Sur l'île Saint-Louis, un 19 m2 moderniste teinté de bleu Klein

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La plupart du temps en déplacements pour son cabinet d'avocats, Pierre cherchait un pied-à-terre où décompresser lorsqu'il revient sur Paris. S'installer au centre de la ville lui permettrait de faciliter ses trajets réguliers entre les différentes gares ; sur le papier, cet appartement du 17e siècle situé sur l'île Saint-Louis semblait donc idéal. En réalité le 19 m2 représentait un véritable défi immobilier. Les murs tapissés en rouge rubis n'étaient qu'un détail comparé aux travaux nécessaires pour rendre le lieu habitable - d'autant qu'il n'y avait ni douche ni W.-C. dans ce plan fracturé. Le regard de son ami Thomas Housinger était le seul capable d'aiguiller le futur propriétaire dans ce projet ambitieux. Architecte et designer, il a rapidement décelé le potentiel sous-jacent, notamment à travers l'escalier d'entrée. Quelques pigments empruntés à Yves Klein et une bonne dose d'ingéniosité ont permis à ce créatif de dessiner un studio contemporain, au caractère affirmé.

Faire preuve d'imagination était indispensable pour se projeter dans ce studio du 4e arrondissement. Un simple coup d'oeil à l'enveloppe vétuste du 19 m2 permettait de comprendre qu'il n'avait pas été restauré depuis des années - plus de 50 ans pour être exact. Impossible de s'y installer sans une rénovation musclée. Alors pour démêler le bon du mauvais, le nouveau propriétaire n'a pas hésité à mandater son ami d'enfance sur le projet. Thomas Housinger a mis ses talents d'architecte au service de cette petite surface pour offrir à Pierre un pied-à-terre aussi fonctionnel que personnalisé. Il s'est notamment inspiré de leurs années passées à Nice, dont ils sont tous deux originaires, pour déterminer les nouveaux contours des espaces de vie. Le monochrome de bleu qui habille aujourd'hui la cage d'escalier en est un beau témoignage. Ici et là, les références au Sud et au modernisme ont permis de composer un intérieur sensible. Quant au plan, il fut entièrement redessiné pour accueillir les fonctions indispensables d'un appartement dans une poignée de mètres carrés. Récit d'une transformation atypique.
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>> Le projet de rénovation en bref >> Le lieu : Paris 4, sur l'île Saint Louis. La surface : 19 m2. La durée des travaux : deux mois et demi. Le budget : environ 43 000 euros tout compris (gros oeuvre, aménagements, mobilier et décoration). L'idée : transformer un appartement vétuste en pied-à-terre fonctionnel, souligner le volume avec un plan largement ouvert, donner une vraie identité à la cage d'escalier avec une peinture tranchée, rapporter un peu du Sud dans ce lieu parisien.
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agrandir Réhabiliter un appartement de 400 ans d'âge

1 - Réhabiliter un appartement de 400 ans d'âge - Sous leur charme incontesté, les constructions du 17e et 18e siècles cachent souvent de grands défis à relever pour ceux qui osent se lancer. Lorsque Pierre s'est aventuré dans cet appartement de l'île Saint-Louis, il a découvert la montagne de travaux que sous-entendait une construction aussi ancienne. La structure avait beaucoup travaillé au fil des années, si bien que les sols n'étaient plus du tout de niveau lorsqu'il a décidé de l'acheter. Tous les espaces qui composaient le 19 m2 étaient à l'image de la cage d'escalier : épuisés par les années. L'entrée était marquée par une volée de marches, recouverte d'une moquette en piteux état qui ne faisait qu'accentuer le caractère vétuste des lieux. Tous ces défauts auraient pu faire fuir le nouveau propriétaire, mais c'étant sans compter sur son architecte et ami Thomas Housinger, venu confirmer son intuition. Le pro a détecté le potentiel de cette petite surface dès la première visite : il pouvait ainsi visualiser l'allure de la future cage d'escalier une fois rénovée. Une profonde restructuration était cependant nécessaire pour atteindre ses objectifs, et celle-ci ne fut possible qu'avec la collaboration étroite de l'entrepreneur et des ouvriers. Les travaux ont ainsi débuté par la pose de nouvelles solives, histoire de rééquilibrer les sols.
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Thomas Housinger

