Quand on cherche à gagner quelques mètres carrés, aménager les combles en pièce(s) habitable(s) est une des premières possibilités qui vient à l'esprit. Le rêve d'agrandissement de maison peut rapidement devenir réalité. Mais comment aménager un grenier ou des combles pour en faire une ou plusieurs pièces agréables et lumineuses ? Voici toutes les clés pour transformer des combles...
Ai-je le droit d'aménager mes combles ? Si oui, quelles démarches administratives entreprendre ? Quels matériaux utiliser ? Comment optimiser l'isolation des combles ? Comment faire de cet espace sous les toits une vraie pièce avec des cloisons et des fenêtres ? On vous dit tout pour bien aménager les combles.
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1. Effectuer les démarches administratives nécessaires
Première étape avant de transformer les combles, savoir s'il est possible de créer de la surface habitable. Vérifier le coefficient d'occupation des sols de la parcelle. Ce dernier fixe la densité maximale de construction susceptible d'être édifiée sur un terrain. Si les travaux visent à créer une surface habitable de moins de 40 m2, sans modifier ni le volume de la construction, son aspect extérieur, ni agrandir la surface totale au-delà de 170 m² (150 m² à compter du 1er mars 2017), une déclaration préalable suffit. Dans les autres cas, un permis de construire et un architecte s'imposent. Dans l'hypothèse où la maison se trouve dans un secteur protégé, le projet sera soumis à l'architecte des Bâtiments de France. Pour tout savoir et ne pas se tromper : www.logement.gouv.fr/permis-de-construire-et-autres-autorisations-d-urbanisme.
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2. Vérifier l'état de la toiture
La toiture protège la maison des intempéries. D'où l'importance de la faire vérifier, tous les deux ans, voire tous les ans si elle est très ancienne.
Le diagnostic de la toiture est une affaire de professionnel. Le couvreur vérifie si des tuiles ou des ardoises sont poreuses ou cassées, si un traitement hydrofuge ou un démoussage doit être entrepris, ou si la réfection totale de la toiture s'impose.
Profiter d'une réfection totale de la toiture pour isoler par l'extérieur. L'intervention est lourde, mais elle présente l'avantage de préserver le volume intérieur et de garantir une isolation continue, donc plus performante. Concrètement, des caissons isolants (Knauf, Unilin Systems), prêts à recevoir la couverture et dont la sous-face fait office de plafond fini, sont fixés sur les chevrons. Attention, la réfection d'une toiture est soumise à déclaration préalable. Tenez-en compte.
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3. Modifier et traiter la charpente
Une charpente est un assemblage complexe de pièces, de bois le plus souvent. Or, certaines pièces, comme les poinçons ou les contrefiches, peuvent gêner la circulation, voire contrarier tout aménagement.
Toute modification de charpente est coûteuse et passe forcément par un professionnel, seul à même de garantir la stabilité de l'ensemble.
La solution :
- Une charpente traditionnelle se compose d'un petit nombre de fermes, souvent une à chaque extrémité et une au milieu. La modification consiste à remplacer les pièces de bois barrant l'espace (poinçons et contrefiches) par des éléments moins encombrants et placés au plus près des rampants (entraits retroussés et jambes de force). Dans certains cas, il peut être nécessaire de renforcer le plancher en doublant les solives avec des matériaux type "Kerto" de Finnforest.
- Une charpente industrielle se compose, elle, d'un grand nombre de fermes de petite section, très rapprochées. Avant de pouvoir en supprimer certaines, il faut renforcer le plancher de mur à mur et le rendre indépendant du plafond qui y est accroché et qui, sans cela, risquerait de se fissurer à chaque pas. Les arbalétriers (pièces supportant les pannes) sont ensuite doublés avec des pièces de bois massif ou de bois d'industrie.
Lors de la vente d'un bien immobilier situé dans une zone à risque délimitée par arrêté préfectoral, le vendeur doit fournir un diagnostic termites. Mais d'autres insectes xylophages non recherchés par les diagnostiqueurs sont susceptibles d'attaquer le bois. Si leur présence est détectée, un traitement par imprégnation est indispensable avant tout aménagement.
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4. Isoler les combles
Dans une maison, 30 % des déperditions de chaleur se font par le toit, d'où l'importance de soigner l'isolation thermique des combles (elle permettra aussi de se protéger des fortes chaleurs l'été !)
