En bord de Seine, sur l'île de la Cité, un bain de couleurs franches embrase les murs historiques de cet appartement familial en duplex. L'architecte Capucine de Cointet affirme une audace décomplexée, électrisant les références classiques sur son passage. Fantaisie rock and roll, art et humour s'invitent dans cet espace construit pour vivre en famille.
Si le choix de la couleur franche fait souvent débat, pour Capucine de Cointet l'équation était simple "dans cet appartement sans moulures et sans marqueurs décoratifs forts, oser était la clef de la métamorphose". Du bleu, du vert, du jaune, vifs, affirmés, saturent les murs et les plafonds comme des boîtes de couleurs indépendantes. "Pour la joie, l'énergie, pour la modernité solaire qui contraste avec le contexte de ce Paris historique, mais aussi pour mettre à l'honneur cette vue d'exception, souligne l'architecte, les teintes fortes découpent les ouvertures comme des écrans qui entraînent le regard vers l'extérieur." L'absence de rideaux est une volonté. La couleur suffit, elle habille, elle enveloppe, "sa présence est un paysage, une rêverie" comme un voile de velours qui accompagne la présence de meubles en petit nombre mais au caractère bien trempé. "Les pièces de mobilier devaient répondre à cette chromie sous haute tension" comme le choix du canapé modulable "Extrafort" de Piero Lissoni, ou des meubles cultes comme les fauteuils "Tongue" de Pierre Paulin ou les "Platner" de Warren Platner.
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- Un séjour bleu profond dans ce duplex familial
- L'architecte aime les lignes directrices, son objectif sera de créer du lien entre les deux étages, deux plateaux de quarante-cinq mètres carrés. Première étape, inverser la distribution existante de ce duplex. Le dessus devient l'entrée et pièce à vivre, et le dessous la partie chambre. La hauteur sous plafond et la qualité de la lumière désignent ces choix. Capucine de Cointet veut fluidifier les passages mais en veillant à ne pas rendre visibles les points de communication. Elle souhaite donner à cet appartement la dimension d'un refuge en apesanteur sur la Seine, où les repères se confondent. Ainsi, la porte d'entrée disparaît derrière un panneau de la couleur du mur, la cage d'escalier se cache dans des cloisons à mi-hauteur séparant le salon du coin cuisine, plus loin le dressing s'abrite derrière une répétition de reflets grâce à une porte-miroir sur toute la hauteur. Des intentions qui dévoilent l'espace en plusieurs séquences et optimisent les mètres carrés en gommant les limites.
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En photo : dans le séjour, l'ensemble des murs, des huisseries et des plafonds qui ne possédaient pas de moulures ont bénéficié d'un traitement couleur en over-all du bleu Yves Klein, Ressource. Entre les fenêtres, lithographie Love Won't Tear Us Apart de D*Face. À droite, Enter The Vortex de Seth et au-dessus de la cheminée maquette vintage du paquebot France, dessus lampe "Olo" bleue, Moustache. Plus haut, Wall Street Public Enemy de Shepard Fairey, sérigraphie sur bois, et à côté lithographie Half Little Big Space de Space Invader et sculpture, série Remington, d'Éric Nado. Fauteuils "Tongue" de Pierre Paulin, Artifort. Sur le tapis "Lune" d'Oscar Tusquets Blanca, Nanimarquina, table basse horloge lumineuse vintage. Radiateurs "Hot Form", Hotwave.
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Jean-François Jaussaud
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- Fantaisie dans l'espace cuisine avec ce palmier de théâtre en papier mâché
- Dans le même temps, le relais est pris par le choix d'intégrer des oeuvres sur mesure. Fille de Jo et Patrick Fremontier, antiquaires de meubles et d'objets de haute curiosité, l'architecte a les bons réflexes. À son tour, elle cultive la place de la création dans ses projets et de préférence in situ. L'art fait corps avec les murs et libère la fantaisie. Ainsi, la surprise d'un palmier de théâtre en papier mâché réalisé par l'Atelier Gabrielle hérisse la ligne d'horizon bleu Klein du séjour. En bas, le palier desservant les chambres a arrondi les angles du plafond pour accueillir l'oeuvre Poulpe de Quentin Garel. D'un volume anonyme et sans ouvertures cet espace charnière est devenu "la pièce événement de l'appartement", animée et en mouvement du sol au plafond grâce au poulpe géant dont la matière a soufflé le choix du marbre gris des salles de bains. L'ensemble jouxte les tableaux de famille XIXe dans une cohabitation joyeuse. La fantaisie n'exclut pas la qualité d'un espace bien pensé où chacun a trouvé sa place, en version loft et collectif à l'étage et en parfaite intimité, côté chambres.
