Bruit de la rue, des voisins, passage des avions... Les nuisances sonores peuvent vite vous gâcher la vie, notamment dans les grandes villes. L'isolation phonique et la correction acoustique de vos logements vous permettent alors de retrouver calme et sérénité. Deux experts de l'isolation nous détaillent les différentes solutions phoniques.
Les nuisances sonores, le mal du siècle ? Selon une étude IFOP, plus de 8 Français sur 10 (82%) indiquent se préoccuper des nuisances sonores, dont plus d'un tiers (35%) affirme s'en préoccuper 'tout à fait'. "Nous avons beaucoup de demandes émanant de personnes qui vivent mal le bruit de leurs voisins ou des commerces avoisinants surtout en milieu urbain", reconnaît Gérard Perdereau commercial de la société Isolbruit, spécialiste de l'isolation acoustique.
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Inégalité de l'acoustique des habitations
Première étape avant intervention, trouver l'origine du bruit, pour proposer la solution adaptée : on identifie 3 types de bruits différents, le bruit aérien, (avions, travaux, circulation, commerces...), le bruit d'impact (chocs d'objets, déplacements, marche) et le bruit des équipements (ascenseurs, VMC, chaudières, tuyauteries...). "Il faut aussi regarder l'année de construction du bâtiment, poursuit Gérard Perdereau, les habitations qui datent d'avant 1996 prenaient peu en compte les critères acoustiques. Dans le cas d'une habitation construite vers les années 1960 à 1980, on devra donc faire ce qu'on appelle 'la boîte dans la boîte' en doublant complètement l'isolation des murs, du plafond et du sol, et les travaux d'isolation seront donc plus importants et plus onéreux."
Depuis 1996, La Nouvelle Réglementation Acoustique (NRA), modifiée le 1er janvier 2000, s'applique pour l'isolation phonique de toutes les habitations neuves et pour les extensions de bâtiments existants, dans le secteur du logement collectif, individuel et individuel groupé. Contre les bruits intérieurs, cette réglementation impose le renforcement de l'isolation phonique entre les logements afin d'atteindre une valeur réglementaire minimum de 53 dB. Contre les bruits aériens extérieurs, une isolation acoustique minimum de 30 dB est requise. Enfin, contre les bruits d'impact, il ne faut pas dépasser le niveau maximal de 58 dB. "La difficulté est en fait qu'il n'existe aucune norme précise définissant le niveau de bruit autorisé dans une maison individuelle ou un appartement", complète Baudouin de La Bretesche, Directeur du Pôle Gros Oeuvre, TP, Plâtrerie, Isolation et Menuiseries de Point P.
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Isoler phoniquement les pièces de la maison
À titre de repère, sachez qu'il suffit de réduire le bruit de 3 dB pour diviser par deux la pression acoustique. Pour la réduire par trois, il faut diminuer le bruit de 10 dB. Pour réduire le bruit de façon significative à l'intérieur de la maison, il faut déjà réduire sa transmission à travers les cloisons de la maison. "L'effet 'masse ressort masse', telle est la base d'une isolation phonique efficace, explique Baudouin de La Bretesche. La nouvelle cloison est un système qui doit être composé d'une masse (plaque de plâtre...), d'un ressort (laine de verre, roche, bois, biosourcé...) et d'une masse (plaque de plâtre)."
Il existe de nombreux matériaux d'isolation comme les laines minérales ou de bois avec chacune des qualités spécifiques mais ce qui compte réellement pour une bonne isolation acoustique, c'est avant tout la nature de la masse intégrée de chaque côté. Avec une bonne cloison acoustique, vous n'entendrez plus les personnes parler de l'autre côté du mur.
Pour aller plus loin, on peut opter pour des parements spécifiques en utilisant des plaques de plâtre acoustiques (conçues à cet effet), ce qui aura pour conséquence de réduire encore le bruit de 2 dB.
Isoler les murs, comptez 150 euros /m2.
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Plafonds et planchers, pour isoler des bruits du dessus ou du dessous
Si vous êtes gêné par le bruit du voisin du dessus, vous pouvez isoler phoniquement l'habitat en rajoutant un faux plafond mais si le bruit descend aussi par les murs, il est conseillé de doubler également les murs. "Le principe d'isolation est le même, précise Gérard Perdereau. On mettra juste un peu plus de laine de verre ou de roche dans les plénums."
Côté plancher, pour amortir le bruit de ses pas par exemple, on peut poser sur la dalle de béton une sous-couche dans les pièces de passage notamment, avant de mettre son parquet ou son sol souple. Il existe aussi des planchers acoustiques sur plots qui peuvent se révéler intéressants pour insonoriser une pièce dans laquelle on joue de la musique par exemple (100 euros le m2).
Isoler un plafond, comptez 170 euros du m2.
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Isolation acoustique : bien isoler les bruits de la rue
Premier poste d'action, les fenêtres qui si elles sont anciennes ne présentent pas forcément de bonnes performances acoustiques. "Remplacer ses anciennes fenêtres, c'est la première étape incontournable, déclare Baudouin de La Bretesche. Vous gagnerez en confort thermique mais aussi en confort acoustique." Il existe une autre possibilité selon Gérard Perdereau, "celle d'ajouter une seconde fenêtre en sas intérieur, comme une sur-fenêtre, ce qui a de très bons résultats en termes de réduction du bruit. On peut aussi installer un rideau acoustique. Très lourd (4 kg /m2), ce rideau va fortement amortir le bruit, mais comme il est aussi très opaque, mieux vaut l'éviter dans son salon."
Autre possibilité, remplacer sa porte d'entrée par une porte dite acoustique (1000 à 1500 euros) et enfin, si nécessaire, doubler les murs de façade de laine de verre et de plaque de plâtre.
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Isolation des murs, des plafonds, cloisons... Le revers de la médaille avec une isolation acoustique, c'est que si vous gagnez en confort sonore, vous perdez des mètres carrés. "Avec ce système de masse/ressort/masse, on perd entre 8 et 10 cm en mural et 10 à 15 cm en plafond, confirme Baudouin de La Bretesche. Quand en ville, certains appartements coûtent jusqu'à 10 000 euros du m2, cela n'est pas sans conséquence. C'est plus simple avec une maison lorsque vous n'avez pas de contrainte de place."
Face à cette contrainte, une solution même si elle se révèle forcément moins performante, celle d'enlever la laine de verre ou tout autre matériau isolant et de placer seulement une masse lourde et une plaque de placo.
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