Quels sont les systèmes de chauffage utilisant des énergies renouvelables ? Réduire son empreinte environnementale mais aussi diminuer sa facture énergétique, c'est possible en utilisant un chauffage fonctionnant au moyen d'une énergie renouvelable. Bois, soleil ou air... On fait le point sur les systèmes de chauffages utilisant des énergies renouvelables existants avec deux experts.
Objectif, passer à 32% d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique des français d'ici à 2030 (loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte adoptée par le Parlement en juillet 2015) et ce dans le but de réduire l'empreinte carbone des Français. Cette transition énergétique a été soutenue par différents plans d'aide au financement pour pousser les consommateurs à s'équiper de chauffages écologiques. "C'est souvent un investissement important de départ, mais qui permet de réaliser des économies tous les mois. Il faut donc se projeter sur le long terme, rappelle Céline Laruelle, ingénieur service bâtiment en charge des équipements climatiques de l'Ademe. Avant d'acheter un chauffage fonctionnant avec une énergie renouvelable, il faut d'abord réduire ses besoins énergétiques en renforçant l'isolation de la maison et en adoptant de bons réflexes comme ne pas chauffer quand on n'est pas là... On a coutume de dire qu'un bon kilowatt est celui qui n'a pas été consommé." Chauffage au bois (biomasse), systèmes de panneaux solaires ou encore différentes pompes à chaleur, cap sur les équipements écologiques.
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Chauffage aux énergies renouvelables : poêle, insert ou chaudière...
Pourquoi utiliser un chauffage au bois ? D'abord parce que c'est écologique car le bois émet 10 fois moins de gaz à effet de serre que le fioul, le gaz ou l'électricité tout en préservant la qualité de l'air dans la maison. C'est aussi la première source d'énergie française, avec un gisement de forêts suffisamment abondant pour alimenter les consommateurs en chauffage. Aucun risque donc de mettre les ressources françaises en péril en y ayant recours. Ensuite parce que le chauffage bois est aussi économique. Selon l'Ademe, un particulier qui remplace sa chaudière fioul par une chaudière bûche ou granulé peut réduire sa facture de chauffage de moitié : le budget annuel moyen de chauffage au bois étant de 811 euros, contre 1661 euros avec des énergies fossiles.
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Le bois-énergie se décline en bûches de chauffage, granulés (pellets) et plaquettes qui vont servir de combustible à un poêle, à un insert ou à une chaudière. Le poêle est plus simple à installer dans la maison et moins coûteux qu'une cheminée ou un insert mais à bois il ne permet pas de chauffer tout l'habitat. Avec un poêle, il faudra donc prévoir un chauffage complémentaire, sauf si vous optez pour un modèle à pellets dit canalisable qui lui va chauffer l'ensemble de la maison en diffusant l'air chaud dans toutes les pièces via un système de tuyaux.
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"Avec les poêles à granulés, vous montez en gamme et en confort, précise Céline Laruelle. Ils peuvent chauffer toutes les pièces et sont dotés de fonctions d'automatisation pour les programmer par exemple et afficher ainsi une grande facilité d'utilisation." Il existe même des poêles à granulés hydro qui peuvent aussi produire de l'eau chaude en chauffant l'eau de vos radiateurs comme le fait la chaudière bois. "Il faut adapter son choix d'équipement en fonction de son envie de confort et de son budget. Si vous ne souhaitez pas faire d'efforts comme de recharger en bûches, privilégiez le poêle ou l'insert pellet qui fait tout, tout seul. Si vous habitez une grande maison déjà équipée d'émetteurs comme des radiateurs et que vous souhaitez aussi produire de l'eau chaude sanitaire en plus de chauffer la maison, vous devrez en revanche choisir la chaudière bois", poursuit Céline Laruelle. À bois ou à granulés, cette dernière vient en effet généralement en remplacement d'une ancienne chaudière et permet d'optimiser sa consommation. Elle reste simple à poser puisque l'on peut conserver son ancienne installation et réutiliser ses anciens radiateurs.
