2015 est l'année du 50ème anniversaire de la mort de Le Corbusier. L'occasion de mettre à l'honneur, si besoin était, l'architecte français le plus connu au monde. Côté Paris vous fait découvrir expos et sorties littéraires à ne pas manquer en 2015... Des rétrospectives dédiées à l'oeuvre de Le Corbusier.
En l'honneur de Le Corbusier, les expositions, événements, rendez-vous fleurissent à partir du printemps 2015 ; "Chandigarh" à la Cité de l'Architecture, "Mesures de l'homme" au Centre Pompidou à Paris, pour ne citer que deux moments phares. Rendez-vous plus confidentiels comme ce "Cher Corbu..." et plus si affinité. Et oui, en 2015, la France rend hommage au grand architecte... En trois temps.
1- Un livre-correspondance en hommage à Le Corbusier
À l'image de celle que chérissait l'architecte. Écrits à sa famille, bien entendu, à ses amis, à ses détracteurs, écrits sur la ville, sur des idées. Le monde des mots, des lignes, des idées, des perspectives, des projets ne font-ils pas langage commun ? Il apparaît donc presque naturel d'avoir adopté la lettre pour lui rendre hommage.
Douze lettres posthumes, lancées comme des bouteilles vers l'infini. Dans cette vie, la couleur, l'esprit, la joie de vivre, le Modulor, les lignes s'unissent pour le meilleur. Ces témoignages-hommages, écrits par douze architectes contemporains, apportent leurs pierres et leurs visions à celle du Corbusier.
L'idée de la lettre mariée à un dessin original est une équation parfaite. Des lettres sans réponse qui compilent, analysent, démentent les principes et les projets de cet homme qui pensait fort. Douze architectes qui lui expriment ce qu'il a pu éclairer en eux. Lettres amicales, sensibles, humbles, critiques... mais toujours d'une grande intensité.
Marc Barani commence par "Vous êtes mort où je suis né". Paul Chemetov souligne "Son nuancier est sur ma table, pour me souvenir de la justesse chromatique de son oeuvre peinte ou construite, alors qu'aujourd'hui, beaucoup hésitent entre le sirop à la menthe et l'Orangina".
Mention spéciale pour la "Corbusianerie" de Jean-Louis Cohen qui écrit "Rebelle au corbusianisme, tu auras eu le bon goût d'échapper le plus souvent à cette sorte d'automaniérisme narcissique, si fréquent chez les architectes, clouant de surprises tes partisans avec Ronchamp et faisant ton miel des recherches de tes plus jeunes assistants avec ton hôpital de Venise (...)".
Odile Decq aussi, "On ne peut pas dire que tu sois ma tasse de thé : ni architecturalement parlant car je n'aime pas trop les idéologues et tu en étais un, ni en tant qu'homme car je soupçonne que tu étais misogyne et n'aimais pas beaucoup les autres, tant tu étais préoccupé par toi-même et par ton oeuvre à accomplir. Pourtant (...)". Des lettres à penser qui font sortir les architectes de leurs murs de silence.
Cher Corbu..., Douze architectes écrivent à Le Corbusier, préface Sylvie Andreu, 56 pages, 12 illustrations, 22,50 euros, Bernard Chauveau Éditeur.
2- Expos : rendez-vous intimes avec Le Corbusier
Ceux du photographe Willy Rizzo qui a réalisé, à partir de 1953, une série de portraits de Le Corbusier dans des lieux différents. La plupart sont en couleur. On y retrouve l'appartement du 24, rue Nungesser et Coli à Boulogne, dont il contribue à la composition en y installant peintures et dessins. Et d'autres instants de vies qui nous rendent l'idéologue toujours plus humain. Willy Rizzo a su d'évidence apprivoiser le maître à travers des moments d'intimité et de connivence.
"Le Corbusier, par Willy Rizzo", du 3 avril 2015 au 22 juin 2015. Studio Willy Rizzo. 12, rue de Verneuil, 75007. Tél. 01 42 86 07 31 et willyrizzo.com
"Le Corbusier, Mesures de l'homme", du 29 avril 2015 au 3 août 2015, rétrospective en quelques 300 oeuvres. Centre Pompidou. centrepompidou.fr
3- Portrait illustré de Le Corbusier
Le fil conducteur repose sur ses rencontres avec des villes, des paysages, des hommes, des femmes. Ici, on appuie sur la sociabilité de Le Corbusier, à travers ses amitiés, ses amours et ses entreprises de séduction face aux industriels et aux politiques.
L'ensemble illustré par des fac-similés de carnets de voyage, de correspondances et de photographies. On découvre Le Corbu arpentant le monde en semant des projets, toujours son carnet de notes à la main.
Le Corbusier, la planète comme chantier, par Jean-Louis Cohen, 192 pages, 49 euros, Textuel.
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