agrandir L'escalier bleuté, point de départ de toute la rénovation

2 - L'escalier bleuté, point de départ de toute la rénovation - L'escalier contribuait largement au charme de ce studio parisien - même en piteux état, il insufflait un côté atypique à la construction. "Ce quart tournant a été le point de départ de toute ma réflexion autour de ce projet, explique Thomas Housinger. Je voulais vraiment tirer parti de cet élément qui fait l'identité première de l'appartement. Mais avant d'envisager quoi que ce soit, il fallait nous assurer du bon état des marches sous la moquette." Par chance, le revêtement avait protégé les marches en bois qui sommeillaient dessous depuis des décennies ; elles ont donc retrouvé leur splendeur passée une fois poncées et vernies. Un gros travail fut ensuite effectué autour de la couleur. L'architecte souhaitait rendre hommage à Yves Klein en recouvrant entièrement les murs de son bleu éponyme. Un parti pris osé qui a pourtant métamorphosé le visage de cette entrée, au point de lui donner des airs de tableau. "Je ne voulais pas me contenter d'un aplat sur un pan de mur car c'est une couleur qui ne fonctionne vraiment que lorsque l'on est plongé dedans. Yves Klein l'avait pensé ainsi, il voulait qu'on se perde dans ce bleu comme dans l'océan. Un monochrome était indispensable à mon sens pour retranscrire sa réflexion autour de la couleur." Ce bleu intense a permis d'affirmer l'identité du petit appartement dès l'entrée - il contraste naturellement avec les parties communes de l'immeuble, plongeant immédiatement le visiteur dans une ambiance ultra-pigmentée. La peinture a ainsi scénarisé la montée vers l'espace de vie.
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En photo : peinture Yves Klein chez Ressources
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Anthony Lanneretonne

agrandir Le nouveau plan s'est articulé autour d'un bloc

3 - Le nouveau plan s'est articulé autour d'un bloc - À l'origine, l'appartement était scindé en deux petites pièces avec d'un côté la cuisine et de l'autre la chambre. Repartir sur un plateau nu était la meilleure solution pour maximiser les mètres carrés car la configuration d'origine ne permettait pas de visualiser correctement le volume. La cloison centrale s'est effacée aux prémisses du chantier, tout comme les placards intégrés. Le nouveau plan s'est naturellement articulé autour de la future salle de bains - le bien ne possédant aucun point d'eau au moment de l'achat. Depuis la première visite, l'architecte avait en tête une douche donnant sur l'entrée grâce à une paroi vitrée, et cette idée ne l'a jamais quitté. La salle de bains a donc déterminé l'emplacement des autres espaces de vie, comme la cuisine ou le coin nuit. Un choix étonnant qui a pourtant porté ses fruits au vu du résultat. Notre pro s'est également inspiré du Cabanon du Corbusier situé à Roquebrune-Cap-Martin pour dessiner les contours du futur studio. Avec Pierre, ils avaient pour habitude de l'explorer pendant leurs étés et ce souvenir d'architecture n'a cessé de nourrir sa créativité. Comme dans le Cabanon, les espaces se sont ici détachés des cloisons inutiles. Le plan entièrement ouvert (ou presque) n'est pas sans rappeler l'intérieur des bateaux où toutes les fonctions cohabitent dans une superficie très restreinte.
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En photo : radiateur Campa

Anthony Lanneretonne

agrandir Une cuisine qui crée du contraste

4 - Une cuisine qui crée du contraste - "Il n'y avait absolument rien à conserver de l'existant, pas même la cuisine. Elle fut entièrement déposée pour libérer le mur du fond de cette fonction. De toute manière, la cuisine devait être déplacée pour permettre l'installation du bloc salle de bains. Ce nouvel agencement a naturellement contraint l'installation du linéaire", précise Thomas Housinger. La cuisine a trouvé sa place entre les deux fenêtres, profitant de la longueur du mur pour prendre de l'ampleur. Les façades ont été choisies noires afin d'affirmer le caractère du studio. Cette teinte profonde permettait de trancher avec le blanc qui domine aujourd'hui sur les murs - les différentes zones se répondent grâce aux contrastes de couleurs. La cuisine fut réalisée à partir de caissons standards et de portes sur mesure, découpées sur place par un menuisier. Une technique à ne pas négliger quand on souhaite personnaliser le mobilier à moindre coût. Ainsi, la nouvelle cuisine s'est parfaitement adaptée aux envies du propriétaire, tout en épousant l'architecture atypique de l'appartement.
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En photo : cuisine réalisée avec des caissons Ikea et des portes sur mesure
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Anthony Lanneretonne

