Faire une cuisine îlot : les 3 étapes

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Arthur Bonnet

Avant de vous lancer dans l'installation d'un îlot de cuisine, prenez le temps de vous poser les bonnes questions. Avez-vous assez de place ? À quoi vous servira-t-il ? S'intègrera-t-il correctement ?

Symbole de convivialité, l'îlot de cuisine permet de cuisiner sans s'isoler ni tourner le dos aux invités. 

Il devient le pôle autour duquel famille et convives se regroupent pour un petit-déjeuner, un verre ou une collation. À lui tout seul, il remplace la table qui trônait au centre de la cuisine et offre un plan de travail et des rangements supplémentaires, quand il ne fait pas office de poste de cuisson ou de lavage. Autant d'atouts qui suscitent une forte attente : selon une enquête récente, 33 % d'entre nous souhaiteraient en avoir un. Mais, alors que plus de la moitié des cuisines installées sont ouvertes, seules 7,5 % d'entre elles sont équipées d'un îlot*. Au moment du passage à l'acte, les contraintes de budget et de place freinent parfois la décision. 

Étape 1 : déterminer les bonnes dimensions pour votre îlot

Réservez au moins 120 cm autour de l'îlot afin de circuler facilement sans se cogner. Il faut aussi pouvoir ouvrir sans gêne portes et placards. La pièce doit donc mesurer au minimum 15 m² et ne pas être trop étroite. Réalisé sur mesure, l'îlot peut être de différentes dimensions et formes (rectangulaire la plupart du temps, mais aussi carré ou en L, voire arrondi) pour s'adapter au mieux à la configuration de l'espace et à l'utilisation souhaitée. Grâce à de nouveaux systèmes de fixation au sol, il est même désormais possible de réaliser des îlots étroits et tout en longueur. Souvent, on installe ce type de meuble après avoir ouvert la cuisine sur le séjour. On peut l'envisager dans une cuisine fermée, mais son intérêt y est limité. Le côté convivial est moins évident et on perd de la place. Il faut alors disposer d'une maxi-surface pour pouvoir tourner autour. 

Les 3 conseils de François Agonayan (Directeur général de l'Atelier de Saint-Paul)

Un îlot, est-ce toujours une bonne idée ?

Ce n'est pas une fin en soi. Si la configuration de la pièce ne s'y prête pas ou si c'est au détriment de la circulation, mieux vaut s'abstenir. Cette solution ne doit être envisagée que si elle apporte qualité de vie et confort. Et puis, n'oublions pas qu'ajouter un meuble fait grimper le prix de la cuisine. 

Comment définir les bonnes proportions ?

Il convient d'abord de bien appréhender son emprise au sol. C'est un volume important, qui occupe une bonne partie de l'espace. Mais l'îlot ne doit pas être non plus un timbre-poste perdu dans la cuisine. Pour fonctionner au niveau esthétique, il doit être assez majestueux. 

Quelles sont les évolutions à venir ?

Le concept va vers plus de modularité et de convivialité. De nouveaux types de meubles et d'appareils électroménagers apparaissent, comme les tiroirs four ou réfrigérateur. Ils permettent de regrouper tous les postes dans l'îlot et d'en faire le meuble principal de la pièce. La future cuisine est amenée à se développer autour de l'îlot, et non l'inverse. 

Le conseil de Bruno Chirac (Chef de marché chez Cuisinella)

Comment intégrer un coin bar snack ?

Très simplement en choisissant un plan de travail plus long ou plus profond que les meubles (prévoir au moins 20 à 25 cm pour passer les genoux), à accessoiriser avec des tabourets de 65 cm de haut. On peut aussi adopter différentes épaisseurs de plan de travail : 40 mm sur l'îlot et 80 mm au bout pour délimiter la zone bar, ou encore poser deux plans l'un par-dessus l'autre, en décalé. Il faudra alors prévoir des tabourets de 80 cm de haut. 

Étape 2 : définir les usages

Comptoir de préparation ou bloc regroupant de multiples fonctions, l'îlot offre de nombreuses possibilités d'agencement. 

L'îlot de préparation

C'est le moins cher et le plus facile à installer car il ne nécessite pas de travaux de plomberie (alimentation et évacuation d'eau). Si l'on souhaite y brancher des robots ménagers, il faut par contre penser aux raccordements électriques. Ce type d'îlot comprend généralement deux meubles bas placés dos à dos, surmontés d'un plan de travail de 120 cm de large et équipés de rangements fermés des deux côtés, offrant ainsi un grand volume de stockage. Un panneau latéral de finition réunit les deux éléments en un seul bloc. Avec un îlot de 90 cm de large, il faut se limiter à des rangements de 60 cm. On peut alors prévoir un décroché pour créer une zone snack ou bien intégrer des meubles de faible profondeur (30 cm) ou des rangements ouverts (étagères fixes ou coulissantes, niches, casiers à bouteilles). Privilégiez les tiroirs, plus pratiques à ouvrir que les placards à portes battantes. Les premiers n'ont besoin que de 50 cm de recul, alors que les seconds exigent 60 cm. 

 Majestueux. Vaste îlot sur lequel postes cuisson et de lavage se font face. Le plan de travail, spacieux, est équipé d'une batterie de tiroirs bas et éclairé par deux suspensions à trois spots. Au-dessus de la plaque de cuisson, une grille suspendue permet d'avoir les ustensiles à portée de main. "Délinia", Leroy Merlin.