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En photo : dans le volume traité comme un loft, entre la cuisine et le salon, un palmier de théâtre en papier mâché, Atelier Gabrielle. Sur les murs, tableaux de famille du XIXe siècle. Plafonnier "Nomad", Modular Lighting. Le plan de travail est réalisé à partir d'une plaque d'Inox laminé à chaud, de 4 mm d'épaisseur, il intègre une cuisinière, Lacanche. Dans le fond, chaise "Nervure" de Quasar Khanh en fonte d'aluminium, trouvée chez Michèle de Albert au Vietnam.
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Jean-François Jaussaud
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- La couleur franche s'invite aussi dans la salle à manger de ce duplex familial
- Dans la cuisine-salle à manger, affiche originale de la pièce performance A New Life de Guy de Cointet, créée au MoMA, en 1981. Au-dessus d'une table en ardoise, Portugal, XIXe siècle, suspension chinée aux Puces de Saint-Ouen, chaises "Platner" vintage de Warren Platner, Knoll, et tabouret Bamiléké du Cameroun. Vase en céramique, années 1940, galerie RCM. Les placards sont équipés de poignées "07856" noir mat, La Quincaillerie.
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Jean-François Jaussaud
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- L'architecte cultive la place de la création dans ses projets
- Dans le séjour, le polyptyque Neomys Fodiens, de ROA, sur bois et métal. Canapé "Extrasoft" de Piero Lissoni, Living Divani.
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Jean-François Jaussaud
5 - Univers coloré de l'enfance avec l'oeuvre de l'artiste Seth - Dans le salon, lithographie Enter The Vortex de Seth, fauteuil "Tongue" de Pierre Paulin, Artifort. Petite table "Rex" de Benoît Convers, Ibride. À gauche, Love Won't Tear Us Apart de D*Face.
Jean-François Jaussaud
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- L'architecte Capucine de Cointet
- Les adresses de l'architecte
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>Pour ses tissus et rideaux, Bisson Bruneel.
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>Pour sa sélection de photographies, de peintures et de sculptures d'avant-garde de l'après-guerre, la RCM galerie.
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>Pour ses artistes émergents, notamment l'artiste Quentin Garel qui a réalisé, ici, la fresque Poulpe, la Galerie LJ.
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>Pour ses oeuvres d'art urbain, la Galerie Itinerrance.
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>Pour ses agencements de cuisine en acier et Inox, inox.fr
Jean-François Jaussaud
7 - Art in situ - Le palier qui dessert les chambres et les salles de bains, sans ouverture, est animé de la fresque originale Poulpe de Quentin Garel, fusain et craie sur papier, l'oeuvre a été réalisée en rapport avec l'espace. Dans le fond, la salle de bains en marbre "Iceberg Turc", reprend les camaïeux gris de l'oeuvre voisine. Tabouret "Bold" de Big Game, Moustache.
Jean-François Jaussaud
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- La salle de bains conçue sur le modèle japonais
- Équipée d'une douchette basse, de tabourets et de seau en bois de hinoki. Baignoire à pieds de lion chinée, Devon & Devon, robinetterie rétro, Nicolazzi. Photo de Martine Barrat. Serviettes, Bonsoirs. Marbre "Iceberg Turc".
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Jean-François Jaussaud
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- Cohabitation joyeuse avec les tableaux de famille du XIXe siècle
- Dans la chambre, un miroir ancien chiné abrite la porte du dressing. Il a été positionné en prolongement des fenêtres pour démultiplier les reflets. Sur le mur, installation originale Globes de Salocin de Tetnioc. Tête de lit et socle en chêne massif. Ventilateur en Inox poli, WhooWhooWhoo.
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10 - Le choix du vert velouté dans la chambre à coucher parentale - Dans la chambre, Sapeur de Brazzaville des soeurs Chevalme, peinture sur papier marouflé. Tabouret "Bold" de Big Game, Moustache, et applique "Aura", Marset. Peinture, Ressource.
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11 - Bleu apaisant et bain de nature dans la chambre de l'un des deux enfants - Dans les chambres des enfants, le lit a été placé contre la fenêtre afin d'optimiser l'espace dans un esprit banquette.
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- Une autre chambre d'enfant dynamisée par une peinture jaune safran
- Peintures, Ressource. Tabouret "Bold" de Big Game, Moustache.
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Jean-François Jaussaud
13 - Dans les moindres détails... - L'architecte Capucine de Cointet a conçu ce palier en substituant aux angles du plafond une courbe afin que l'oeuvre Poulpe de Quentin Garel, puisse s'y déployer.
Jean-François Jaussaud
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