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Chauffage bois, faire le bon choix
Ces équipements vous promettent aussi des rendements élevés. Pour être sûr de votre choix, misez sur un appareil 7 étoiles Flamme Verte, un label qui vous garantit un rendement supérieur à 87 % pour les modèles pellets et supérieur à 75 % pour un poêle ou insert à bûches. Les appareils 7 étoiles sont aussi dotés d'un taux d'émissions de monoxyde de carbone inférieur ou égal à 0,02 % pour un poêle à pellets (contre 0,12 % pour un poêle à bûches) et surtout un taux de particules fines inférieur ou égal à 30 mg/Nm3 (contre 40 pour les 7 étoiles fonctionnant avec des bûches).
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Chauffage solaire, comment ça marche ?
Miser sur le soleil, une énergie gratuite pour chauffer sa maison, voilà qui a de quoi séduire. Avant tout investissement, sachez que des pièces de la maison bien orientées et des ouvertures positionnées à bon escient peuvent déjà augmenter la température de quelques degrés. On pourra ensuite utiliser des panneaux solaires thermiques installés sur le toit. Objectif, convertir les rayons du soleil en chaleur pour chauffer la maison. "L'idéal est un Système Solaire Combiné (SSC), précise Céline Laruelle, qui va chauffer la maison mais aussi l'eau chaude sanitaire grâce aux capteurs solaires thermiques installés sur le toit." Ces capteurs différents des panneaux photovoltaïques qui eux vont produire de l'électricité captent l'énergie solaire et la diffusent dans la maison par le biais d'un fluide caloporteur. Pour la production d'eau chaude comme de chaleur, le système solaire combiné peut fonctionner avec un plancher chauffant (une installation qui nécessite des travaux donc plus coûteuse) qui stocke la chaleur à l'intérieur de la maison et la diffuse.
Autre système, celui à hydro accumulation qui stocke la chaleur dans un ballon d'eau chaude (il faut prévoir un local technique pour l'installer) qui fournit le chauffage et l'eau chaude. "En France, on n'installe jamais ce type de système sans un chauffage d'appoint, poursuit Céline Laruelle, car le système solaire combiné ne couvre pas la totalité des besoins en eau chaude sanitaire ni en chauffage d'un foyer notamment durant les mois d'hiver, lorsque le rayonnement solaire est insuffisant." Malgré quelques contraintes comme la nécessité d'avoir de la place pour installer les capteurs et le local technique mais aussi des émetteurs basse température bien dimensionnés (plancher chauffant ou radiateurs), le SSC couvrirait environ 70 % des besoins en eau chaude et 40 % de ceux en chauffage et doit donc être combiné avec une chaudière gaz, bois, électrique... ou avec une pompe à chaleur si l'on souhaite continuer avec l'énergie renouvelable. Et Céline Laruelle de conclure : "C'est un système vraiment écologique car il ne comprend aucun fluide frigorigène et émet peu de CO2 en fonctionnement. Attention néanmoins à bien dimensionner le nombre de capteurs par rapport au volume de la maison en faisant appel à un professionnel RGE du chauffage solaire."
Se chauffer aux énergies renouvelables : utiliser les calories de l'air pour se chauffer...
Grâce à l'aérothermie, on utilise les calories de l'air pour chauffer son intérieur l'hiver et le rafraîchir l'été. On distingue les pompes à chaleur (PAC) air / air qui utilisent le vecteur air pour chauffer ou rafraîchir une pièce et les PAC air / eau qui utilisent le vecteur eau pour chauffer une pièce, en se raccordant notamment à des émetteurs intérieurs existants (comme des radiateurs en fonte). Les PAC air / eau permettent également de fournir de l'eau chaude sanitaire.
"En général, on choisit une PAC air / air quand la maison est déjà équipée de radiateurs électriques, explique François Deroche, directeur marketing Daikin France parce que cette dernière offre une grande souplesse de mise en oeuvre et n'a pas besoin de réseau hydraulique comme avec une PAC air/eau."
Comment ça marche ? Avec une pompe à chaleur air / air les calories de l'air extérieur sont captées et diffusées à l'intérieur du logement. Pour ce faire, un ou plusieurs émetteurs dans chaque pièce sont reliés par une canalisation frigorifique à un groupe extérieur. Concernant les émetteurs, on a le choix entre une unité murale, une console sous la fenêtre (comme un radiateur) ou une unité encastrée dans les combles, plus esthétique car invisible mais qui demande plus de travaux pour installer des gaines isolées. "Le conseil pour maximiser les économies d'énergie ?, reprend François Deroche. S'équiper d'une pompe à chaleur connectée pour mieux piloter son équipement et définir des scénarios d'occupation afin de limiter sa consommation d'énergie. En ajustant la température du chauffage à 16 degrés par exemple quand vous êtes absent. Il s'agit d'adapter l'usage au besoin et de ne pas chauffer à la même température toute la journée. De plus, le consommateur sait ce qu'il consomme en temps réel et est ainsi plus sensibilisé aux économies d'énergie". Les PAC air / air offrent un chauffage confortable et peuvent également rafraîchir rapidement les locaux.
