Un parfum de Toscane dans cet appartement parisien

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Retrouver la douce atmosphère de l'Italie dans son appartement du 16e arrondissement était un rêve pour la nouvelle propriétaire de ce dernier. Après avoir passé une partie de sa vie chez nos voisins transalpins, elle souhaitait tout naturellement insuffler l'esprit de la "dolce vita" dans son nouveau repaire parisien. Car si l'appartement qu'elle venait d'acquérir était bien proportionné, il ne possédait rien du charme italien attendu avec son architecture standardisée des années 70. Apporter un peu de douceur et de poésie était essentiel pour l'adapter à ses envies. Et quoi de plus logique que de se tourner vers une architecte d'intérieur née en Italie pour cet ambitieux projet ? Entre les mains de Nadia Usaï, le trois-pièces a délaissé ses lignes strictes au profit d'arrondis qui, d'un seul regard, évoquent les paysages enivrants de la Toscane. Découverte de cette parenthèse italienne à Paris.

Comme les immeubles érigés dans les années 70 ont été conçus pour répondre aux besoins grandissants des familles, ils proposent de belles pièces de vie qui continuent encore aujourd'hui de séduire les acheteurs. Et de fait, ce sont bien les volumes de cet appartement seventies qui ont séduit la nouvelle propriétaire à son retour d'Italie. On ne peut toutefois en dire autant de la décoration établie. S'il n'était pas vieillot, le trois-pièces manquait de singularité comme la plupart des biens construits, à la chaîne, durant ces années. Pour le démarquer des appartements voisins, l'architecte d'intérieur Nadia Usaï s'est appuyée sur la trajectoire de vie de ses nouveaux occupants. Leurs années passées en Italie avaient en effet laissé des traces sur leur sensibilité déco, leur donnant le goût des arches, des matériaux naturels comme la terre cuite ou le bois. Autant de références que la pro s'est évertuée à replacer dans leur nouveau cocon, créant l'illusion d'une escale en Toscane en plein coeur du 16e arrondissement parisien.
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>> Le projet de rénovation en bref >> Le lieu : 16e arrondissement de Paris. La surface : 70 m2. La durée des travaux : 3 mois. L'idée : insuffler l'atmosphère de la Toscane dans un appartement des années 70 plutôt bien distribué mais manquant de rangements.
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agrandir Un appartement bien proportionné mais manquant de personnalité

1 - Un appartement bien proportionné mais manquant de personnalité - S'ils sont parfois décriés pour leur silhouette bétonnée, les immeubles construits dans les années 60 et 70 ont le mérite d'être fonctionnels. La proportion entre les différentes fonctions était justement le point fort de cet appartement du 16e arrondissement parisien où les parties jour et nuit s'étendaient de part et d'autre d'un petit couloir. Plutôt bien pensée, la distribution n'avait donc pas besoin d'être remaniée pour accueillir la nouvelle propriétaire et son fils. Le problème venait surtout de l'atmosphère qui s'en dégageait. Les choix esthétiques des précédents occupants - plutôt modernes comme en témoignaient les carreaux de ciment de la cuisine - manquaient toutefois de cohérence d'une pièce à l'autre. Il fallait également apporter un peu de singularité à cet appartement des années 70 pour le distinguer des constructions voisines. Comme la propriétaire était tombée amoureuse de l'Italie pendant ses années d'expatriation, elle souhaitait en retrouver l'atmosphère une fois de retour à Paris. Créer l'illusion d'une escale en Toscane était un défi taillé sur mesure pour l'architecte d'intérieur d'origine italienne Nadia Usaï.
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En photo : parquet CarréSol
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Sophie Lloyd

