Du XIVe siècle à la Révolution française, elle fut la capitale des Escartons. Une expérience originale de démocratie, d'auto-gestion et de coopération transalpine qui la lia pour toujours aux Queyrassins. Aujourd'hui, Briançon est le point de départ idéal de toutes les randonnées vers le Parc naturel régional du Queyras, évidemment, mais aussi le Parc national des Écrins, les vallées de la Clarée, de la Guisane ou de la Vallouise. Lorsque le visiteur vient du col de Montgenèvre, à 1850 mètres, Briançon le voit arriver de loin ! Les forts qui cernent la ville ont été conçus pour repérer au plus tôt l'envahisseur. C'est l'oeuvre de Vauban, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, que l'on contemple et admire encore aujourd'hui. À l'automne 1692, il est envoyé par Louis XIV pour protéger la ville des attaques du duc de Savoie Victor-Amédée II, qui a rallié la Ligue d'Augsbourg contre le royaume de France et, depuis, menace les Alpes. Briançon est alors très vulnérable : "On ne peut rien imaginer de plus inégal ; ce sont des montagnes qui touchent aux nues et des vallées qui descendent aux abîmes...", écrit l'architecte militaire qui qualifie ce relief escarpé, de "tout bossillé".
La cité qu'il a dessinée, imprenable, est toujours considérée comme un chef-d'oeuvre de fortification en milieu montagnard. Le fort des Têtes est le plus impressionnant, avec ses trois portes d'accès, sa chapelle, son arsenal, ses casernes pouvant loger 1 200 hommes, un complexe aménagé sur un plateau rocheux surplombant les vallons du Fontenil, à 1 440 mètres d'altitude ! Avec son climat béni des dieux, "la ville la plus haute d'Europe", dans son écrin de très hautes montagnes, est un joyau qui se mérite, surtout pour les amateurs d'histoire qui voudront visiter sa "ville haute" fortifiée par Vauban ! On y pénètre par la porte de Pignerol, dotée d'un pont-levis et d'une herse. Dans les ruelles en pente pavées, dont la Grande Rue avec sa gargouille pittoresque, sont alignées des maisons aux façades pastel et à l'ordonnancement médiéval. On y trouve des placettes charmantes, de superbes fontaines très anciennes, des cadrans solaires. Dans la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Nicolas se découvrent des chants liturgiques du XVIIIe imprimés sur papier chiffon, des bannières de procession en satin brodé de 1857, et dans l'ancien palais de justice, la copie d'un plan-relief de la ville réalisé en 1735 ! Quant aux anciennes prisons de la ville, elles hébergent désormais le Centre d'art contemporain et ses expositions originales.
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