Visitez l'appartement où fut tourné "Le Dernier Tango à Paris", film des années 70 avec Marlon Brando. Habité aujourd'hui par une joyeuse tribu, il a été remanié par ID55. Une visite signée Côté Paris.
Flash-back... Sous le pont du métro aérien, une jeune femme croise un homme. Ils se retrouvent par hasard quelques scènes plus tard lors d'une visite d'appartement supposé, selon les vues extérieures, se trouver dans le XVIe arrondissement au-dessus du pont de Bir-Hakeim - en réalité le tournage se déroule ici, face au Champs-de-Mars juste avant la Seine. Cette rencontre énigmatique, anonyme, débute sur une étreinte brutale et provocante, point de départ à la relation sulfureuse et équivoque du couple.
Dans le même temps, Jeanne - Maria Schneider -, entretient des liens avec un cinéaste et le suicide de la femme de Paul - Marlon Brando - plane comme une menace. L'expérience destructrice à laquelle se livrent les personnages signe une période historique. Classé X aux Etats-Unis, le film expose l'audace de la transgression, révélant la libération des femmes et de la sexualité. On y voit la construction de la tour Montparnasse au coeur des vestiges du vieux Paris. On y capte aussi l'atmosphère de l'après-mai 68 et l'humeur de la culture pop.
Aujourd'hui, la beauté sombre de Marlon Brando et Maria Schneider hantent encore les lieux. Il est vrai que rarement un endroit n'aura été aussi intimement lié à son scénario. Bernardo Bertolucci le filmera de façon fusionnelle, se servant de lui pour construire la trame, le drame. Les errances du couple mythique et scandaleux sont désormais indissociables du métro aérien et de cette rotonde à volets clos, perchée comme un balcon sur Paris. À l'époque, pointé du doigt par la censure, le metteur en scène sera lourdement sanctionné et le film interdit en Italie.
Un frisson, une histoire auquel Marc et Dominique, les heureux propriétaires, n'ont certes pas été insensibles. Pour tous deux, cinéphiles et inconditionnels de l'acteur américain, le film est toujours en tête de leur cinémathèque. Ce souvenir ne sera pourtant pas un argument de vente, l'événement est passé sous silence de peur, sans doute, de froisser les nouveaux arrivants. Avec leurs cinq enfants, ils affichent un solide esprit de famille, l'évocation du film n'est donc pas de circonstance. Pourtant, l'histoire donne un certain charme à cette nouvelle acquisition. Ils s'en amusent, font des recherches, s'informent sur les rumeurs, les coulisses, comprennent que l'ensemble des scènes se sont déroulées ici, dans un huis clos rythmé de tensions mémorables. Avec le temps, ils apprivoisent leur nouveau territoire en remontant le fil de la légende et s'attellent enfin à sa métamorphose.
La rencontre avec les architectes Brenda Altmayer et Sabine Van Vlaenderen vont révéler les contours d'une nouvelle histoire en plantant leur propre décor. Les années soixante-dix et quatre-vingt ont laissé des traces qui brouillent la lecture de l'espace. Il manque des chambres pour accueillir cette famille nombreuse recomposée. Il faudra donc veiller à être équitable afin que chacun trouve ses repères. Pas moins de douze fenêtres sont tournées vers l'un des horizons les plus "en vue" de la capitale. Un panorama d'exception, où la tour Eiffel s'invite chaque jour en guest star dans le salon. Imposante, pétillante, sa structure métallique semble à portée de main. À l'intérieur, les architectes privilégient l'épure, la ligne et l'élégance absolue.
Une griffe qui les caractérise.
La récurrence des matériaux comme le chêne sablé et le choix de tons clairs installent naturellement une atmosphère douce et feutrée. L'espace se reconstruit en douceur, sans effets appuyés, sans surenchère de styles. Des bandes en staff cadrent les corniches des plafonds autrefois arrondies, le plancher noirci pose les volumes alors que les pièces de mobilier choisies, proposées par les architectes décoratrices, optent pour des accents vintage et intemporels. Une approche raffinée qui redonne du caractère et de l'esprit au lieu, sans lui faire perdre le fil de sa singulière histoire.Comme pour sceller davantage cette aventure, les architectes et amies sont devenues les marraines de leurs enfants. Un des derniers s'appelle tout simplement... Marlon ! Et l'ancienne loge de l'acteur est aujourd'hui sa chambre. Une histoire sans fin, qui aura marqué le lieu autant que la vie de cette famille qui tient désormais le premier rôle.devant un meuble en chêne sur mesure, la cuisine accueille le coin repas.
ID55. 30, rue Vaneau, 75007. Brenda Altmayer. Tél. 06 03 22 42 39. Sabine Van Vlaenderen. Tél. 06 21 09 73 73.+ d'appartements sur cotemaison.fr.
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1 commentaire
katia
c est original j apprecie enormement
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