agrandir Une esthétique basée sur la rondeur

2 - Une esthétique basée sur la rondeur - Dans l'entrée, cette recherche de personnalité s'est matérialisée par une alcôve. Creusée dans la cloison, celle-ci permettait d'invoquer dès les premiers pas au sein du trois-pièces, l'inspiration italienne qui a guidé l'architecte d'intérieur tout au long de la rénovation : "les arches nous viennent spontanément à l'esprit lorsque l'on parle d'architecture en Italie. C'est un élément déterminant de notre culture, qui est ancré dans l'imaginaire depuis des siècles comme en témoignent nos monuments. Au-delà même de la tendance actuelle, les rondeurs sont régulièrement travaillées dans l'univers de la maison". De fait, l'alcôve de l'entrée n'est qu'un aperçu du leitmotiv qui définit aujourd'hui l'appartement. Le papier peint posé en toile de fond fut également choisi pour ses accents italiens. Il permettait de capter le regard dès la porte poussée, de par son motif floral subtilement coloré. Une bande de peinture noire fut ensuite posée pour valoriser l'arrondi mais aussi encadrer ce papier peint comme un tableau.
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En photo : banquette dessinée et réalisée sur mesure ; papier peint GUCCI ; peintures Farrow & Ball ; applique Nuura dénichée chez Nedgis ; coussin de la banquette par Nobilis ; parquet CarréSol
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Sophie Lloyd

agrandir Des accents toscans dans un trois-pièces parisien

3 - Des accents toscans dans un trois-pièces parisien - Si la pièce principale a conservé ses proportions initiales, sa silhouette a radicalement changé durant les travaux. L'architecture standardisée des seventies s'est effacée au profit d'arrondis qui apportent beaucoup de poésie à l'ensemble. Les alcôves ont été volontairement placées près du miroir latéral pour s'y refléter et créer une impression de volume inédite au sein de l'appartement. Le poteau de structure, avec lequel il fallait de toute manière composer, s'est alors fondu dans le nouveau dessin de la cloison - la peinture choisie pour les distinguer permettant d'esquisser l'arrondi sans toutefois creuser la partie occupée par le poteau. Cette couleur ni trop rose, ni trop orangée, rehaussée de quelques pigments marron, s'est imposée comme une évidence après plusieurs essais. Il fallait en effet dénicher une peinture qui contraste la dominante au niveau des alcôves et évoque, par sa simple présence, l'atmosphère particulière de la Toscane. Une nuance terracotta permettait justement de rappeler la terre cuite, très utilisée dans l'architecture florentine. Une fois les contours de la pièce remaniés, les efforts se sont concentrés sur le choix du mobilier. Là encore, la rondeur fut privilégiée pour la plupart des éléments (tables basses, luminaires, fauteuil), afin de parfaire le dépaysement attendu par la nouvelle propriétaire.
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En photo : suspensions et tables basses The Socialite Family ; tapis Toulemonde Bochart ; peinture Farrow & Ball

Sophie Lloyd

agrandir Travailler la symétrie au sein de la pièce de vie

4 - Travailler la symétrie au sein de la pièce de vie - Peu d'éléments existants ont été conservés, notamment car l'appartement n'était pas riche d'aménagements lors de l'acquisition. Tous les revêtements ont également été changés, à l'image du séjour qui s'est offert un nouveau parquet en bois foncé, plus adapté à sa nouvelle atmosphère. Mais un élément inhérent à la décoration valait la peine d'être conservé : "Le grand miroir trônait déjà sur le mur latéral quand ma cliente a visité le bien, souligne Nadia Usaï. Placé près de la fenêtre, il avait l'avantage d'accentuer la luminosité naturelle du séjour, apportant au passage une impression de profondeur. Son cadre aux bords légèrement arrondis s'accordait bien avec l'esthétique envisagée, nous n'avions donc aucune raison de le retirer". L'ouverture avec la cuisine fut même calquée sur les dimensions et la forme singulière de ce miroir afin d'obtenir une jolie symétrie. La position des luminaires (suspensions comme appliques) fut ensuite déterminée par cet axe central, reliant aujourd'hui le salon et la cuisine dînatoire.
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En photo : canapé Panac Édition ; coussins et rideaux réalisés sur mesure par l'Atelier Courbettes ; suspensions et tables basses The Socialite Family ; tapis Toulemonde Bochart ; fauteuil Gubi
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Sophie Lloyd