L'îlot de cuisson

Très pratique pour cuisiner face aux convives, cette option est la plus convoitée. Installer la cuisson en position centrale facilite en outre la réalisation du fameux triangle d'activités cuisson/eau/froid, garant d'une bonne ergonomie. Outre la plaque, le plan de travail doit disposer de surfaces de desserte. Dessous, de grands tiroirs casseroliers permettent de tout avoir à portée de main. Un ensemble de 90 cm de long peut suffire si l'on se cantonne à une plaque quatre feux. Mais des plaques plus larges ou plusieurs dominos juxtaposés (induction, plancha, gril, friteuse...) valorisent davantage le poste cuisson. Évidemment, ce type d'îlot est plus onéreux en raison des travaux à prévoir pour l'alimentation électrique (des câbles noyés dans la chape sous le carrelage). Mieux vaut oublier le gaz : son emploi est souvent impossible, à moins que la cuisine soit placée sur un sous-sol ou un vide sanitaire. Il faut aussi investir dans une hotte décorative performante, un équipement toujours coûteux. 

Les 3 conseils d'Emmanuel Baus (Chef de produit chez Falmec)

La hotte est-elle indispensable au-dessus d'un îlot cuisson ?

Absolument, sinon les odeurs sont vite insupportables. Il faut une hotte la fois performante et silencieuse. Je préconise une puissance d'aspiration de 800 m3 et un niveau de bruit de 51 dB. 

Quel modèle choisir ?

Il existe deux types de hottes : les modèles à évacuation, qui rejettent l'air vers l'extérieur, et à recyclage, équipés de différents filtres à graisses et à charbon. Les hottes à évacuation sont plus contraignantes à installer, car elles nécessitent la création d'un conduit. Aujourd'hui, elles ne sont guère plus efficaces que les hottes à recyclage. Chez Falmec, chaque modèle est proposé dans les deux versions. Il faut ensuite choisir le format : hotte suspendue, intégrée au plafond ou encastrée à fleur de plan de travail. 

A-t-elle d'autres fonctions ?

Hautement décorative, elle sert aussi à éclairer le plan cuisson. Certaines offrent un éclairage d'ambiance, sous l'apparence d'un vrai luminaire rétroéclairé. Enfin, signalons une nouveauté chez Falmec : la gamme E.ion, qui permet de purifier l'air. 

L'îlot de lavage

D'une longueur d'au moins 1,20 m, il regroupe l'évier (avec une poubelle sous évier intégrée) et le lave-vaisselle. Une solution intéressante quand la place manque le long des murs. Le poste d'eau central est également apprécié pour ses qualités esthétiques (notamment quand il est doté d'un mitigeur design de pro). Revers de la médaille : il est plus complexe à mettre en oeuvre. Il oblige à casser le sol pour faire passer les alimentations et les évacuations d'eau, avec une pente suffisante pour l'écoulement. Autre option, moins chère : surélever le sol de l'espace cuisine par une estrade qui dissimule les tuyaux. Attention, cette configuration n'est pas réalisable en cas de chauffage au sol ou si la maison n'a pas de sous-sol. En plus de la plomberie, il faut penser à l'alimentation électrique du lave-vaisselle et prévoir un vide sanitaire important pour le passage des tuyaux. 

Étape 3 : l'intégrer au séjour

Dans une cuisine ouverte, l'îlot devient le meuble autour duquel tout s'articule. Il sert de transition avec le séjour, délimitant l'espace fonctionnel du coin détente sans rien cloisonner. La tendance du moment, c'est l'îlot décoratif. Côté cuisine, il rassemble un maximum de rangements fermés. Côté séjour, il se dote de vitrines ou d'étagères pour exposer jolie vaisselle, livres ou bibelots. Quoi qu'il en soit, son esthétique doit toujours être soignée, avec des matériaux et finitions en harmonie avec le séjour. Pas besoin de mettre les mêmes plans de travail partout, au contraire : on peut prendre du bois pour la cuisine et du granit pour l'îlot, et jouer avec les épaisseurs : un plan standard (40 mm) dans la cuisine et un plan épais (78 mm) ou fin (14 mm) sur l'îlot.  

Pour alléger le piètement, on place les plinthes un peu en retrait ou on opte pour des plinthes miroirs qui donnent l'impression d'un îlot flottant, comme suspendu dans l'air. L'objectif est aussi de rendre ce meuble le plus accueillant possible afin d'en faire un vrai espace de vie : banc accolé côté salon pour créer un coin repos, bureau improvisé... À l'heure de la cuisine connectée, l'îlot s'apprête lui aussi à faire sa révolution technologique. Bientôt, il intégrera une prise USB pour pouvoir recharger son iPad ou son iPhone, lire une recette ou surfer sur Internet. 

Convivial. Positionné entre la cuisine et le séjour, ce vaste îlot en U au décor chêne possède un poste cuisson avec plaque et hotte cubique, ainsi qu'un coin lavage à deux cuves sous plan. Un autre plan de travail en porphyre, placé plus bas, fait office de table. Le retour, coté living, sert pour préparer, servir, travailler...

Les 2 conseils de Bruno Chirac (Chef de marché chez Cuisinella)

Que devient la table de repas ?

Au lieu de la laisser dans le séjour, pourquoi ne pas l'intégrer à l'îlot ? Il suffit pour cela de prolonger le plan et de l'équiper de pieds. Ou, si l'on manque de place, d'opter pour un système de rallonge en bout d'îlot, une solution flexible qui permet de passer aisément de deux à quatre convives. 

Qu'entend-on par "presqu'île" ?

Dans une cuisine en U, cette péninsule consiste en un retour fixé contre un mur. C'est exactement comme un îlot, mais on ne peut tourner que d'un côté. C'est surtout une option meilleur marché, sans travaux compliqués (il est facile de camoufler câbles et tuyaux côté mur), et tout aussi fonctionnelle. 

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