L'artiste Nathalie Lété habite un drôle d'univers

Par Caroline Clavier, publié le 03/03/2023 à 11:00

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Artiste plurielle, l'illustratrice Nathalie Lété a fait de sa maison une oeuvre totale. Du sol au plafond, de l'objet au mobilier, du textile aux matériaux, son trait embrase l'imaginaire des lieux. Un véritable manifeste d'arts appliqués, entre Arts & Crafts et Folk Art aux accents des pays de l'Est, souvenir d'une enfance nourrie par le folklore de l'artisanat.

S'inventer un monde pour échapper à l'emprise de la réalité, retrouver l'enfance qu'elle n'a jamais quittée, parce que tout y reste possible, Nathalie Lété habite un drôle d'univers. Ne pas s'affranchir de cette part-là est le sujet de sa vie, celui de son art aussi. La candeur du trait et des couleurs lui ont inspiré un pays des merveilles qu'elle explore dans une exubérance créative. Enfant, elle chassait déjà les ombres à grands coups de rêves, de contes, d'histoires et de dessins, elle brodait la magie du quotidien "pour effacer la laideur", dit-elle, rayonnante, coiffée de sa couronne de fleurs dans sa maison-royaume installée en lisière de la forêt de Fontainebleau. C'est ici que l'idée d'une "maison-oeuvre" a pu prendre forme. Le confinement a laissé le temps pour avancer chaque jour dans ce projet. À ses côtés, sa fille céramiste, Angèle Fougeirol, "mes deuxièmes mains, la seule à qui je peux confier la mission de m'accompagner", souligne-t-elle. Celle-ci met en volume, des suspensions, des entourages de portes, en papier mâché ou en céramique, alors que son mari, l'artiste Thomas Fougeirol, l'encourage à gagner encore du terrain sur la réalité. La liberté de peindre et d'oser des sujets à l'infini, s'étend peu à peu sur les sols, les textiles, les carreaux, où la faune et la flore poussent et repoussent les murs en poésie. "Cette maison est un laboratoire qui illustre mon art de vivre".
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1 - **Sur le tapis "Roses de Noël" fabriqué en Inde, autoédition, pouf en collaboration avec Tiphaine Verdier Mangan pour Les Causeuses** - Durant la séquence du confinement, l'artiste communique sur les réseaux sociaux entraînant avec elle des initiatives similaires un peu partout dans le monde, "peindre sur les murs est une joie communicative !". Les cultures croisées d'une mère tchèque-allemande et d'un père chinois, mais aussi ses vacances passées en Bavière, plongée dans le folklore fleuri de l'artisanat, comme dans la lecture des contes germaniques, lui ouvrent la voie. Plus tard, les fresques de Charleston, la maison de campagne où se retrouvent les artistes du Bloomsbury Group au début du siècle dernier en Angleterre, l'enchantent. Faire déborder l'art hors des frontières, s'illustre aussi dans des collaborations multiples et la variété des supports explorés : la mode, avec Gucci et la marque indienne Pero, l'art de la table avec Anthropologie et sa collection 12 Days of Christmas ou encore les créations pour Astier de Vilatte, les papiers peints Domestic, les meubles réalisés avec Antonis Cardew et le sculpteur sur bois Clément Poma, les coussins tissés dans les Balkans de Po! Paris, les carreaux ciment d'Emery & Cie, ou encore dernièrement les assiettes rééditées chez Monoprix dans le cadre de la collection rétrospective de l'enseigne. La liste reste ouverte à de nombreux projets à venir. Celle qui parle de son intuition à raconter des histoires, fleurit tout sur son passage. Sa "petite maison pain d'épices" en est l'illustration.

Nicolas Millet

2 - **Nathalie Lété et sa fille Angèle Fougeirol** - Dans la chambre d'amis, têtes de lit en rotin, Selency, couvre-lit vintage et coussins réalisés en collaboration avec Patch NYC. Tête de poupée en papier mâché, Angèle Fougeirol, celle-ci est habillée avec un manteau réalisé par Nathalie Lété en collaboration avec la marque indienne Pero, comme la blouse conçue avec Muchacha-Ahcahcum, marque japonaise. Nathalie Lété porte une veste, Pero, une blouse, en collaboration avec Polder, et une jupe élaborée dans un tissu de sa collection. Tapis "Pic" en laine tufté main, autoédition.
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Nicolas Millet

3 - **Chez Nathalie Lété, la part d'enfance** - Sur un sol en carreaux de ciment, Nathalie Lété pour Emery & Cie, tapis tufté main en pure laine, autoédition, ancien modèle. Pouf réalisé pour Les Causeuses, à gauche fauteuil en chêne brûlé, pièce unique conçue en collaboration avec Clément Poma et tables en chêne avec Antonis Cardew. Lampadaire vintage chiné et applique murale, Serge Mouille. Sur le lit, textiles et coussins issus de collaborations avec Po! Paris, Monoprix, Saved NY, Design Farm, et plus récemment les deux "Babouchka Chats" édités avec Afternoon Tea Living au Japon pour la collection de Noël. Bibliothèque faite sur mesure, Matthew Impey, et, à droite, fauteuil folk art, vintage_ mood_france. Sur la cheminée, zelliges, Emery & Cie.

Nicolas Millet

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