Grâce à l'intervention d'un architecte, cette ancienne ferme située en Italie a été entièrement rénovée en résidence principale moderne. En conservant la majorité de ses caractéristiques, cette maison italienne s'offre un coup de jeune sans pour autant sacrifier son caractère.
Le photographe et architecte Filippo Marconi ouvre les portes de sa maison cachée au coeur de l'Émilie-Romagne, en Italie. Dans cette ancienne ferme métamorphosée en résidence principale, les matières premières d'autrefois flirtent avec du mobilier des années 1950. Des contrastes qui se révèlent des accords parfaits.
Tout a commencé voilà une quinzaine d'années. Le photographe et architecte italien Filippo Marconi décide alors de quitter la ville pour s'installer à la campagne avec sa compagne Sonia Gradara et ses trois chiens : Scheggia, Luna et Birba. Au gré de ses recherches, il tombe sur une ferme en ruine au coeur de l'Émilie-Romagne : "La maison n'était que décombres, mais j'ai su tout de suite que c'était là que je voulais vivre. L'endroit était à la fois fascinant, romantique et typique de la région, même si, côté habitation, il ne restait pas grand-chose en dehors du portique et de quelques murs." Mais le défi le tente. Restaurer sa future "maison idéale" l'attire et l'inspire. Il dessine ses propres plans et démarre donc, avec la complicité d'artisans locaux, une vague de travaux qui va durer trois ans.
Pas question de gommer les traces du passé dans cette ancienne ferme. Filippo Marconi a choisi des poutres en troncs de châtaigniers, "comme on avait l'habitude de le faire au début du XXe siècle." Sur les murs, il a opté pour un briquetage recouvert d'une finition à base de chaux et de peinture naturelle, "tout en préservant les irrégularités d'origine". Enfin, même souci d'authenticité et de simplicité avec le sol en béton poli, auquel il a donné un effet irrégulier et patiné en le travaillant à l'état très liquide. Côté mobilier, le propriétaire est allé puiser dans sa collection de pièces de designers des années 1950, chinées chez des antiquaires et dans des salles des ventes. Mais il a également dessiné lui-même fauteuil, chaises, porte-journaux et divan, en s'inspirant du travail de Carlo Mollino. "Le design de cette époque est très expressif, confie-t-il. Les lignes sont étudiées avec soin, chaque détail est pensé, précis, pertinent. Ces meubles dégagent à la fois une force, une intensité et une intemporalité qui les rendent toujours d'actualité."
Pour profiter au mieux de la vue sur la nature, Filippo Marconi a misé sur de grandes baies vitrées dans le salon. "Ces fenêtres panoramiques ne peuvent pas s'ouvrir, précise-t-il. Elles n'ont pas de cadre, le verre est directement fixé dans les murs et le sol. Les linteaux sont des troncs d'arbres trouvés aux abords de la maison. Je les ai volontairement laissés tels quels. Ainsi, l'un d'eux forme un triangle en haut de l'une des baies vitrées." Une façon originale d'abolir la frontière entre intérieur et extérieur. "Pour nous protéger du soleil, pas de store ni de volet, poursuit le propriétaire : des rideaux en toile de jute permettent d'occulter la pièce si nécessaire."
"En tant qu'architecte, je ne sais pas si j'aurais laissé l'un de mes clients s'aventurer dans un tel chantier", reconnaît-il après coup. Il n'en demeure pas moins qu'il se risque à sortir des sentiers battus, tant en créant des baies vitrées panoramiques qu'en privilégiant les matériaux bruts, naturels, les plus proches des matières premières d'autrefois. "J'ai veillé à restaurer tout ce qui pouvait être sauvé, détaille Filippo Marconi. À l'instar des vieilles portes ou de quelques fenêtres." Ce qui l'a guidé tout au long de la rénovation ? "Le respect de la disposition et de l'organisation originelles de la ferme. Faire en sorte de dénaturer le moins possible l'existant. Et donner au projet le plus d'authenticité possible." Pari réussi.
3 questions au propriétaire-architecte
Comment avez-vous travaillé la lumière dans ce lieu ?
Filippo Marconi : En misant sur un maximum d'ouvertures. J'ai privilégié les portes, les fenêtres et les baies vitrées, car elles iluminent l'intérieur de la maison et soulignent la force et la beauté des murs et dus sol irréguliers - une volonté de ma part - ou encore des poutres en troncs de châtaigniers.
Pourquoi avoir opté pour du béton au sol ?
Filippo Marconi : Pour rester dans l'esprit des matériaux bruts et authentiques; Quant à l'effet particulier que j'ai réussi à obtenir avec ce béton, je le dois à l'observation des artisans lorsqu'ils nettoyaient leur bétonière à la fin de la journée : l'eau diluait le béton et, en séchant, il se formait des irrégularités. Cela donnait à la matière un côté patiné qui me plaisait bien. J'ai donc adapté cette recette pour tout le sol de la maison.
Au quotidien, quel est l'atout majeur de cette bâtisse ?
Filippo Marconi : Elle permet de vivre au contact de la nature, avec simplicité. Elle est comme un refuge où nous aimons nous détendre ou lire près du feu.
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