Sylvie Adigard, la passionnaria du design dans Télématin ouvre les portes du monde de la création quand on en est encore à ouvrir une paupière. Mais le ton enjoué de cette passionnée de designers et créations vous emporte et vous donne la pêche pour la journée ! Comment l'émission Télématin réussit-elle à nous réveiller le matin ? Le secret enfin dévoilé !
Le matin, grâce à la chronique de Sylvie Adigard, je prends un malin plaisir à remballer mon gamin qui voudrait que je lui fasse ses lacets. Une pause de 3 minutes dans la course folle matinale au doux prétexte : "C'est pour le travail de Maman", sous-entendu : "tu peux te débrouiller tout seul". Bref, me voici café à la main et vernis à ongle en train de sécher à attendre les dernières nouvelles du design.
Télématin : une émission rassurante
Je ne suis pas une accro de la télé le matin. Ado, je regardais les clips, jeune adulte, je regardais surtout ma montre : "5' pour la douche, je suis large"; jeune maman, je ne regardais même plus ma montre, et les années passant, je m'accorde de prendre un café devant la télé, comme ma grand-mère levée aux aurores et qui attend patiemment ses feuilletons préférés. Il faut dire qu'en face de Télématin, on trouve des chaînes infos, le téléshopping et les dessins animés. Mon choix est vite fait. De toute façon, j'ai déjà un vélo d'appartement là quelque part sous une pile de vêtements.
Car Télématin nous accompagne depuis 30 ans, une sorte de moment rassurant, avec des animateurs indétrônables que l'on ne voit pas vieillir (un peu comme nous). A l'occasion de cet anniversaire, on a pu revoir les premières apparitions des chroniqueurs qui partagent virtuellement notre petit-déjeuner. Personne n'a changé, pas même Sylvie Adigard arborant à l'époque une veste jaune totalement assumée (couleur qui revient à la mode selon ses propres termes).
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Bref, la force de Télématin est de nous accompagner en douceur au réveil et les audiences (entre 30 et 50% du public) sont là pour le confirmer.
Depuis 30 ans, l'émission télé truste les matinales. Sa recette secrète : le taulier William Leymergie aux commandes depuis 1990 qui fait danser (et valser) les chroniqueurs à la baguette et des sujets variés: Politique, actu, théâtre, cuisine, voyages, littérature et design. Télématin nous donne l'occasion de briller à la machine à café : "Le dernier Onfray ? Je suis tout à fait d'accord avec sa prise de position sur l'école !" "L'expo Gaultier au Grand Palais, j'irai sûrement la semaine prochaine."
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Télématin : une émission de passionnés
Le ton cassant de William Leymergie m'agace et je préfère l'émission quand il est en vacances. MAIS il a la capacité de dénicher les talents passionnés et de leur donner leur chance. Ce qui change tout !
Alex Jaffray vient parler de musique, Thomas Hervé de publicité et Sylvie Adigard de design. Il est très malin William !
Car comment captiver son auditoire versatile du matin : donner la parole à des passionnés qui vous emportent dans leur univers et non pas des journalistes qui lisent leurs petites fiches et font des private joke (coucou Canal +).
Avec Télématin, le design pour tous
Il y a 16 ans, il a confié les rênes du design à Sylvie Adigard. Son ton léger, sa voix guillerette, son teint de jeune fille me font penser que la caste de "ceux du matin" existe vraiment et que je n'en fais pas partie. Son secret ? "C'est la passion qui m'anime, je réalise chaque jour la chance que j'ai", me confie-t-elle. Elle me rassure aussitôt : "Le dimanche, quand je n'ai pas de chronique à faire, c'est une autre histoire".
Sylvie fait partie des rares personnes à avoir permis au design d'être compris et abordé par le plus grand nombre. Cela vous semble naturel aujourd'hui de parler des créations de designers, d'architecture, des métiers d'art. Mais si c'est fluide et spontané, c'est grâce à aussi elle. Car pendant des années cela restait du domaine d'un certain entre-gens élitiste, de spécialistes.
C'est peut-être pour cela qu'une des rencontres qui a marqué Sylvie est celle de Starck, trublion devenu icône de la démocratisation du design...
Sylvie est très attentive à l'autre, à l'humain, l'individu qu'elle replace toujours au centre du concept même du design. Et c'est en cela qu'elle nous touche avec un sujet plutôt pointu alors qu'on est en train de se débattre avec son eye-liner et que l'on préfère ignorer le mur repeint de Nutella par le petit dernier. Le design n'est pas vécu comme une conceptualisation intellectuelle, mais d'une manière concrète, en parlant des créateurs, des vrais gens.
Sylvie sait mettre l'autre en valeur et se garde d'avancer ses préférences personnelles. Elle surfe de la jeune garde des créateurs qui inventent notre monde de demain aux grands noms de l'architecture comme Renzo Piano avec le même regard pétillant, la même gourmandise, la même flamme.
Bref, j'ai juste envie de dire : Merci Sylvie d'illuminer mes mercredis matins et si tu as un truc pour enlever le Nutella du papier-peint, je suis preneuse !
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