Stéphane Plaza et Valérie Damidot : clap de fin ?

Stéphane Plaza n'est plus "L'homme de la situation" pour M6 qui stoppe net sa fiction télé. Sort identique vécu précédemment par Valérie Damidot. Vouloir transformer les animateurs phares en acteurs, était-ce vraiment une bonne idée ? La chaîne voudrait le croire pour Plaza et demande qu'un nouveau personnage soit créé pour lui. Les projets de fictions de Valérie Damidot quant à eux ont été jetés aux oubliettes...

Devant le succès des émissions D&co et Maison à Vendre, M6 avait décidé de mettre ses animateurs à l'antenne dans des fictions en prime time. Valérie Damidot endossait alors le costume de Victoire Bonnot, conseillère d'éducation dans un lycée en proie avec des problématiques d'ados. La chaîne misait sur la ménagère de moins de 50 ans et ses bambins, le coeur de cible de l'animatrice.  

Stéphane Plaza lui, devenait "l'homme de la situation" dès 2011. Il aura fallu attendre 3 ans pour qu'un deuxième épisode soit diffusé. La série vient de s'arrêter au troisième, faute d'audiences suffisantes.  

Des ficelles qui ne marchent plus ?

Même si les animateurs bénéficient d'un fort capital sympathie, les téléspectateurs ne sont plus dupes. Valérie Damidot propulsée actrice puis animatrice de talk-show, avait vu son image surexploitée par la chaine qui avait créé de nombreux produits dérivés (DVD, magazines...) autour de D&Co. Une série qui s'arrête, une seconde qui n'aboutit, un talk-show évincé, un remaniement de son programme et voici Valérie Damidot qui trouve "ne pas être suffisamment employée chez M6" (interview de Jean-Marc Morandini en sept 2014).  

Stéphane Plaza, lui a été moins exposé. La série a vu son premier épisode diffusé en 2011 et le deuxième trois ans plus tard. Le public n'a pas eu le temps de se lasser. Dans la série "L'homme de la situation", c'est le côté gaffeur qui le caractérise dans ses émissions de home-staging qui a été mis en avant. Mais le public ne s'y retrouve pas et la série s'arrête au bout de 3 épisodes seulement. Cependant, M6 croit encore en son animateur phare et a demandé (selon les informations de Télé Star) à la productrice Pascale Breugnot de réfléchir à un nouveau personnage.  

Les animateurs vedettes de TF1, Laurence Boccolini (Personnage principal de Mademoiselle Joubert) et Jean-Luc Reichmann (Victor Sauvage et Léo Matéï) sont passés par là aussi. Quelques épisodes diffusés et projets abandonnés. Etre à l'aise devant les caméras ne fait pas mécaniquement de vous un comédien. Essai non transformé pour les chaînes... 

Des animateurs poule aux oeufs d'or ?

S'il est tentant pour les chaînes d'exploiter leurs animateurs stars, leur surexposition et surmédiatisation ne les épuisent-elles pas tout simplement ? La mécanique économique prévaut. Produire une émission, dénicher un nouvel animateur, avoir le temps que l'émission s'installe sur le petit écran était un modèle possible il y a 20 ans. Aujourd'hui tout va très vite, les émissions de télé doivent être plébiscitées dès le départ. Il est donc plus facile de se tourner vers les animateurs qui ont fait leurs preuves. Quitte à les mettre en danger en les utilisant à contre-emploi.  

Aujourd'hui les spectateurs veulent pouvoir identifier leurs animateurs dans un contexte clair comme leur domaine d'expertise et n'aiment pas les surprises. 

Le difficile statut d'animateur favori des français

Le magazine Stratégies a sorti cette semaine le classement des animateurs préférés des Français. On y retrouve Plaza en bonne place qui est perçu comme "dans l'air du temps", "dont je me sens proche", "drôle" et "sympathique" ... Mais plus Valérie Damidot. Ceux qui trustent les premières places sont en réalité des experts qui interviennent à la télé (Michel Cymes est médecin, Christina Cordula, styliste, Philippe Etchebest chef...) C'est peut-être pour cela que Stéphane Plaza (en agent immobilier) reste aimé du public. Et ce qui a manqué peut-être à Valérie Damidot est une image de professionnelle intervenant à la télé et non pas de professionnelle de la télé. Une nuance subtile et qui change tout. 

Les téléspectateurs étant de plus en plus versatiles, ne vaut-il mieux pas assurer le succès d'un animateur dans un contexte donné : Michel Cymès apporte son regard de médecin aux autres émissions auxquelles il participe, idem pour Philippe Etchebest ou Christina Cordula. Le seul risque est que que le public se lasse, non pas de l'animateur mais de la thématique qu'il défend.  

En attendant que l'immobilier ne passionne plus le public de M6, Stéphane Plaza se découvre un talent de comédien au théâtre. Et si le salut était en dehors de la télévision ?