L'isolation par l'extérieur étant plutôt réservée au cas de réfection totale de la toiture, c'est le plus souvent l'isolation par l'intérieur qui est choisie. La technique est plus classique, moins lourde, mais réduit le volume habitable. Côté matériaux, choisissez un isolant dont la performance thermique est certifiée par l'Acermi, organisme officiel et indépendant. Les laines minérales, laine de verre (Isover) ou de roche (Rockwool), constituent un barrage efficace contre le froid l'hiver et la chaleur l'été, et absorbent les bruits intérieurs. Incombustibles, elles n'alimentent pas le feu en cas d'incendie. Vendues en rouleaux, elles sont particulièrement adaptées à la rénovation. En plaques rigides, elles sont complétées par un pare-vapeur qui les protège de la condensation.
La solution :
- Les isolants synthétiques, mousse de polyuréthane ou polystyrène extrudé (Efisol, Fil Ecolith, Knauf...), protègent efficacement du froid comme du chaud. Présentés en panneaux rigides, ils ne se fixent que sur des surfaces parfaitement planes.
- Les isolants écologiques, laine de mouton, coton, chanvre... sont commercialisés en vrac (combles non aménagés) ou sous forme de rouleaux et de panneaux semi-rigides (combles aménagés). Seuls quelques isolants naturels, type "Isonat +" de Buitex, sont certifiés par l'Acermi. En effet, étant issus de matières premières de nature et qualité variables, la résistance thermique de ces produits est difficile à garantir.
Pour comparer les performances thermiques et acoustiques ou l'impact environnemental des différents matériaux, rendez-vous sur www.toutsurlisolation.com
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5. Remettre le sol de niveau
Dans les combles restés plus ou moins longtemps inutilisés, les vieux planchers peuvent être dégradés, déformés ou affaissés. Une rénovation s'impose donc avec des matériaux légers et de faible épaisseur.
La solution :
- Une dalle sèche. À base de vermiculite ou de granulats d'argile, elle ne nécessite ni eau, ni ciment, ni sable. La vermiculite est posée sur le support sain puis compactée, avant d'être recouverte de panneaux de particules (Efisol, Placo...) puis d'un revêtement décoratif au choix (parquet, carrelage, sol souple).
- Des panneaux isolants rigides (Isover, Placo...). Légers et faciles à manipuler, ils se mettent en oeuvre facilement. Après recouvrement par des panneaux de particules, ils acceptent la plupart des revêtements et apportent un surplus d'isolation thermique et phonique.
- Notre conseil : si le plancher est en bon état, une sous-couche acoustique (Desvres, Parexlanko, Siplast...) sera néanmoins intercalée avant la mise en oeuvre du revêtement pour limiter les nuisances sonores.
6. Cloisonner
L'aménagement de combles en plusieurs pièces impose de penser le cloisonnement en prenant en compte deux contraintes : limiter le poids des nouvelles cloisons et prévoir une bonne isolation acoustique.
Les solutions :
- Les panneaux alvéolaires (Lafarge Plâtres, Placo), composés de deux plaques de plâtre contrecollées sur une âme en carton, s'emboîtent sur un rail haut fixé au plafond et reposent sur une semelle en bois fixée au sol. Légers et bon marché, ils affichent des performances moyennes en matière d'isolation thermique et ne sont pas adaptés aux pièces humides. Ils sont aussi sensibles aux chocs.
- Les plaques de plâtre (Placo) et plaques en gypse et cellulose (Fermacell) se vissent sur une structure métallique. L'intégration de laine minérale entre les plaques permet d'optimiser l'isolation acoustique.
- Les carreaux de béton cellulaire (Ytong Siporex) se découpent facilement et se montent à la colle. Ils offrent de bonnes qualités thermique et acoustique.
- Notre conseil : cloisonnez futé ! Pourquoi pas à l'aide de meubles cloisons (d'une hauteur de 1,50 m environ), de meubles séparateurs de pièce offrant des rangements accessibles depuis les deux côtés, ou de meubles escaliers qui suivent la pente du toit ?
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7. Éclairer
Dans les combles jusque-là inexploités, les ouvertures sont rares. De toute façon, il vous faudra remplacer les anciennes ouvertures par des fenêtres plus performantes. Mais cela suffira rarement.
La solution : lorsque la création de fenêtres s'impose, trois options : la fenêtre de toit, la lucarne, l'ouverture en pignon.
- Une fenêtre de toit est une baie vitrée intégrée à la toiture. Facile à poser, y compris en rénovation sans intervention sur la charpente, elle est disponible dans de nombreux formats standard ou sur mesure (Cast-PMR, Velux). Les fenêtres de toit peuvent se juxtaposer pour créer de véritables verrières.
