La toiture est la cinquième façade du bâtiment. Elle protège, souligne l'architecture de la maison mais peut aussi être productrice d'énergie ! Aussi, le toit de la maison ne peut être choisi à la va-vite. Et voici 10 questions à vous poser pour bien choisir votre toiture.
Impossible de négliger la toiture. D'un point de vue esthétique, le choix de la toiture peut répondre aux exigences d'une mairie mais aussi de sa zone géographique. D'un point de vue environnemental, le toit permet de réduire les dépenses énergétiques grâce à une bonne isolation... Vous l'avez compris, choisir son toit fait l'objet d'une importante réflexion. N'oubliez aucun point avec ce petit récap des questions à vous poser avant d'entreprendre vos travaux.
1. Y a-t-il un toit idéal ?
Mettons de côté l'aspect esthétique. Du simple point de vue énergétique, la performance est là où on ne l'attend pas. Selon l'association Promotoit, il apparaît que la maison idéale, celle qui limite au maximum les fuites d'énergie, possède une toiture en pente dont les combles sont aménagés. L'économie réalisée, par rapport à une maison dont les combles ne sont pas aménagés, est de 25 %. Ce n'est pas rien.
Et si l'on s'intéresse à l'impact écologique, les bardeaux en bois non traité, l'ardoise naturelle et la tuile en terre cuite sont recommandées (selon l'Institut néerlandais de biologie et d'écologie de la construction, sur www.nibe.org). Les tuiles en béton et les bacs métalliques, eux, présentent un écobilan acceptable, ce qui n'est pas le cas des bardeaux bitumeux, à proscrire de ce point de vue. Pour les toitures plates, le classement Nibe recommande les membranes d'étanchéité EPDM - un élastomère de synthèse qui ressemble au caoutchouc - plutôt que bitumées ou les films polymères type PVC ou polyéthylène. Les toitures végétales, plutôt que les galets, les protègent.
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2. Peut-on choisir la couverture de son toit ?
En théorie, chacun est libre de "coiffer" sa maison comme il l'entend, mais en pratique il y a des contraintes. La première est d'ordre réglementaire : on sait qu'à proximité d'un monument historique ou dans un parc régional classé, on ne fait pas ce que l'on veut. Une mairie peut parfaitement exiger un certain type de couverture, mais aussi une forme, des dimensions et/ou une couleur. La deuxième contrainte est technique : tous les revêtements ne sont pas adaptés à tous les toits, mais doivent être sélectionnés en fonction de la pente et de la zone géographique (exposition au vent, à la neige, etc.). La troisième contrainte est budgétaire : une couverture en tuiles mécaniques grand moule (autrement dit, grand format) coûte forcément moins cher qu'une couverture en tuiles plates traditionnelles. Dans le premier cas, 10 à 14 tuiles par m2 suffisent (65 à 75 € le m2), alors qu'il en faut parfois 60 dans le second cas (80 à 130 € le m2) ! Et plus de tuiles au mètre carré, c'est aussi plus lourd pour la charpente, qui doit donc être adaptée.
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3. Quels autres matériaux pour son toit ?
74 % des maisons sont couvertes de tuiles en terre cuite*, ce qui laisse peu de place aux autres matériaux. Il est vrai que, depuis plus de 2 000 ans, la solution a eu le temps de faire ses preuves : la tuile multiplie nuances et formats, imite l'ardoise, la lauze, etc. Mais il existe d'autres options. À moins que votre future maison ne prévoie une toiture plate protégée par une étanchéité en bitume, en élastomère ou en polymère, sa couverture peut, si vous habitez la Bretagne ou le nord de la France, être habillée d'ardoises naturelles ou en fibres-ciment. Il existe également des tuiles en béton (Monier) et des bardeaux bitumeux : venus des USA, ces derniers sont moins coûteux que la tuile, mais guère utilisés en France, sinon sur des bâtiments annexes (abris de jardin...). Peu employés mais bien de chez nous, les bardeaux en bois sont a priori destinés aux maisons des régions montagneuses. En mélèze, robinier ou châtaignier scié ou fendu, ils sont écologiques, sans traitement, mais plutôt destinés à des toitures à l'abri de l'humidité. La société Ambiance Bois propose des bardeaux en mélèze scié et annonce des durées de vie de 30, 40 et même 50 ans. Si le zinc existe aussi en bardeaux (Rheinzink), c'est plutôt sous forme de bacs, autrement dit de plaques, qu'il est exploité en France, recouvrant des toitures originales, plates ou arrondies. Sans entretien et durable, il reste toutefois assez cher.
4. Des tuiles anciennes sur le toit d'une maison neuve, c'est possible ?
Oui, mais il faut pour cela faire appel à un constructeur utilisant des matériaux anciens : c'est rare, mais ça existe (Serge Gautier par exemple). Sinon, on choisit des tuiles neuves imitant les modèles anciens : ces tuiles plates ou canal (jamais à emboîtement) sont fabriquées de manière industrielle ou semi-industrielle avec des dimensions, nuances et surfaces irrégulières. Tous les fabricants en proposent ("Restauration 16 x 27" ou "Canal Réabilis" d'Imerys, "Gayane" de Koramic, "Grand Cru" de Terreal...), mais c'est plus cher (compter 70 à 90 euros le m2 pour les tuiles canal et 80 à 130 euros pour les tuiles plates, selon le format).
