En s'appuyant sur plus de 500 photographies et documents, l'exposition Corps à corps, Histoire(s) de la photographie se tient à partir du 6 septembre 2023 au Centre Pompidou. Une rencontre exceptionnelle entre deux collections photographiques : celle du musée national d'art moderne et celle du collectionneur français Marin Karmitz. L'occasion de révéler le travail de quelques 120 photographes, contemporains ou historiques, et leurs interprétations de la figure humaine, aux XXème et XXIème siècle. Au-delà d'une étude classique, l'exposition tisse des correspondances entre les artistes dans l'approche du sujet ou leur univers stylistique. Un regard captivant sur notre rapport à l'autre.
Si l'on connaît bien le portrait, le nu ou l'autoportrait, le souhait de l'exposition Corps à corps est d'aller plus loin. Elle met en avant les liens entre différentes pratiques à un moment donné de l'histoire ou, à l'inverse, pointe des proximités chez certains photographes, en apparence éloignés. Des correspondances qui racontent beaucoup de choses !
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Un parcours jalonné de thèmes porteurs de réflexion
En mêlant deux collections, l'exposition Corps à corps explore plusieurs thèmes majeurs tout au long de son parcours. À commencer par Les premiers visages, une réflexion sur les représentations photographiques du visage avec des cadrages, des lumières ou des ombres capables de modifier l'interprétation de l'image. Visage inconnu ou non, il impose un face-à-face avec celui qui l'observe.
Un peu plus loin, le parcours met en avant la fascination pour les photomatons, ces séries de photographies automatiques dans un espace restreint à la façon d'un théâtre. Autre thème majeur, Fulgurances révèle l'instant attrapé, capturé par les photographes. L'accent est mis sur l'interprétation du réel par l'artiste. Le corps est également montré par Fragments, des morceaux de peau, de gestes comme une façon de rendre anonyme le sujet tout en révélant la grâce et l'élégance d'un être.
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Plus introspectifs encore, les images proposées sous le thème En soi semblent provenir d'une longue observation. Selon les photographes, un point de vue transparaît ou, à l'inverse, le sujet se révèle, dépouillé de toute empreinte stylistique.
Autre réflexion, l'exposition propose à voir des images de corps dans un univers à part, un asile, une prison, un cimetière ou un théâtre. Une façon de montrer des sphères intimes, des natures diverses. Dernier thème présenté, Spectres aborde différents procédés mettant en forme une certaine disparition du corps. Une façon d'utiliser le cadre ou la lumière pour souligner un passage, une évolution de la figure humaine au contact de l'autre.
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Deux collections mêlées
Alors qu'elles sont distinctes par leur nature et leur origine, les collections du Centre Pompidou et de Marin Karmitz semblent complémentaires à travers cette exposition Corps à corps. Avec plus de 40 000 tirages et 60 000 négatives, le Centre Pompidou rassemble l'une des plus importantes collections de photographies au monde. Elle comprend des fonds historiques avec des oeuvres de Man Ray, Brassaï ou Dora Maar.
En face, la collection personnelle de Marin Karmitz, figure majeure du cinéma français, montre toute la fascination de l'homme pour la création sous toutes ses formes et la représentation du monde. Au gré de sa collection photographique, des artistes majeurs de l'avant-garde, comme Stanislaw Ignacy Witkiewicz, ou des figures contemporaines telles que l'artiste SMITH. Ces deux séries, l'une publique et l'autre privée, explorent aussi la question de la collection. Comment une collection est-elle façonnée ? Quelle est la part de subjectivité chez le collectionneur ? Ou comment donner à voir une collection à un public ?
Plus d'info : exposition Corps à corps, Histoire(s) de la photographie, du 6 septembre 2023 au 25 mars 2024 au Centre Georges-Pompidou, Galerie 2, niveau 6, Le Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04, tél. : 01 44 78 12 33, billetterie : billetterie.centrepompidou.fr
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