Le chauffage est un poste important de dépense pour les ménages français : il représente selon l'Ademe 66% des consommations énergétiques d'un foyer, avec des disparités importantes entre les différents modes de chauffage. Dans l'objectif de réduire sa facture énergétique, certains équipements tirent mieux leur épingle du jeu. Parmi eux, les poêles ou chaudières bois ont tout bon, les pompes à chaleur, certes coûteuses à l'achat promettent un retour sur investissement et de réelles économies à la clé tandis que les chaudières gaz à condensation ne s'en tirent pas si mal...
Si vous voulez réduire vos factures de chauffage, misez sur un poêle ou une chaudière bois ou pellet, sur une pompe à chaleur ou encore sur une chaudière gaz à condensation. "Le chauffage électrique peut être coûteux à l'usage ", explique Florence Clément, pour l'Ademe, Agence de la Transition écologique. C'est pourtant le mode de chauffage le plus courant en France car les radiateurs sont peu coûteux à l'achat et faciles à installer. Mais l'électricité reste l'énergie la plus chère du marché, elle connaît d'ailleurs une augmentation ces dernières semaines."
Autre mode de chauffe à proscrire, la chaudière fuel. Cette énergie étant jugée polluante, l'État a d'ailleurs engagé un plan de sortie du fuel, en supprimant notamment les aides à l'achat de chaudières fuel et en augmentant les subventions dédiées à d'autres modes de chauffe plus écologiques. "Ce n'est de toute façon pas le bon équipement pour économiser, conclut Florence Clément car le prix du fuel est aussi très fluctuant."
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Chauffage au bois, l'énergie la plus économique du marché
Selon l'Ademe (guide comment se chauffer mieux), un foyer dépense entre 48 et 78 euros / MWh pour s'équiper, utiliser et entretenir un poêle, insert, ou une chaudière à bûches et entre 73 et 103 euros / MWh pour un système à granulés. À titre de comparaison, le coût pour un chauffage au gaz ou électrique se situe entre 84 et 154 euros / MWh : on estime donc que l'on peut réduire sa facture énergétique de moitié, en optant pour le chauffage au bois. Pourquoi ? "Parce que c'est l'énergie la plus économique du marché, commente Jeremy Bouchon, directeur marketing Invicta. Produit localement, le bois bénéficie d'un coût faible et stable, contrairement aux énergies fossiles que sont l'électricité ou le gaz."
Pour rappel, en décembre 2020 selon la Base de données Pégase du Ministère du Développement durable, l'énergie la moins coûteuse est bien le bois (0,0623 euros par kWh en moyenne). Le prix moyen de l'électricité s'élevait dans le même temps pour une majorité des consommateurs à 0.158 euros par kWh, pour un abonnement annuel d'un montant de 137.64 euros. Le gaz naturel est l'énergie fossile présentant le prix du kWh le plus bas à 0,0751 euros, le propane est plus cher, environ 0,1465 euros le kWh. À noter également que depuis septembre 2021, les prix du gaz mais aussi de l'électricité ont flambé.
Poêle, insert ou chaudière bois, quel budget ?
Poêle, insert ou encore chaudière bois, vous avez le choix entre différents équipements fonctionnant avec des bûches ou des granulés de bois, pour chauffer la maison, de façon économique et écologique. Si ces trois équipements fonctionnent avec des combustibles économiques, les pellets vendus en sacs sont néanmoins un peu plus coûteux que les bûches du commerce. On peut aussi utiliser son propre bois pour faire baisser la facture, à condition de bien le laisser sécher (au moins deux ans).
Côté achat de l'équipement, là encore les coûts sont raisonnables. Si les prix peuvent monter rapidement pour un poêle à bois doté de nombreuses fonctionnalités, on peut acquérir un poêle à bûches entre 1000 à 5000 euros, pour un poêle à granulés comptez de 1600 à 6000 euros et pour une chaudière bois, entre 3000 et 6000 euros. Principale contrainte des poêles à bûches, l'alimentation manuelle qui peut pousser à se tourner vers un insert ou un poêle à pellets qui lui peut au contraire être automatisé. "Côté coût de l'installation, la chaudière bois est plus chère à installer, rappelle Florence Clément mais ensuite, elle peut chauffer toute la maison et même fournir de l'eau chaude sanitaire, ce qui est moins évident avec un poêle ou un insert à bois ou à granulés, qui lui a souvent besoin d'un chauffage complémentaire, une PAC par exemple."
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Enfin, pour maximiser les économies d'énergie, attention à ne pas sur-dimensionner vos appareils, conçus pour fonctionner à puissance maximale. On installe souvent des appareils sur-dimensionnés en prévision de températures très basses, ce qui n'est pas forcément un bon calcul car votre appareil en fonctionnant au ralenti, va consommer et polluer davantage mais aussi s'abîmer plus rapidement. Dernier argument économique en faveur de l'achat d'un équipement fonctionnant avec du bois ou des pellets, les aides de l'état. "L'achat d'un poêle ou d'un insert à bois ouvre droit à deux aides financières principales, rappelle Jeremy Bouchon. Les Certificats d'Économie d'Énergie (C2E) en premier lieu ainsi que MaPrimeRénov' qui est venue remplacer l'ancien crédit d'impôt CITE et qui est ouverte à tous les propriétaires, qu'ils soient occupants ou bailleurs. Le montant de l'aide est calculé en fonction des revenus du foyer et du gain énergétique apporté par les travaux de chauffage. Il faut aussi acquérir un poêle Flamme verte 7, qui sera le garant de bonnes performances de chauffe, donc d'économies..."
