambuler dans les musées. Avec 57 m2 disponibles, cet appartement du premier arrondissement semblait tout à fait adapté à leur recherche. Tout du moins une fois rénové. Élodie Chomet, mandatée sur le projet, a rapidement identifié les problèmes de structure du futur pied-à-terre. Entre ses mains, l'existant s'est effacé pour laisser place à la sobriété d'une verrière où s'épanouit aujourd'hui la suite des propriétaires. Férus d'art, ils souhaitaient une atmosphère dépouillée où exposer leurs trouvailles sans tomber dans la froideur. Les murs blancs où s'affichent toiles et sculptures signées ont donc été réchauffés par les menuiseries en chêne, les assises en tissu bouclette, la moquette molletonnée.
-
>> Le projet de rénovation en bref >> Le lieu : Paris 1er. La surface : 57 m2. La durée des travaux : 4 mois. L'idée : revoir l'agencement et la décoration d'un appartement pour un couple de Britanniques féru d'art, séjournant régulièrement à Paris.
-
>> À découvrir >> L'appartement refuge d'une famille hyperactive

agrandir Un chantier plus complexe qu'il n'y paraît

1 - Un chantier plus complexe qu'il n'y paraît - Les aménagements que proposait cet appartement de la Capitale, et notamment la petite verrière d'appoint, laissaient sous-entendre qu'une rénovation avait déjà été effectuée il y a une dizaine d'années. Son état n'avait donc rien de catastrophique lorsque notre duo britannique s'est positionné sur le dossier. Même si le lieu était habitable en l'état, il ne répondait pas complètement aux besoins des nouveaux propriétaires, qui souhaitaient y retrouver le confort d'un hôtel, la touche personnelle en plus. Mais avant même d'envisager une nouvelle allure, Élodie Chomet s'est confrontée aux problèmes de structure de l'appartement : "Il se situe dans l'un de ces immeubles en bois qui font le charme du vieux Paris mais qui souffrent des sols marécageux sur lesquels ils ont été construits. Il y avait presque 20 cm de différence entre la gauche et la droite de l'appartement quand nous l'avons découvert ! Corriger l'inclinaison du sol était donc essentiel". Pour éviter d'alourdir la structure de l'immeuble, l'architecte d'intérieur a misé sur de l'OSB, beaucoup plus léger qu'une chape traditionnelle. Une couche isolante fut également ajoutée sous le plancher en point de Hongrie afin d'amortir les bruits de pas.
-
En photo : parquet teinte Chabli chez CarréSol ; bibliothèque FRØPT
-
>> À lire également >> 13 inspirations autour du parquet ancien

Agathe Tissier

agrandir La banquette donne le ton au décor du 57 m2

2 - La banquette donne le ton au décor du 57 m2 - La réfection complète du plancher était l'occasion de revoir toute la structure de l'appartement. Probablement utilisé comme bureau professionnel ces dernières années, il n'était pas suffisamment fonctionnel pour y loger sur la durée. L'écart de niveau a d'ailleurs influencé la nouvelle répartition des espaces - l'entrée se situe aujourd'hui légèrement en contrebas, séparée du volume principal par une petite marche. L'architecte d'intérieur a ensuite joué de son crayon pour que le sas ne passe pas inaperçu aux yeux des invités. Ainsi, il suffit d'un regard sur la banquette en tissu bouclette pour prendre le pouls du pied-à-terre et de sa décoration résolument pointue.
-
En photo : banquette dessinée sur mesure et habillée d'un tissu bouclette Anthemis Paris

Agathe Tissier

agrandir Adoucir le volume avec des courbes

3 - Adoucir le volume avec des courbes - Apporter un peu de douceur à ce logement très "rectangulaire" était essentiel aux yeux d'Élodie Chomet. Les lignes arty de la banquette ont été dessinées en écho aux menuiseries de l'entrée. Un arrondi comme celui-ci permettait d'éviter l'angle saillant au niveau des penderies tout en facilitant la circulation vers le séjour. Travailler en sur mesure était également le meilleur moyen de dissimuler les accès aux toilettes et à la buanderie derrière ces portes en chêne, qui s'accordent à merveille avec la teinte claire du plancher. De nombreux conduits de cheminée traversent l'immeuble, si bien que l'appartement affichait déjà quelques niches lorsque les propriétaires l'ont investi. Ces dernières ont été légèrement restructurées pendant le chantier pour accueillir les objets d'art du couple - une particularité visible dès l'entrée.
-
>> À lire aussi >> Rangement couloir : des solutions pour optimiser l'espace

Agathe Tissier

agrandir Le cabinet des invités se cache dans l'entrée

4 - Le cabinet des invités se cache dans l'entrée - "Nous avons préféré rogner légèrement sur la salle de bains pour créer un cabinet indépendant au sein du 57 m2, explique la fondatrice d'Intérieurs Chomet. Les invités auraient été contraints de traverser la chambre pour accéder aux toilettes si nous n'avions pas pris le parti de les dissocier du point d'eau". Ce choix réfléchi a permis au cabinet de gagner en intimité et de se nicher discrètement derrière l'une des portes boisées de l'entrée. Le béton des murs, la pierre du lave-mains, ont ensuite donné de l'allure à l'intérieur.

