À travers un cheminement chronologique, l'exposition Ingres, L'artiste et ses princes s'installe dès le 3 juin 2023 au château de Chantilly. Elle tend à montrer comment l'artiste à succès du début du XIXème siècle a créé et recréé ses plus importantes compositions. Le souhait est aussi de mettre en avant ses relations avec les princes d'Orléans. Peintre inclassable et visionnaire, Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) fascine par son originalité palpable derrière un apparent classicisme. Sa quête permanente de la perfection qui le conduit à retravailler ses toiles au fil des années est aussi un thème dominant. Une exposition comme un panorama de la carrière d'Ingres avec plus 110 oeuvres présentées.
Au sein de la salle du Jeu de paume, l'exposition Ingres, L'artiste et ses princes repose sur une scénographie du Studio JAAMS sur plus de 330 m2. Avec une sélection de tableaux et dessins, le parcours chronologique se présente comme les ateliers du peintre. Il retrace les commandes et les collections princières, de ses débuts à Paris jusqu'aux dernières années, en passant par ses deux parenthèses en Italie. Une exposition rendue possible grâce aux prêts de nombreux musées français et étrangers (notamment le musée du Louvre, musée d'Orsay, musée des Arts décoratifs, Metropolitan Muséum de New York, musée royal des Beaux-Arts en Belgique ou encore le musée d'Amsterdam). L'occasion de découvrir certaines oeuvres majeures encore jamais exposées en France.
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Un lien particulier entre Ingres et ses princes
Suite à l'avénement de la monarchie de Juillet (1830-1848), l'artiste Ingres profite du soutien de la famille d'Orléans avec la commande de plusieurs grands chefs d'oeuvre. Son principal mécène est le duc Fernand d'Orléans (1810-1842), fils aîné du roi Louis-Philippe et décédé prématurément à l'âge de 32 ans, qui lui commanda Stratonice (Chantilly, musée Condé, 1835-1840) et son Portrait (Paris, musée du Louvre, 1842). Deux créations majeures pour Ingres. Après la mort de leur fils, le roi Louis-Philippe et la reine Marie-Amélie confient à l'artiste plusieurs projets. C'est le début d'une histoire privilégiée avec la famille royale qui se poursuit avec un lien étroit auprès du duc de Montpensier, le frère cadet du duc Fernand d'Orléans. Une relation au coeur de l'exposition au château de Chantilly, un lieu loin d'être anodin pour Ingres puisqu'il réalise ici en 1847 les vitraux de la chapelle.
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Un artiste perfectionniste
Éternel insatisfait, Ingres est sensible aux critiques. Il se met en quête du beau idéal, en modifiant, corrigeant sans cesse ses oeuvres, parfois plusieurs années après. Grâce à des analyses récentes basées sur des radiographies, des infrarouges ou des ultraviolets, on sait désormais qu'Ingres a fait évoluer Vénus Anadyomène (Chantilly, musée Condé), entamée en 1808 à Rome et terminée en 1848, ou son Autoportrait dit à vingt-quatre ans (Chantilly, musée Condé), commencé en 1804 et achevé vers 1850. Autre exemple de ce travail de perfectionniste, son oeuvre Antiochus et Stratonice (Chantilly, musée Condé) où le peintre élabore jusqu'à cinq tableaux et trois dessins sur ce thème pour atteindre une composition idéale. L'exposition est vouée à montrer ces recherches passionnantes, des croquis et des études majeures d'un artiste dessinateur capable d'analyser les détails tout en gardant un oeil d'ensemble.
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Plus d'info : exposition Ingres, L'artiste et ses princes au Château de Chantilly, musée Condé, salle du Jeu de paume, du 3 juin au 1er octobre 2023, Château de Chantilly 60500 Chantilly, chateaudechantilly.fr
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