agrandir L'authenticité de la terre cuite s'est imposée dans la cuisine

5 - L'authenticité de la terre cuite s'est imposée dans la cuisine - L'ouverture de la cuisine a permis de la rendre visuellement plus grande et ce bien que ses proportions n'aient que peu changées au cours du chantier. Quelques centimètres furent même récupérés sur sa surface pour créer un dressing entre cette pièce et la chambre principale. Les rangements étaient en effet insuffisants en l'état, n'offrant à la propriétaire qu'un placard de 40 cm de profondeur pour toutes ses affaires. Ses dimensions ont donc été revues à la hausse en récupérant une légère portion de la cuisine, permettant ainsi d'ajouter une pièce hybride, entre dressing et buanderie, aux prestations de l'appartement.
Ce petit ajustement a encouragé la réfection complète de la cuisine existante. Sous l'impulsion de notre architecte d'intérieur, le revêtement en carreaux de ciment noir et blanc (certainement posé par les précédents propriétaires) s'est effacé pour laisser place à la terre cuite. Ce matériau caractéristique de l'architecture italienne permettait d'apporter de l'authenticité à la future cuisine. Il faut dire que chaque morceau est unique, composant un revêtement texturé, nuancé, que l'on ne risque pas de retrouver dans une autre habitation. La terre cuite a notamment apporté un effet de matière que les zelliges, choisis pour la crédence, n'ont fait qu'accentuer avec leur robe nacrée.
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En photo : suspensions Flowerpot par &Tradition ; chaises Fritz Hansen dénichées chez Asteri ; table Zanotta ; revêtement en terre cuite Cotto Etrusco

Sophie Lloyd

agrandir Une cuisine qui se distingue par ses détails

6 - Une cuisine qui se distingue par ses détails - Pour des questions de budget, la cuisine ne fut pas réalisée sur mesure comme la plupart des menuiseries, mais dénichée dans le commerce. Certains détails ont toutefois permis de la rendre singulière, en commençant par les façades dépareillées entre le linéaire principal et les colonnes de rangement latérales. La finition bois s'accordait bien avec l'univers toscan du salon mais ne devait pas être trop présente visuellement - d'où l'idée d'alléger l'ensemble avec quelques façades immaculées. Une étagère entièrement conçue avec des caissons et des joues du commerce fut ensuite réalisée par un menuisier. Elle permettait d'habiller élégamment la cloison tout en dissimulant la hotte. Les plaques des interrupteurs et des prises mais aussi les poignées, volontairement choisies en laiton, ont apporté la touche finale à la cuisine.
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En photo : cuisine Ikea rehaussée de poignées Plum

Sophie Lloyd

agrandir Ambiance feutrée dans la (petite) chambre de la propriétaire

7 - Ambiance feutrée dans la (petite) chambre de la propriétaire - La chambre de la propriétaire a gagné en caractère au contact d'un papier peint aux jolies nuances brunes et dorées. Légèrement en relief, il permettait d'apporter une texture particulière tout en insufflant une ambiance feutrée, parfaitement en accord avec la ligne directrice du projet. Il faut dire que son motif s'appuie sur une végétation qui n'est pas sans rappeler celle de la Toscane. Au vu des proportions réduites de la chambre, il n'était toutefois pas envisageable de la recouvrir entièrement avec ce revêtement qui l'aurait certainement étouffé. Une pose ciblée, sur les murs formant l'angle le plus éloigné, était en revanche idéale pour moduler le volume : le papier peint permettait de créer de la profondeur là où elle faisait terriblement défaut grâce à sa dominante foncée. Les autres murs ont adopté une robe blanche qui assure la luminosité. C'est également pour refléter les rayons en journée, et diffuser une lumière dorée à la nuit tombée, que des luminaires en laiton ont été privilégiés dans cette partie du 70 m2.
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En photo : revêtement mural Arte Walls ; suspension Gervasoni ; applique et suspensions Atelier Areti dénichées chez Nedgis ; linge de lit Haomy ; coussins Élitis
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>> À lire également >> Quelle couleur de peinture pour une petite pièce ?