agrandir Objectif lumière dans ce pied-à-terre parisien

5 - Objectif lumière dans ce pied-à-terre parisien - Situé au deuxième étage sur cour, le pied-à-terre n'est par conséquent pas aussi lumineux qu'un bien donnant sur la rue. Il n'était pas question d'assombrir l'intérieur avec une teinte trop intense, d'où le choix du blanc pour recouvrir la plupart des cloisons et le plafond. Une peinture neutre comme celle-ci permettait également de calmer le jeu après la cage d'escalier : face au monochrome de bleu Klein, le blanc semblait essentiel pour apaiser l'atmosphère du studio. La clarté obtenue avec quelques coups de pinceau fut ensuite accentuée par certains aménagements sur mesure. Thomas Housinger a veillé à ne pas obstruer les fenêtres avec des meubles hauts ou des accessoires qui auraient pu entraver le passage de la lumière, les menuiseries se sont logiquement concentrées sur les murs latéraux. Des miroirs furent également posés aux abords des fenêtres pour propager les rayons du soleil dans toute la pièce. Ce coffrage singulier peut tout changer dans une habitation mal exposée. Les miroirs, qui ont dû épouser le biais des murs, ont également permis de décupler le volume par un effet d'optique.
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En photo : chaises Hay ; banquette réalisée sur mesure ; table AM.PM ; bougeoir coloré Hay
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Anthony Lanneretonne

agrandir Une tapisserie rubis recouvrait les murs de l'ancienne chambre

6 - Une tapisserie rubis recouvrait les murs de l'ancienne chambre - Il était bien difficile de se projeter au sein de l'ancien 19 m2. Les murs recouverts d'une tapisserie imprimée avaient tendance à réduire le volume des espaces - notamment car la moquette et le plafond rubis complétaient ce camaïeu de rouge. Sous le revêtement tissé, les cloisons n'étaient pas aussi endommagées que prévues mais elles furent toutes restaurées au cours des travaux pour repartir sur des bases parfaitement saines. Un coffrage était de toute manière nécessaire pour rectifier les lignes de la pièce et permettre l'installation de rangements muraux - n'oublions pas qu'aucun mur n'était droit dans cette construction du 17e siècle. Doubler les parois permettait également de faire passer discrètement le nouveau réseau électrique.

Thomas Housinger

agrandir Les menuiseries ont (r)habillé les cloisons

7 - Les menuiseries ont (r)habillé les cloisons - Passionné de bateau, Thomas Housinger s'est inspiré de leurs aménagements pour meubler intelligemment le studio. Les rangements ont tous été intégrés dans les cloisons fraîchement doublées afin de désencombrer la circulation. Miser sur des menuiseries sur mesure était indispensable dans cette petite surface - de nombreux mètres carrés auraient été perdus avec des placards traditionnels. "Pour les façades, je suis partie sur du contreplaqué d'eucalyptus, un bois que l'on n'a pas forcément l'habitude de voir dans les intérieurs mais qui a de nombreux avantages. Moins coûteux que le chêne, il s'en rapproche en terme de couleur une fois vernis car il fonce légèrement. Cette essence a permis de contrebalancer le blanc dominant avec une touche plus chaleureuse." Le bois d'eucalyptus fut également choisi par l'architecte en référence aux arbres qui ponctuaient la cour de son école élémentaire et diffusaient un léger parfum. Les matériaux et les couleurs de cette réalisation n'ont pas uniquement été choisis pour des questions esthétiques - ils résultent d'une réflexion sensible où les souvenirs ont une place importante.
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En photo : portes de placard en contreplaqué d'eucalyptus ; applique Nemo Lighting
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Anthony Lanneretonne

agrandir Des matériaux choisis avec un soin particulier

8 - Des matériaux choisis avec un soin particulier - "Le logement ne possédait pas un plancher ou un sol particulièrement charmant que nous aurions pu conserver après travaux, précise le pro. Il y avait bien des tomettes sur une petite partie mais elles étaient inutilisables. Et comme je ne voulais pas reproduire les codes d'un appartement typiquement parisien, j'ai choisi le vinyle." Ce revêtement longtemps boudé par les professionnels de la maison possède en réalité beaucoup d'avantages, à commencer par son prix, bien plus abordable qu'un parquet. La résistance du vinyle en fait également un bon candidat pour les rénovations. L'architecte a opté pour un modèle légèrement moucheté qui n'est pas sans rappeler l'allure du terrazzo. De fait, il a donné des accents résolument fonctionnalistes à ce cocon parisien - un mouvement apparu au début du 20e siècle et qui prône l'usage comme but, autrement dit une architecture sans superflu. Les linoléums et vinyles font justement partie des matériaux phares du fonctionnalisme, tout simplement car ils permettent d'homogénéiser les espaces. Il n'y a ainsi aucune rupture de la cuisine jusqu'au coin nuit du 19 m2, le sol s'étend sans discontinuer. Une unité renforcée par le choix de plinthes très fines (seulement 2 cm de haut) qui ont facilité la jonction entre le revêtement et le bas des murs.
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En photo : revêtement vinyle moucheté Tarkett
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Anthony Lanneretonne

