Originaire de Nice, Yves Klein admirait le ciel de la grande bleue et y voyait l'origine de son inspiration. En parallèle de l'exposition "Monet, Renoir... Chagall. Voyages en Méditerranée", cette présentation immersive retrace le parcours du peintre et sa quête spirituelle, métaphysique, à travers la couleur.
Les Bassins de Lumières proposent une création qui donne à voir et ressentir, en une sélection de 90 oeuvres et 60 images d'archives, la matière et la sensibilité d'Yves Klein, qui souhaita faire de sa vie même une oeuvre d'art. "L'art est partout où l'artiste arrive", aimait-il à dire. La beauté aussi est omniprésente, mais elle est invisible, c'est au créateur de la révéler. On retrouve ici les "Anthropométries", "Cosmogonies" et "Reliefs Planétaires", empreintes des corps ou de la nature. Retraçant son parcours et sa quête de l'immatériel, l'exposition s'ouvre sur un orage pigmentaire et sur ses premiers travaux, les "Monochromes".
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Animé par la volonté de "libérer la couleur de la prison de la ligne", Klein s'était tourné vers la monochromie, seule manière de peindre permettant de "voir ce que l'absolu avait de visible". Pour lui, "la peinture est couleur", laquelle revêt une dimension spirituelle et métaphysique. Il cherchera à l'individualiser dans sa forme la plus pure, inventant ce bleu vibrant, rayonnant, baptisé IKB (International Klein Blue), devenu sa signature. Le programme se poursuit avec des paysages oniriques où dansent et frémissent des feuilles d'or, qui dévoilent les reflets flamboyants des "Monogolds" puis des "Monopinks". On découvre ensuite l'atelier où les collaboratrices de l'artiste, ses "Pinceaux Vivants", appliquaient leur corps enduit de peinture sur un support pictural.
Et enfin le feu destructeur mais aussi créateur, avec des oeuvres dont les motifs aléatoires étaient soulignés au lance-flammes. Un véritable brasier de couleurs. Klein a traversé les frontières de l'art conceptuel, corporel et du happening. Juste avant sa mort, il confiait : "Dorénavant, le monde entier sera mon atelier. À partir de maintenant, je ne ferai plus que des oeuvres immatérielles." Le final de cette simulation propose une atmosphère presque dématérialisée et infinie. "Mes tableaux ne sont que les cendres de mon art", voulait croire Yves Klein, qui meurt en 1962, à l'âge de 34 ans. Il n'aura oeuvré que pendant huit années, laissant une empreinte indélébile sur l'art du XXe siècle.
Plus d'info : Bassins de Lumières - Exposition "Yves Klein, l'infiniment bleu", jusqu'au 2 janvier 2022. bassins-lumieres.com
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