Casser une cloison ne se décide pas sur un coup de tête ! Avant de se lancer, un peu de préparation théorique et pratique s'impose. Sans oublier de penser à l'après...
Dans une tendance de grands espaces, abattre une cloison est souvent tentant. Pour autant, casser une cloison n'est pas anodin et demande un peu de préparation. Se renseigner sur la qualité du mur (porteur ou non), vérifier s'il y a des réseaux électriques ou de plomberie sont des étapes clés pour la partie théorique. Côté pratique, protéger les pièces, bien s'équiper ou anticiper un éventuel rattrapage au sol et au plafond sont des points importants pour casser une cloison. Avec l'aide d'Olivier Martinache, chef de produit matériaux pour Leroy Merlin, et Philippe Carillo, à l'origine du collectif Créateurs d'intérieur, découvrez toutes les infos pour abattre une cloison chez vous en toute sécurité.
1. Comment reconnaître une simple cloison d'un mur porteur ?
Casser une simple cloison ou un mur porteur ne demandent pas la même technique. Une cloison est assez facile à abattre alors que le mur porteur nécessite une préparation beaucoup plus importante. L'étape initiale est donc de savoir les différencier. "Le premier réflexe est de regarder l'épaisseur du mur, conseille Philippe Carillo du collectif Créateurs d'intérieur. Plus le mur est fin, plus il y a de chance que ce soit une simple cloison." Autre astuce, plus technique, toquez sur la cloison pour estimer son matériau. "Une cloison en plaque de plâtre sonne creux et ne peut être structurelle donc non porteuse", précise Olivier Martinache, chef de produits pour Leroy Merlin.
Même si une cloison n'est pas porteuse, dans les habitations anciennes, elle peut le devenir avec le temps, notamment si les poutres sont affaiblies. Afin de s'assurer de ne pas abattre un mur porteur par erreur, le mieux est de vérifier sur le plan de l'habitation ou de faire appel à un professionnel (entrepreneur, architecte ou ingénieur béton) pour être bien renseigné.
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2. Comment savoir si la cloison est vide de tous réseaux ?
Autre étape cruciale avant de casser une cloison, vérifiez si le mur ne cache pas un réseau électrique ou de plomberie, qui implique de revoir tout le circuit avant d'abattre le mur. Il s'agit avant tout d'une question de bon sens. "S'il y a un interrupteur, un radiateur, des sorties de fils électriques ou un robinet, une arrivée d'eau, il y a forcément un réseau électrique ou de plomberie dans la cloison", souligne Philippe Carillo. Dans le doute, référez-vous au plan de l'habitation, une valeur sûre pour éviter de gros problèmes. "Il existe aussi des détecteurs qui permettent de vérifier la présence de réseau métallique", indique Olivier Martinache.
3. Quelles sont les étapes à respecter pour casser une cloison ?
Une fois les vérifications théoriques faites, place à la pratique ! Au préalable, commencez par bien préparer votre chantier et votre protection pour casser une cloison. "Il est important de bien s'habiller avec une combinaison, un masque et de protéger le sol", préconise Philippe Carillo. Une fois le chantier prêt, n'oubliez pas de couper les réseaux d'eau, d'électricité et de gaz. "Armez vous ensuite de courage, d'un marteau et d'un burin pour déstructurer le solide, une scie pour les carreaux de plaque de plâtre ou une scie sabre électrique pour le béton cellulaire, recommande Olivier Martinache. Les outils varient selon la composition du mur." Cassez la cloison en débutant par les parties hautes et en descendant progressivement, même si on a toujours hâte de voir le résultat. Enfin, pensez à prendre des sacs à gravats, très utiles une fois le chantier terminé.
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4. Peut-on casser un mur porteur ?
"Tout mur est démolissable !", nous rassure Philippe Carillo. Mais les étapes ne sont pas les mêmes que pour casser un mur porteur. Philippe Carillo poursuit : "Vous devez faire appel à un architecte DPLG ou un ingénieur béton afin de valider votre projet. Le mur doit avoir été sondé, sans risque de fragilisation du bâtiment." A noter qu'un mur porteur ne peut pas être cassé sans accord de la copropriété si vous habitez dans un logement collectif. "Une validation est nécessaire de la part des copropriétaires pour casser un mur porteur dans un appartement, souligne Philippe Carillo. Ils doivent valider un plan homologué par un professionnel." Côté pratique, des IPN (poutrelles de soutien) sont nécessaires pour renforcer le bâtiment.
5. Comment faire un rattrapage au sol et au plafond ?
Une fois la cloison éliminée, il y a de fortes chances qu'un rattrapage soit à effectuer au sol et au plafond, sauf si le mur est posé sur le revêtement de sol. "Dans 80 % des cas, il y a un rattrapage à faire, prévient Philippe Carillo. Laissez un morceau de la cloison permet souvent d'éviter d'avoir un lissage à faire." Afin de créer une continuité au sol ou au plafond, quelques petits travaux de décoration s'imposent. "Le rattrapage nécessite la pose au sol d'une barre de seuil un peu large (100 mm minimum) pour assurer la liaison entre les deux pièces à rejoindre, conseille Olivier Martinache. Au plafond, un peu d'enduit et de peinture permettent de faire le rattrapage." Et si au lieu de camoufler ce défaut, vous en jouiez ? Philippe Carillo propose plusieurs idées : "On peut aussi faire un effet de style s'il y a deux parquets différents, par exemple. Et s'amuser avec une lame de bois, de béton ou une ligne de couleur au sol ou au plafond pour un effet très graphique."
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