Agathe Tissier

agrandir La chambre en second jour, un choix assumé

5 - La chambre en second jour, un choix assumé - Sans être vraiment sombre, l'appartement ne profite pas d'une grande luminosité en raison de sa configuration. Les mètres carrés sont répartis sur un plateau long mais étroit, éclairé uniquement par deux fenêtres côté rue, et une petite lucarne côté cour. Maximiser la lumière était possible si les cloisons de la future chambre ne s'élevaient pas près des ouvertures. Le couchage s'est donc installé au centre du volume, derrière une verrière qui permet aux rayons du soleil de pénétrer dans cette pièce en second jour. Avec près de 12 m2 à disposition, la chambre n'a pas perdu au change pendant les travaux, profitant notamment de l'esprit cocon que lui donne sa cloison vitrée.
-
>> À voir aussi >> Une chambre cabine : la solution idéale pour les petits appartements

Agathe Tissier

agrandir Une verrière qui s'éloigne des codes du genre

6 - Une verrière qui s'éloigne des codes du genre - La verrière s'est naturellement imposée pour compenser l'absence de fenêtre de la nouvelle chambre. Sous le crayon d'Élodie Chomet, la célèbre cloison vitrée a toutefois délaissé sa silhouette habituelle pour une robe plus épurée. L'allure industrielle de la verrière en métal, coupée de traverses, n'était pas en accord avec l'atmosphère léchée du logement. Une version beaucoup plus ouverte, composée de deux pans coulissants en verre, fut donc dessinée pour l'occasion. La structure en bois était également plus appropriée dans cet intérieur où les matières sont essentielles pour réchauffer le blanc dominant. Rehaussée de poignées dorées, cette séparation a accentué l'esprit boudoir de la chambre.
-
>> À voir également >> Inspirations autour de la porte vitrée

Agathe Tissier

agrandir Mariage arrangé entre les matières du pied-à-terre

7 - Mariage arrangé entre les matières du pied-à-terre - Derrière la cloison en verre se dessine une chambre où il fait bon se reposer. Le parquet qui court dans l'ensemble du 57 m2 a volontairement laissé place à la douceur d'une moquette grège ; un clin d'oeil aux codes hôteliers qu'affectionnent particulièrement les propriétaires. Le soin apporté aux matériaux est particulièrement visible sur la tête de lit signée d'Élodie Chomet. Encadré de bois, le tissu de Barbara Osorio qui habille cette pièce maîtresse fait toute la différence. Il apporte une texture supplémentaire dans cette chambre où le bois, la moquette, le laiton, apportent plus de caractère qu'une peinture colorée. La tête de lit permet d'asseoir le couchage au centre de la chambre, comme dans les plus beaux hôtels parisiens.
-
En photo : tête de lit dessinée sur mesure et habillée d'un tissu Barbara Osorio Fabrics ; appliques Schwung

Agathe Tissier

agrandir Un espace pensé comme une suite d'hôtel

8 - Un espace pensé comme une suite d'hôtel - Déplacer le couchage au centre du plateau permettait également de se rapprocher des évacuations d'eau pour dessiner une véritable suite. L'accès à la salle de bains est aujourd'hui réservé au duo, qui retrouve ainsi le confort des hôtels qu'il a fréquentés pendant plusieurs années avant de s'établir dans cet appartement du premier arrondissement. Les menuiseries qui encadrent le passage entre les deux pièces répondent largement aux besoins de stockage - les propriétaires ne séjournant que quelques jours d'affilés sur place.
-
>> À découvrir >> Séparation entre la chambre et la salle de bains : nos idées

Agathe Tissier

agrandir Une salle de bains aux accents brutalistes

9 - Une salle de bains aux accents brutalistes - "Comme nous avons réduit la surface allouée à la salle de bains pour créer des toilettes, je voulais un matériau qui puisse courir du sol au plafond, précise l'architecte d'intérieur. En faisant quelques recherches j'ai découvert le béton MORTEX®, un enduit qui permettait de profiter de la texture du béton sans ses inconvénients habituels". Et pour cause, le MORTEX® est un revêtement imperméable, particulièrement élastique, qui s'adapte aux spécificités de l'architecture. Son effet texturisé, comme de la chaux, donne un caractère brutaliste à ce point d'eau pourtant contraint par sa superficie. Quelques touches de laiton apportées par la robinetterie, les luminaires, les poignées ou encore les interrupteurs, apportent une touche de préciosité au décor.