Les performances des pompes à chaleur air / air dépendent fortement des conditions climatiques. Pour faire le bon choix, les PAC sont étiquetées du label énergétique (de A à B). Privilégiez un modèle A, voire A +++ qui promet une efficacité supérieure à 160 %. Il faut aussi prêter attention au niveau sonore, notamment pour les émetteurs intérieurs installés dans une chambre. Et enfin, n'oubliez pas de souscrire au contrat d'entretien pour assurer la maintenance.
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... Et chauffer aussi son eau chaude sanitaire
Il est fréquent d'opter pour une PAC air / eau dans une maison neuve ou lorsque l'on souhaite réaliser des travaux de rénovation énergétique en remplaçant une ancienne chaudière au fioul par exemple. La PAC air / eau va alors assurer le chauffage de la maison mais aussi de l'eau chaude sanitaire. Elle comprend un module hydraulique et un ballon d'eau chaude sanitaire intégré et peut être connectée à un plancher chauffant ou à des radiateurs basse température.
Dans le cadre de projets de rénovation, la PAC air / eau intègre directement un ballon d'eau chaude sanitaire et est reliée aux émetteurs existants (planchers chauffants - radiateurs). Contrairement à la PAC air / air, les calories de l'air extérieur sont injectées dans le circuit de chauffage de la maison. Pour de bonnes performances, il est très important de faire procéder à un bilan thermique par un installateur disposant d'un signe RGE (comme la QUALIPAC) qui attestera de son savoir-faire pour une réalisation de qualité. Il pourra parfaitement dimensionner la PAC air / eau avec une puissance adaptée aux déperdition de l'habitat. Objectif, trouver le point d'équilibre optimum pour que la PAC couvre les besoins tout en garantissant une sobriété énergétique, rappelle François Deroche : "Pour aider les professionnels, chez Daikin nous avons lancé une application Web, le HSN, un outil qui permet de sélectionner précisément la puissance de PAC air / eau en fonction du bilan thermique, des vitrages, et des besoins... Une pompe à chaleur air / eau, assure la production de chauffage et la production d'eau chaude sanitaire aisément si elle est correctement dimensionnée. Il est également possible de coupler la pompe à chaleur avec des panneaux solaires thermiques, pour maximiser l'usage des énergies renouvelables et pour chauffer l'eau chaude sanitaire grâce à l'énergie solaire, c'est le top ! Même si l'investissement reste un peu plus coûteux."
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Et enfin, se chauffer grâce à l'énergie de la terre
On appelle cela la géothermie, avec là encore une PAC qui puise son énergie dans la terre du jardin. "C'est l'optimum de la PAC, conclut François Deroche, car la température du sol varie très peu contrairement à celle de l'air et assure un rendement constant toute l'année. Il faut cependant prévoir des travaux plus importants afin d'installer les sondes géothermiques (forage) dans le jardin."
Énergies renouvelables, les prix et les aides
Les prix des équipements sont très différents en fonction de la marque, de la puissance ou des fonctionnalités. Pour l'achat d'un poêle à bois ou à pellets, il faut compter entre 4000 et 15 000 euros. Pour une chaudière bois, entre 7000 et 17 000 euros. Une pompe à chaleur air / air, de 6000 à 15 000 euros, une pompe à chaleur air / eau, entre 10 000 et 18 000 euros, et pour une PAC géothermique de 20 000 à 50 000 euros. Enfin, le prix d'un Système Solaire Combiné reste coûteux, entre 15 et 20 000 euros pour une maison de 150 m2.
Pour vous aider à financer ces équipements, il existe différentes aides de l'état et notamment le dispositif MaPrimeRenov et la prime Coup de Pouce (CEE) sous conditions de ressources et de performances des équipements.
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