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agrandir Palier au manque de rangements sans surcharger l'appartement

8 - Palier au manque de rangements sans surcharger l'appartement - Hormis un petit placard (que Nadia Usaï a rapidement transformé en dressing), l'appartement ne possédait pas suffisamment de rangements pour répondre aux besoins des nouveaux occupants. Un manque qu'il fallait absolument combler pour éviter de surcharger les pièces avec des commodes et des armoires nomades. Les deux chambres ont donc été agrémentées de placards sur mesure qui n'entravent pas la circulation. Celle occupée par la propriétaire a même bénéficié d'un caisson bas (jouant les banquettes d'appoint mais permettant surtout de ranger quelques affaires à portée de main) qui épouse maintenant les particularités de l'architecture. Elle fut ensuite peinte dans un brun si foncé qu'il paraît noir au premier regard, en accord avec les nuances déployées par le papier peint.
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En photo : revêtement mural Arte Walls ; banquette peinte dans la nuance Cola de Farrow & Ball et rehaussée de façades CMO Paris ; suspension Atelier Areti
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>> À découvrir >> Un dressing dans la chambre : 14 manières de l'intégrer

Sophie Lloyd

agrandir Adapter l'atmosphère de la chambre à son occupant

9 - Adapter l'atmosphère de la chambre à son occupant - La deuxième chambre, destinée au fils de la propriétaire, s'est éloignée du rêve toscan par des choix décoratifs légèrement différents. Une palette plus neutre fut volontairement déclinée pour permettre à l'adolescent de s'approprier les lieux. De fait, le blanc dominant a simplement été rehaussé d'une tête de lit taupe, qui permettait de structurer la chambre. Les touches de noir, déclinées à la fois sur les textiles, les luminaires ou les poignées des ouvertures et des placards, ont apporté du graphisme à l'ensemble. Une suspension ronde et en corde de papier fut toutefois glissée dans la chambre pour assurer la cohérence esthétique de l'appartement où la rondeur et les matières naturelles dominent.
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En photo : peintures Farrow & Ball ; linge de lit Caravane ; suspension HK Living dénichée chez Nedgis ; appliques plissées The Socialite Family ; rideaux réalisés sur mesure par l'Atelier Courbettes ; coussin de la banquette Élitis

Sophie Lloyd

agrandir Une rénovation qui s'appuie sur de jolies menuiseries

10 - Une rénovation qui s'appuie sur de jolies menuiseries - Au-delà de la décoration, la chambre devait répondre aux besoins concrets de son nouvel occupant. L'architecte d'intérieur a notamment dessiné un bureau durant la phase de conception pour lui permettre d'étudier dans de bonnes conditions. Une fabrication sur mesure était préférable pour optimiser le volume, correct mais pas extensible, de cette pièce. Tel un ruban que l'on déroule depuis le plafond, le bureau a donc épousé les contours de l'architecture, terminant sa course sous la forme d'une banquette. Cette dernière permettait en effet d'investir l'espace sous la fenêtre - souvent trop bas pour des meubles traditionnels - avec une assise dissimulant des rangements. Au passage, le coussin de cette banquette a créé un lien supplémentaire avec le reste de l'appartement, déclinant un motif graphique qui rappelle le tressage de certaines chaises.
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En photo : bureau, étagère et banquette réalisés sur mesure ; coussin Elitis ; rideaux réalisés sur mesure par l'Atelier Courbettes ; applique Globos par Daniel Gallo dénichée chez Nedgis
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>> À lire aussi >> Combler un espace vide à la maison en 12 manières archi-simples

Sophie Lloyd

agrandir L'inspiration italienne jusque dans la salle de bains

11 - L'inspiration italienne jusque dans la salle de bains - La salle de bains d'origine était tout à fait praticable mais elle ne possédait pas d'ambiance particulière. Alors, pour parfaire cette "parenthèse italienne" dont rêvait la propriétaire, l'architecte d'intérieur a misé sur un revêtement en béton ciré (évidemment traité pour résister aux conditions spécifiques d'une pièce d'eau). Une teinte légèrement plus orangée que le grège des murs fut choisie pour démarquer le sol de cette nouvelle salle de bains. Également réalisée pendant le chantier, l'arche a permis d'adoucir le volume très rectangulaire, tout en rappelant l'architecture italienne et ses jardins, où les alcôves carrelées sont monnaie courante. Une impression appuyée par la mosaïque évoquant la forme des treillis qui occupe son coeur. Tous les détails ont en effet été soignés dans cette pièce d'eau, du miroir rond aux contours arrondis du meuble vasque comme de la baignoire.
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En photo : meuble de salle de bains en chêne, baignoire et vasque en Krion®, le Solid Surface Porcelanosa ; enduits en béton ciré Mercadier ; mosaïque Toscane et Tradition

Sophie Lloyd

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