Agathe Tissier

agrandir Bain de lumière pour la nouvelle pièce de vie

10 - Bain de lumière pour la nouvelle pièce de vie - Les changements réalisés au niveau du plan ont permis au séjour de se déployer confortablement devant les fenêtres du pied-à-terre. Mais il ne suffisait pas de déménager la chambre de quelques mètres pour accentuer la luminosité de la pièce : les murs ont donc adopté le total look blanc. Un choix également encouragé par la sensibilité artistique des propriétaires. Ils souhaitaient pouvoir exposer dans leur point de chute parisien les pépites qu'ils dénichent au fil de leurs déambulations dans les galeries. Les murs ont été pensés comme une toile blanche pour l'art, à l'image des tableaux contemporains de Marie de Lignerolles et Caroline LeSeur, dénichés à la galerie Virginie Le Sage sur les conseils d'Élodie Chomet. Le séjour a également gagné en clarté grâce au travail effectué sur l'éclairage. Tout comme le plancher, le plafond souffrait d'une belle inclinaison, la pro a dû trouver des stratagèmes. Des spots en saillie ont été installés ici et là pour contourner le problème mais aussi souligner la présence des tableaux. Ils permettaient de diffuser une douce lumière sans toutefois multiplier les suspensions.

Agathe Tissier

agrandir Une cuisine qui ne laisse personne de marbre

11 - Une cuisine qui ne laisse personne de marbre - La cuisine est restée adossée contre le mur latéral, mais s'est avancée de quelques mètres pour intégrer la nouvelle pièce de vie sans pour autant compliquer le raccordement avec les évacuations. Les propriétaires, qui vivent le reste du temps en Angleterre, n'avaient pas besoin d'une cuisine pour cuisiner. Ils profitent de leurs escapades parisiennes pour sortir de leur quotidien et déjeunent rarement dans leur pied-à-terre. Une situation particulière qui permettait à notre architecte d'intérieur d'expérimenter des matériaux rarement utilisés en cuisine en raison de leur fragilité. Le marbre Viola qui habille le plan de travail rehausse ainsi la décoration de ses notes violine. Cette "cuisine d'apparat" sort également de l'ordinaire grâce à l'ancien conduit de cheminée, investit d'étagères, qui traverse la cloison.
-
En photo : cuisine sur mesure en chêne et marbre Viola DECOMARBRE ; spots Lune ; interrupteurs MODELEC
-
>> À lire aussi >> Une cuisine marbre et bois : 15 façons de l'adopter

Agathe Tissier

agrandir La décoration est volontairement dépouillée

12 - La décoration est volontairement dépouillée - L'appartement fut pensé comme une toile d'exposition pour les oeuvres d'art du couple. Aussi épurée soit-elle, la décoration n'est pourtant pas impersonnelle, ou austère, comme les murs blancs pourraient le laisser penser. Les meubles sont peu nombreux mais ont été choisis avec soin pour apporter ce supplément d'âme tant recherché dans les intérieurs. On décèle même quelques références brutalistes dans les chaises chinées, la table au plateau texturisé, les bibliothèques rectilignes du salon, ou l'enduit bétonné de la salle de bains. Tous les éléments installés participent donc à l'atmosphère contemporaine mais chaleureuse qui émane du bien.
-
En photo : table La Marrakechoise ; chaises chinées chez La Lune Décoration ; suspension en tissu Hashira Menu ; tableaux de Marie de Lignerolles exposés à la Galerie Virginie Lesage ; bougeoirs H&M Home

Agathe Tissier

agrandir Déclinaison de douces nuances au salon

13 - Déclinaison de douces nuances au salon - Les nuances de grège et de beige qui se déploient au salon ont été volontairement choisies pour leur intemporalité - la créatrice du cabinet Intérieurs Chomet ne voulait pas que le pied-à-terre paraisse démodé après seulement quelques années. Les textures douillettes du canapé, du tapis, ont ensuite réchauffé l'atmosphère de ce cocon blanc. Les propriétaires ont la possibilité de faire évoluer les lieux avec leurs trouvailles artistiques, ou avec des objets de décoration colorés, comme des vases, des bibelots, des textiles. Miser sur une palette douce comme celle-ci permettait également de faciliter la circulation de la lumière au sein du séjour. Un bel exemple de salon aussi blanc qu'enveloppant.
-
En photo : canapé Living Divani ; tapis BELDY ; tabourets Detjer ; tableaux Caroline LeSeur à la Galerie Virginie Lesage ; vase H&M Home
-
>> À découvrir >> Un salon beige et blanc où puiser l'inspiration

Agathe Tissier

Ailleurs sur le web

Contenu proposé par Taboola

Sur le même thème

Abonnez-vous

Côté Paris
Je m'abonne

Newsletter CôtéMaison

Recevez quotidiennement le meilleur de l'actu déco de Côté Maison

Services

Commentez cet article

Je m'identifie

Je m'inscris

ou

Votre commentaire sera publié directement et modéré a posteriori. En publiant vous acceptez la charte des commentaires

Signaler une faute d'orthographe, une erreur dans l'article, un bug

0 commentaire