agrandir Aménager un espace nuit dans seulement 19 m2

9 - Aménager un espace nuit dans seulement 19 m2 - Créer un coin nuit séparé dans une surface aussi limitée était un vrai challenge. Cloisonner l'espace avec une porte ou une verrière aurait amputé le volume global, et le 19 m2 aurait été de nouveau scindé en deux petites pièces - ce que ne voulait surtout pas le nouveau propriétaire. L'architecte a fait le choix de ne monter qu'une demi-cloison pour asseoir le couchage dans un angle de la pièce. La chambre se résume aujourd'hui au strict minimum, avec une largeur calculée expressément pour la largeur d'un lit. Toujours dans cet esprit "fonctionnaliste", il n'y a pas d'objets superflus qui risqueraient d'encombrer cette partie du studio. Une séparation en tissu fut toutefois posée pour isoler le couchage à la nuit tombée. Le textile épais provient en réalité de l'ameublement et fut également utilisé pour habiller la banquette sur mesure qui s'étend sous la fenêtre. Un rideau permettait de plonger la petite chambre dans l'obscurité - et s'est révélé très utile en matière d'acoustique puisqu'il absorbe les sons. Apporter du tissu dans la décoration était essentiel pour apporter confort et douceur à ce petit espace.
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En photo : rideau de laine Gabriel ; applique Nemo Lighting ; radiateur porte-serviettes Tubes
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Anthony Lanneretonne

agrandir Du jaune en hommage au Sud dans la petite chambre

10 - Du jaune en hommage au Sud dans la petite chambre - Même si le blanc domine sur la plupart des murs, un aplat vitaminé s'est invité en tête de lit. Les deux parties souhaitaient rapporter un peu de couleur pour démarquer la chambre et créer une ambiance chaleureuse autour du couchage. Le jaune ne fut pas choisi par hasard : il fait naturellement référence à la lumière particulière de Nice et aux nombreux agrumes qui en composent le paysage, à l'instar des citronniers. La Méditerranée fut un véritable leitmotiv dans ce projet. Un hommage à la région natale du propriétaire et de l'architecte, qui permettait de personnaliser ce pied-à-terre parisien dans les moindres détails. Le bleu Klein de l'escalier n'est donc pas le seul à faire référence aux couleurs typiques de Sud, la chambre s'est aussi mise au diapason avec cette nuance soleil synonyme de bonne humeur.
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En photo : peinture jaune Little Greene ; appliques Foscarini
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Anthony Lanneretonne

agrandir Il n'y avait pas l'ombre d'une pièce d'eau dans le bien d'origine

11 - Il n'y avait pas l'ombre d'une pièce d'eau dans le bien d'origine - Toute la réalisation s'est structurée autour de la question de la salle de bains. Il était indispensable de revoir la physionomie de l'appartement pour y glisser une douche et des toilettes - toutes deux inexistantes au moment de l'acquisition. La seule évacuation d'eau disponible pour l'appartement était située sur la façade extérieure, là où se trouvait autrefois la cuisine. Les commodités devaient obligatoirement s'installer dans cet angle pour faciliter le raccordement. Le vrai défi technique était lié à la nouvelle salle d'eau, positionnée contre la montée d'escalier comme le souhaitait l'architecte. La pente n'était pas suffisante pour permettre aux eaux usées de rejoindre l'évacuation des toilettes, et il n'existait aucun autre point de sortie dans ce petit logement. Puisqu'il n'était pas possible d'évacuer par le sol, les ouvriers ont placé une pompe dans un placard attenant à la douche pour faire passer l'eau par le plafond. Le procédé peut paraître surprenant mais permet de raccorder des pièces d'eau un peu trop éloignées des évacuations.