- Une lucarne se compose d'une fenêtre verticale et de joues maçonnées. Si son installation nécessite une pente de toit d'au moins 30°, elle se décline dans une large palette de formes et de styles. Inconvénients majeurs : elle distribue la lumière de façon localisée et sa mise en oeuvre est lourde.
- Une ouverture en pignon préserve la toiture, mais sa création peut être problématique en raison des reports de charge. Attention également à respecter les servitudes de vue. Elles sont stipulées dans les articles 675 à 680 du code civil.
- Notre conseil : prenez garde à l'effet de serre avec des fenêtres de toit. Pour l'éviter, il est impératif de prévoir des solutions d'occultation, stores intérieurs dotés d'une face réfléchissante ou volets roulants.
8. Chauffer
Même s'ils sont bien isolés, les combles doivent être équipés d'un système de chauffage afin d'assurer le confort l'hiver venu.
La solution :
- Si les combles sont déjà raccordés au réseau de chauffage central de la maison, il suffit, après avoir vérifié que la chaudière peut assumer le chauffage d'un volume supplémentaire, d'ajouter des émetteurs de chaleur équipés de thermostats individuels.
- Si les combles ne sont pas raccordés, la solution la plus simple consiste à opter pour l'électricité, facile à installer. Côté émetteurs, le choix se fera entre panneaux rayonnants (Atlantic, Fondis, Noirot), radiateurs à inertie et accumulateurs (Campa, Noirot) qui diffusent la chaleur par rayonnement même après l'arrêt de l'alimentation électrique, ou encore plafond rayonnant (Hora).
- Notre conseil : sous les combles, l'espace est toujours compté. Pour libérer au maximum le volume, les fabricants proposent des radiateurs type "plinthe" à poser en soupente, des modèles à pan coupé qui suivent la pente du toit, ou des colonnes peu encombrantes.
9. Prévoir un escalier
Avant de choisir la forme de l'escalier et son matériau, la première étape consiste à déterminer son emplacement : celui qui offrira une hauteur sous plafond suffisante et un dégagement confortable.
La solution :
- Les échelles de meunier. Elles prennent peu de place, mais leur inclinaison raide les rend peu praticables. À réserver aux combles utilisés très ponctuellement.
- Les escaliers hélicoïdaux ont également une faible emprise au sol, d'où un appréciable gain de place. Attention cependant, leur faible largeur rend impossible le passage des gros meubles.
- Les escaliers droits exigent une trémie plus importante, mais garantissent un confort de marche supérieur.
- Notre conseil : pour gagner de la place, des rangements peuvent être installés sous un escalier droit : placards avec étagères ou penderie, tiroirs... (voir aussi p. 150).
10. Exploiter tout l'espace
Les contraintes propres aux volumes sous les toits (hauteurs variables, entrées de lumière, charpente apparente) compliquent l'aménagement.
La solution : quelques règles de bon sens permettent d'exploiter l'espace au maximum, y compris celui offrant une hauteur sous plafond inférieure à 1,80 m.
- Dans un salon, lumière et espace sont nécessaires. On privilégie donc une pièce de vie centrale, avec peu de cloisons mais un éclairage maximal, et des fenêtres de toit plutôt que des lucarnes. La hauteur d'une personne assise n'excédant pas 1,20 m, fauteuils et canapés peuvent s'implanter en soupente.
- Dans une cuisine : la mise en oeuvre des meubles hauts étant compliquée, les meubles bas sont privilégiés. Implantés en soupente, ils pourront être plus profonds que les traditionnels 60 cm, à condition de prévoir des tiroirs ou rangements télescopiques.
- Dans une salle d'eau, la douche exige une hauteur sous plafond de 2 m minimum et une largeur de 60 cm pour ne pas se cogner. En revanche, une baignoire pourra se placer côté soupente, parallèlement ou en épi.
- Dans une chambre, nul besoin de beaucoup de lumière. Une lucarne ou une fenêtre de toit suffit. Par ailleurs, le lit peut se contenter d'une hauteur de 1,20 ou 1,50 m.
- Notre conseil : des rangements astucieux. Si, jusqu'à 1,80 m de hauteur, l'espace sous rampant n'est pas habitable, il peut être utilisé pour des rangements (ouverts, fermés ou mobiles) dont la profondeur dépendra de la pente du toit.
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1 commentaire
Aussi les isolants synthétiques, ont très peu de déphasage, et aident au pourrissement des charpentes, par manque de pérmeance. Par ailleurs ils sont extrêmement toxiques en cas de départ de feu, l'angoisse des pompiers!
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