Une maison du Vexin agrandie avec un écrin de 60 m2

Par Camille Voituriez, publié le 03/11/2019 à 11:00 , mis à jour le 15/10/2021 à 12:00

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Vivre dans une région au patrimoine préservé est une chance incroyable, offerte à quelques privilégiés. Et nombreux sont les villages français régis par l'autorité des Architectes des Bâtiments de France qui promeuvent l'architecture locale. Les bourgades du Vexin français, situées au coeur du Parc naturel régional du Vexin, en font justement partie, avec leurs maisons en pierres, typiques de la région. Lorsqu'une rénovation est envisagée, les contraintes inhérentes à l'environnement suivent, en particulier quand il est question de toucher à la façade. Si certains y voient un casse-tête sans fin, d'autres prennent plaisir à les respecter. C'est la motivation première de Amélie Collard, architecte d'intérieur de l'agence Terre de Brume, qui rénove ce patrimoine local depuis plus de sept ans. Elle nous raconte l'histoire d'un agrandissement de maison pas comme les autres dans une commune du Vexin français.

Lorsque le propriétaire d'une maison de plus de 200 m2 fait appel à Amélie Collard, il projette de racheter la maisonnette attenante à la sienne. Ces 60 m2, répartis à parts égales sur deux niveaux, sont en ruine, la terre battue jonchant le sol. S'il ne sait pas encore quoi faire à l'intérieur, il est conquis par la petite cour que comprend le lot, qui pourrait assouvir sa passion pour le jardin. Le projet est lancé, l'objectif étant de rassembler les deux habitations en créant un écrin contemporain qui ne dénote toutefois pas avec la maison existante. La création d'ouvertures supplémentaires et la reprise de la façade sont soumises au contrôle des Bâtiments de France : l'architecture locale est donc préservée. La pro de l'agence Terre de Brume imagine intégrer dans cette nouvelle surface une cuisine , ouverte à la fois sur le jardin et sur le séjour de la maison existante, ainsi qu'une suite pour son client à l'étage. La ligne contemporaine de l'habitation est dictée par un choix de matériaux nobles, de revêtements et de peintures uniformes. L'ambiance épurée qui règne d'un espace à l'autre se fait sans discontinuer avec l'existant. Visite.
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>> Le projet de rénovation en bref >> Le lieu : dans le Vexin (95). La surface : 60 m2 ajoutés à une maison de 227 m2. La durée des travaux : 6 mois. Le coût des travaux : 90 000 euros. L'idée : agrandir une maison en rénovant la maisonnette en ruine attenante, la dotant d'une cuisine ouverte sur le jardin et d'une suite avec salle de bains et dressing.
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1 - **Deux maisons réunies en une, mais à chacune son caractère** - Au commencement du projet, il y a **deux maisons** : l'une, habitée par le client de Amélie Collard, est en parfait état et profite qui plus est du charme de la région - des pierres apparentes à l'intérieur comme à l'extérieur, une cour et son jardin à l'anglaise ; l'autre, **mitoyenne**, est plus que vétuste. Ce palais des courants d'air en terre battue est en vente, de quoi compléter la surface existante, bien que généreuse, de quelques mètres carrés supplémentaires. Les travaux consistent à **relier l'une et l'autre en ouvrant une partie de la façade intérieure**, prolongeant le séjour existant sur une cuisine nouvellement créée. La façade est doublée et isolée, rehaussée d'une peinture délicate qui marque la transition vers le nouvel espace.
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**En photo :** peinture Ponce claire chez Argile, miroir chiné par les soins du propriétaire.
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Luk Vanderplaetse

2 - **La surface ajoutée donne toute sa place à la cuisine** - Là où le propriétaire avait quelques difficultés à se projeter, l'architecte d'intérieur Amélie Collard a tout de suite saisi l'opportunité d'installer une grande cuisine. Auparavant cantonnée côté cour, elle s'ouvre désormais sur le jardin. Les ouvertures créées dans la façade ont favorisé ce flot de lumière naturelle. A l'intérieur, tout a été rénové et pensé dans une ambiance contemporaine. Implantée légèrement en retrait de la façade, la cuisine sur mesure se compose de deux monolithes, un blanc cachemire et un noir granit, qui se font face avec contraste. Bien que située dans le prolongement de la pièce de vie, la cuisine est toutefois délimitée du reste de l'espace. Amélie Collard imagine un muret de séparation contre lequel s'adosse l'un des blocs. Cette cloison basse permet d'aller à l'étage supérieur sans passer par la cuisine, et préserve la vue sur le jardin.
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**En photo :** plafonnier AM.PM, hotte de plafond Novy, peinture Argile de Chypre chez Argile, sol en béton ciré Beal International.
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3 - **L'étage de la nouvelle maison est dédié à la suite** - L'étage de la maison existante étant réservé aux enfants du propriétaire, celui-ci s'est vu installer son espace privé à l'étage de la maisonnette. Tiennent désormais dans 30 m2 sa chambre, pensée comme une suite, avec sa salle de bains et son dressing attenant. Deux petites pièces ont finalement laissé place à un plateau libre, entièrement ouvert et repensé. Pour se faire, la ferme centrale de la charpente a été cassée afin de profiter d'une plus grande hauteur sous plafond. L'architecte d'intérieur a recréé les espaces en installant notamment une verrière de séparation entre la salle de bains et la chambre. Au sol, le parquet en chêne contrecollé donne une sensation de volume unique, filant jusque dans la salle de bains.
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**En photo :** parquet en chêne Parador, meuble de salle de bains sur mesure en acier thermolaqué, appliques salle de bains Ikea, applique chambre AM.PM
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