En investissant un appartement face à Notre-Dame, l'architecte d'intérieur Stéphane Poux savait qu'il fallait assumer ce privilège unique. Mais ce qui aurait pu être une confrontation intimidante avec le passé est devenu une brillante réactualisation. Tout en fantaisie et luminosité, sa mansarde revendique son appartenance au XXIe siècle. Découverte signée du magazine Côté Paris.
Île d'Yeu, île du Levant, Corse... L'architecte d'intérieur Stéphane Poux avoue entretenir un rapport prédestiné avec les îles, vers lesquelles les projets de son agence Intérieur Design le conduisent souvent. "J'aime le sentiment que procure l'insularité, cette impression d'être protégé des trépidations... ", explique-t-il. Tout naturellement, c'est donc l'île de la Cité, berceau de l'antique Lutèce, qu'il se met à explorer lorsqu'il s'agit de chercher son nouveau repaire parisien. Il finit par découvrir un appartement logé comme un nid de faucon sous le faîte d'un édifice du XVIIIe siècle, épargnée par les démolitions du baron Haussmann.
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Couvrant 60 mètres carrés sur un seul niveau, au troisième étage, le lieu possède un atout unique : il fait face aux rosaces, voussures et arcs-boutants de la cathédrale Notre-Dame. Une situation d'exception, qui, malgré l'incendie, continue à diffuser sa magie - "J'aime contempler de ma fenêtre l'avancement des travaux", confie Stéphane.
Le chantier est rapide et total : on casse des cloisons et on réorganise pour agrandir l'espace et gagner en fluidité. Une grande pièce à vivre est installée dans le volume principal, doté de quatre mètres de hauteur sous faîtage et d'une belle charpente d'origine.
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La cuisine, délibérément sobre, est isolée par une haute verrière, conçue sur mesure, qui structure en apportant de la clarté.
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Dans le salon en soupente, on crée des bibliothèques pour redresser l'espace, de part et d'autre de la fenêtre donnant sur Notre- Dame. "L'intention était d'obtenir une pièce conviviale et lumineuse comme un atelier d'artiste."
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Au débouché de l'escalier privatif qui conduit à l'appartement, depuis le deuxième étage, la chambre, tapissée d'un papier en rabane, prend des allures de "cabane de paille". En face, la salle de bains, revêtue de zelliges et de lave émaillée, offre une vue imprenable, par son vasistas, sur les tours de la cathédrale. "L'endroit tout en soupentes n'offrait pas de murs où accrocher nos tableaux, raconte Stéphane. On a donc décidé de les réunir dans l'escalier." Habillé d'un papier peint à l'anglaise foisonnant de verdure, celui-ci est ainsi devenu une mini-galerie au charme british. Côté déco, la partition reprend les thèmes préférés de Stéphane : meubles vintage, repères colorés et mélanges de motifs animent les lieux.
"La couleur est ma signature, et je me suis permis pour moi-même des audaces que je n'aurais pas proposées ailleurs, comme les bibliothèques orange vif dialoguant avec les canapés verts", indique cet admirateur de David Hicks. Face à la présence solennelle de Notre-Dame, le décorateur a habilement joué de contraste : le lieu ne fait pas de clin d'oeil au gothisme, mais affiche bel et bien un esprit du XXIe siècle. Pas besoin d'en rajouter quand l'Histoire est à sa porte et qu'il suffit de descendre dans la rue pour se retrouver plongé dans la légende des siècles... Désormais citoyen de l'île de la Cité, Stéphane Poux en savoure l'atmosphère si particulière.
Les adresses de Stéphane Poux
>>Pour son perfectionnisme et sa large gamme de prestations, le tapissier Eberlin.
>>Pour son travail virtuose de l'Inox et son showroom, Inox.fr.
>>Pour sa capacité à s'adapter aux styles et aux ambiances, l'encadreur Baxter.
>>Pour sa sélection de tissus d'ameublement rares, Jules et Jim.
>>Pour ses meubles et ses boîtes sur mesure en Plexiglas, l'Atelier Selim.
>>Pour son éclectisme et ses propositions artistiques, Olivier Castaing et sa School Gallery.
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