5. Une couverture de toit sans entretien, ça existe ?
Ne rêvons pas. À l'exception des couvertures en zinc (rigides, de grand format et par conséquent peu sensibles aux problèmes de prise au vent), la toiture est en première ligne en cas de mauvais temps et il arrive donc qu'un vent violent, surtout s'il est associé à de la pluie ou de la neige, déplace quelques tuiles ou autre élément de couverture. Et lorsque ce n'est pas le vent, c'est l'humidité qui fait des siennes, favorisant le développement des mousses, contrariant l'évacuation de l'eau de pluie et provoquant des infiltrations. C'est pourquoi il faut garder un oeil sur sa toiture et, après chaque hiver ou de fortes intempéries, lever les yeux et observer son toit : une tuile aurait-elle bougé, le faîtage est-il bien en place, les gouttières sont-elles bouchées ?
6. Un toit pour se préserver des tempêtes ?
De plus en plus imprévisible et capricieux, le vent devient souvent tempête, et pas seulement dans les zones ordinairement exposées. Dans celles-ci, la réglementation prévoit des protections additionnelles (crochets de tuiles et écran de sous-toiture). En revanche, dans les lieux réputés calmes, aucune réglementation ne s'applique en dehors de l'accrochage d'une tuile sur cinq. Si, de l'avis même d'un fabricant de crochets (Dimos), l'accrochage de toutes les tuiles ne se justifie que dans les zones à risque (comme la réglementation le prévoit), en revanche, l'installation d'un écran de sous-toiture fait l'unanimité, que la maison soit située ou non dans une zone exposée. Pour un surcoût modique (5 à 7 euros le m2), ce film souple protège l'isolant des infiltrations d'eau, de neige et de poussières, et réduit le soulèvement au vent des éléments de couverture. De plus, lorsque la couverture est accidentellement endommagée, l'écran assure momentanément la protection contre les infiltrations d'eau. Mais, attention, il ne garantit pas l'étanchéité !
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7. Quelle est la meilleure isolation de toit ?
Le plus souvent, les toitures de maisons neuves sont isolées par l'intérieur. Lorsque les combles ne sont pas aménagés, l'isolant (laine minérale) est déroulé ou insufflé sur le sol du grenier. Quand les combles sont aménagés, il est quasi systématiquement posé sous les rampants de la toiture, en deux couches croisées, cachées derrière une plaque de plâtre. Pourtant, dans le cas de combles aménagés, l'isolation par l'extérieur à l'aide de caissons monoblocs (posés sur les pannes de la charpente) a des avantages : elle ne diminue en rien le volume habitable, elle est continue (suppression des ponts thermiques) et permet une pose rapide de la couverture. De plus, selon le décor choisi à l'intérieur (lambris, voliges), il n'y a pas de finitions à prévoir : en une seule opération (et avec l'intervention d'un seul corps de métier), les combles, isolés, sont prêts à être couverts, tandis qu'à l'intérieur, les rampants sont habillés et terminés. Surcoût : environ 7 % par rapport à une toiture traditionnelle, mais avec la garantie d'une isolation rapide et parfaite.
8. Comment éviter la chaleur sous les toits ?
C'est lorsque le soleil est au zénith qu'il pénètre, par les fenêtres de toit, dans les combles aménagés et souvent très bien isolés : la chaleur est alors piégée à l'intérieur. Le seul moyen de l'évacuer, sans climatiser, consiste à créer un bon courant d'air, efficace dès lors qu'il fait plus froid dehors que dedans... Ce qui n'est pas toujours le cas. Pour empêcher la chaleur d'envahir les combles, il est important de bien choisir le vitrage de ses fenêtres de toit, de les maintenir fermées et de barrer le rayonnement solaire en les équipant de volets roulants extérieurs motorisés, si possible automatisés ("Velux Active" de Velux). À noter : un écran de sous-toiture métallisé permet, grâce à sa surface réfléchissante, de renvoyer à peu près deux tiers de la chaleur absorbée, ce qui réduit la transmission de la chaleur à travers la couverture et donc la température intérieure des combles.
9. Toit : avec ou sans panneaux solaires ?
La réglementation thermique (RT 2012) exige au moins une énergie renouvelable dans les maisons neuves : poêle à granulés, pompe à chaleur, etc. Mais si l'on choisit un mode de chauffage classique (chaudière gaz à condensation), le solaire thermique (production d'eau chaude) ou photovoltaïque (production d'électricité) peut être la solution, sur le toit ou... ailleurs ! Car les panneaux solaires thermiques et photovoltaïques peuvent fort bien être posés sur un auvent et jouer le rôle de brise-soleil, ou encore à la verticale en guise de garde-corps. S'ils sont posés en toiture, les panneaux solaires (thermiques) peuvent être au format des fenêtres de toit (Fakro, Roto Frank, Velux) ou des tuiles (thermiques ou photovoltaïques) pour une parfaite intégration.
10. Et pourquoi pas un jardin sur le toit ?
Une couverture végétalisée s'installe sur une toiture-terrasse, étanchée au préalable (Soprema), ou sur une toiture en pente si le système le permet. C'est notamment le cas de "Verdura" (Eternit), adaptée aux toitures dont les pentes sont comprises entre 9 et 60 %. L'étanchéité est réalisée avec des plaques profilées fixées à la charpente, sur lesquelles sont posés des bacs précultivés (et à réserve d'eau) qui s'accrochent les uns aux autres par emboîtement. Il ne reste plus qu'à laisser pousser, en prévoyant tout de même quelques arrosages, au moins la première année.
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