Thomas Housinger

agrandir Le parti pris d'une salle de bains décloisonnée

12 - Le parti pris d'une salle de bains décloisonnée - Comme le confirme la nouvelle salle de bains, ce pied-à-terre parisien n'a rien de conventionnel. Adossée contre le mur de la cage d'escalier, la pièce d'eau s'est ensuite largement ouverte sur les espaces de vie : aucune porte ne vient la cloisonner, seul le rideau de la chambre permet aujourd'hui de dissimuler la sortie de douche. Un parti pris assumé pour souligner le volume. Le propriétaire vivant seul, il ne voyait aucun inconvénient à ce point d'eau atypique. "Il faut faire des choix plus radicaux dans une petite surface, ou l'on se retrouve avec des pièces fragmentées qui manquent de sens. La superficie disponible influe forcément sur la manière de vivre : on ne peut pas composer un 20 et un 50 m2 de la même façon." Un plan complètement ouvert comme dans un loft permettait de se démarquer des studios standards et d'opérer un énième clin d'oeil au Sud. Le salle d'eau décloisonnée rappelle ainsi les douches extérieures que l'on trouve en sortie de plage ou dans les jardins méditerranéens. Thomas Housinger voulait que l'espace affirme sa personnalité, notamment car il fut au centre de sa réflexion pour élaborer le nouveau plan de l'appartement. Des carreaux blancs soulignés d'un joint noir ont ainsi recouverts toute la partie salle d'eau. Ce carrelage au rendu graphique représentait une jolie référence au fonctionnalisme, et permettait de créer du lien avec la cuisine, également carrelée en blanc et noir.
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En photo : vasque Roca Life ; applique Flos ; enceinte Lexon Design
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Anthony Lanneretonne

agrandir Penser la douche comme une oeuvre d'art

13 - Penser la douche comme une oeuvre d'art - La douche est sans aucun doute la pièce maîtresse du projet. C'est précisément pour obtenir une douche donnant sur la cage d'escalier que le bloc central de la salle de bains fut dessiné. Dès la première visite, l'architecte avait en tête cet espace singulier, où le bleu Klein de l'entrée pourrait se diffuser via une paroi vitrée. Comme dans un tableau de l'artiste, il souhaitait que la cabine plonge le propriétaire dans un bain bleuté, pareil à la mer ou au ciel. Un verre sablé a permis de concrétiser les ambitions du pro tout en préservant l'intimité de Pierre grâce au rendu floutté. Cette cloison translucide fut ensuite renforcée pour éviter qu'elle ne se brise en cas de chute. Surtout, la douche a profité d'un traitement de faveur. Si dans beaucoup de studios elle est réduite au strict minimum, elle cumule ici 1,30 mètre de profondeur pour 80 cm de large - des proportions très généreuses comparées à la superficie globale de l'appartement. De fait, la cabine de douche a largement accentué le confort du 19 m2.
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Anthony Lanneretonne

agrandir Le bleu Klein irradie depuis la cage d'escalier

14 - Le bleu Klein irradie depuis la cage d'escalier - Grâce à la verrière, les pigments Klein de l'escalier se sont largement diffusés dans la douche. Le monochrome fut pensé comme un fil conducteur qui guide les pas du début jusqu'à la fin de la visite (il transparaît même dans le coin nuit à travers la porte vitrée de la douche). Il faut dire que la teinte semble naturellement rétro-éclairée, elle irradie dès l'ouverture de la porte d'entrée et crée du contraste avec tous les espaces attenants, y compris le couloir. Quelques patères en laiton fixées le long d'escalier ont ensuite souligné l'intensité des murs bleutés - un choix encore une fois réfléchi puisque l'artiste Yves Klein avait pour habitude d'associer son bleu à l'or.
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En photo : patères Muuto
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Anthony Lanneretonne

agrandir Accents modernistes pour les toilettes du 19 m2

15 - Accents modernistes pour les toilettes du 19 m2 - Les toilettes, installées en lieu et place de l'ancienne cuisine, ont été soignées au même titre que les espaces de vie. Il s'agit de la seule pièce entièrement cloisonnée du 19 m2 - une porte sous tenture a permis de fondre l'ouverture des wc dans le dessin intérieur. Côté look, le pro a repris les codes de l'appartement pour conserver une unité entre tous les recoins qui le composent. Les carreaux modernistes de la crédence se sont donc invités sur les parois, tandis que les menuiseries ont adopté une teinte noire au même titre que la cuisine. Et puisque chaque détail a son importance, les spots encastrés ont été choisis sans collerette - ils créent l'impression d'un éclairage diffus, qui ne fait qu'un avec le plafond.

Anthony Lanneretonne

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