C'est au sein de la galerie Vivienne, dans le 2e arrondissement de Paris, que la designer Victoria Magniant imagine ses créations contemporaines. A travers un univers aux lignes japonisantes, elle dessine des meubles et luminaires élégants, alternant entre fauteuils en frêne, tables basses anthracite et luminaires colorés et pop.
Aussi sobre qu'exubérante, Victoria Magniant manie le design comme un outil de partage. Auto-éditeur, ses collections de mobilier "Daiku" se déclinent en noir ou en pleine couleur. La créatrice ne conçoit pas son métier sans un lien immédiat entre elle et son public, avec une importance donnée à la rencontre. Engagée dans la conception de son mobilier, Victoria Magniant est empreinte d'une volonté écologique dans son choix des matériaux.
Du graphisme au design, une créatrice hors norme
Directes, lumineuses, ses créations communiquent visuellement avec une force et une limpidité qui lui ressemblent. Victoria Magniant manie naturellement le dessin et le verbe. Ses études liées au graphisme et sa passion pour le Japon se lisent entre les lignes de ses collections de mobilier et de luminaires. Designer-éditeur au coeur de la galerie Vivienne. Qu'est-ce que ce choix implique ? Il suggère que travailler en circuit court, créer à Paris et fabriquer en Europe est possible. Je viens du monde de la création textile et du graphisme. En dessinant des objets faits main que je souhaite abordables, il me faut trouver le plus court chemin en termes de diffusion.
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Une proximité relationnelle réelle, sans intermédiaire
De l'artisan aux clients se noue une rencontre directe. Dans la galerie, de la confrontation avec des formes naissent des envies, un engouement pour le sur-mesure et surtout une chaîne de relations humaines privilégiées. Vos collections de mobilier et de luminaires ont une évidente flexibilité. Ils s'assemblent, se divisent, se déploient dans l'espace ? Au départ la calligraphie l'emporte. Il faut imaginer que j'écris une chaise, que le volume crayonné d'une table est déjà une table. Ce sont des familles vivantes qui s'adaptent à des situations. En tant que designer, il ne s'agit plus d'entretenir un mystère de la fabrication.
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Un mobilier écologique et éthique, travaillé manuellement
Les collections engagent une communauté qui crée à échelle réduite et envisage son métier de façon responsable. Le bois, le verre soufflé, le papier japonais sont choisis dans une démarche écologique consciencieuse. La valorisation du travail manuel est-elle une composante importante de vos créations ? Oui c'est la clef. Un cercle vertueux, un cycle éthique porté autant par mon artisan ébéniste et développeur Viesturs Kriskalns en Lettonie, que mon maître verrier Wilfried Allyn à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Parfois ce sont les petits acteurs qui font basculer des systèmes.
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Les suspensions "Senki" en verre soufflé sur lesquelles je travaille parlent du vide, de l'air, des paysages. La question de la distorsion de la lumière m'intéresse. Le mobilier "Daiku" se décline en pigments, huiles, vernis et cires durables. Des valeurs partagées avec les artisans. L'exercice de la couleur pour la collection "Daiku" est-il un prolongement ? Le potentiel de la couleur est unique. On peut en jouer à l'infini. Chez Laverdure & Fils, Agathe Mousselon peaufine la mise au point de gammes de couleurs pour les tables, chaises, fauteuils, bancs, tabourets. Une aventure combinatoire vibrante.
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GALERIE V - Sur rendez-vous du lundi au vendredi. Ouvert de 14 h 30 à 19 h le samedi. 39-41, galerie Vivienne, 75002. galeriev.fr
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