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La pompe à chaleur, un bon retour sur investissement
Coûteuse à l'achat (de 8 à 10 000 euros hors installation pour une pompe à chaleur aérothermique et de 13 à 20 000 euros pour une pompe à chaleur géothermique, avec captage), la pompe à chaleur est plus vite rentabilisée dans un logement avec des besoins de chauffage importants. Elle s'avère surtout économique à l'usage et performante. Attention, si la chaleur naturelle du sol ou de l'air sont des énergies disponibles gratuitement donc génératrices d'économies d'énergie, une pompe à chaleur a néanmoins besoin d'électricité pour fonctionner. "En moyenne, la pompe à chaleur génère trois à cinq fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme, explique René Schmitt, chef de produit et responsable marché résidentiel rénovation chez BDR Thermea France. En conséquence, les familles qui font ce choix pour leur maison réalisent jusqu'à 70 % d'économies de chauffage dès la première année d'utilisation, ce qui représente un gain de 800 à 1 000 euros. "
Il existe différents types de PAC, avec plus ou moins d'économies d'énergie à la clé. Désormais, les PAC air air (aussi appelées climatisations réversibles, elles rafraîchissent en été et chauffent en hiver) n'ouvrent plus aux aides de l'état et offrent moins de confort de chauffe que les autres PAC. Ce type de système réversible nécessite souvent l'installation d'un chauffage complémentaire électrique fonctionnant toute l'année pour un bon confort thermique, alors qu'une pompe à chaleur uniquement dédiée au chauffage n'en utilise que l'hiver. Elles sont donc moins économiques à l'usage.
La pompe à chaleur aérothermique fonctionne en captant la chaleur de l'air extérieur pour la transmettre au circuit de chauffage et chauffer l'eau des radiateurs. "La PAC aérothermique (air / eau ) valorise bien la chaleur puisée dans l'air mais est plus sensible aux variations de la température extérieure, tempère pourtant Florence Clément. Résultat ? Un rendement plus variable qui nécessite un système d'appoint, avec un chauffage au bois par exemple ou des radiateurs électriques." "Ce type de PAC reste économique car elle consomme très peu d'électricité, complète René Schmitt. En revanche, elle fonctionne bien aux températures de références (à + 7°C), et beaucoup moins sous 0°C. Il faut donc mieux recourir à une solution hybride avec une PAC pour les températures supérieures à zéro degré soit 2/3 du temps de fonctionnement où elle aura de bonnes performances et une chaudière pour le 1/3 temps restant où elle sera plus performante que la PAC. En plus cette solution a l'avantage pour l'utilisateur d'avoir le choix entre deux énergies et une sécurité de fonctionnement en cas de défaillance de l'un ou de l'autre des générateurs." Cette PAC aérothermique - comme la géothermique -, bénéficie quant à elle des aides de l'État (MaPrimRenov selon les revenus), minimisant ainsi le coût d'acquisition.
Enfin, pour encore plus d'efficacité, on peut investir dans une PAC géothermique qui puise la chaleur dans le sol ou l'eau d'une nappe par l'intermédiaire d'un réseau de capteurs ou de forages. Elle demande donc obligatoirement d'avoir un jardin et suffisamment de place mais aussi de faire d'importants travaux (d'où son coût plus élevé pouvant atteindre 20 000 euros). Mais son grand avantage est qu'elle récupère une chaleur à peu près constante dans le sol et n'a besoin d'aucun appoint pour satisfaire tous les besoins de chauffage de la maison. Elle offre donc le meilleur retour sur investissement.
Pour toutes ces PAC, il faut aussi prendre en compte le coût d'un entretien régulier, en particulier pour contrôler l'état du circuit contenant le fluide frigorigène, puissant gaz à effet de serre s'il est libéré dans l'air. "Et pour générer de réelles économies d'énergie en installant une PAC, ajoute Florence Clément, rappelons qu'il faut une maison bien isolée. Cela ne sert à rien d'investir dans un tel système si on laisse la chaleur s'échapper."
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Mais aussi la chaudière gaz à condensation...
Le gaz naturel est une énergie relativement peu chère même si son prix augmente chaque année, avec une flambée importante en 2021, mais il n'est pas toujours possible de se raccorder au réseau de la ville. Si l'on peut le faire, cela reste un mode de chauffe économique, notamment si l'on prend en compte le coût d'exploitation (entretien, durée de vie du produit, pertes de stockage) et si l'on investit dans une chaudière gaz haute performance (entre 3 à 4000 euros pour un modèle mural installé) qui optimise la consommation d'énergie. "C'est un système confortable pour l'utilisateur, détaille René Schmitt, doté d'une grande réactivité pour un habitat immédiatement chauffé. Ces équipements recyclables à 100 % qui ne contiennent pas de produits dangereux pour l'environnement, se révèlent au final assez économiques si l'on prend en compte les faibles budgets d'investissement ainsi que les coûts d'exploitation, avec notamment très peu de SAV. " Enfin, ces chaudières gaz haute performance ouvrent aussi droit à des aides de l'état, avec les C2E à hauteur de 650 euros, ce qui minimise le coût d'acquisition...
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