Issu d'une lignée d'architectes dont il cultive la fluidité constructive, l'épure fonctionnelle et l'osmose paysagère, Jeppe Utzon a conçu une maison balnéaire en bois cosy, lumineuse, pour une retraite familiale sur la côte au nord de Copenhague, selon les voeux de sa mère artiste, designer textile et coloriste conseil. Une carte blanche, qui ferme seulement la porte à ce ton traditionnel de la décoration danoise. Visite signée Côté Ouest.
À contre-courant des résidences qui font flamber la Riviera danoise, sa valeur est tout sauf matérielle. "Quand nous partons à la plage ou nous balader à vélo, nous ne tirons pas les rideaux pour montrer qu'il n'y a rien à voler dans la maison", sourit Jeppe Utzon, architecte d'une retraite familiale au plus près de la nature, en réponse à la sollicitation de sa mère. Pour avoir mis en couleurs différents bâtiments publics, d'écoles en bibliothèques jusqu'à des hôpitaux, cette experte de la palette avait une seule restriction dans son cahier des charges : pas de blanc. Ce parti pris saute aux yeux dès le parement de l'édifice en mélèze de Sibérie, si écologique qu'il suscite la visite quotidienne de lièvres et de daims dans un pépiement d'oiseaux. Planté de sedums, dont les feuilles charnues se bigarrent de fleurs l'été, le toit joue pareillement les caméléons avec le jardin un brin sauvage. En chêne clair, les fenêtres rehaussent ce tropisme naturel, qui se confirme à l'intérieur. Jusqu'aux rangements intégrés, l'aménagement est lui aussi tout bois, misant cette fois-ci sur du bouleau. Clair et texturé, ce cadre joue alors les cimaises d'un éclatant colorama. Pendant qu'une peinture époxy met le feu au sol de béton, testé en rouge puis finalisé sur une nuance de terre battue, tous les placards arborent un vert sauge tirant vers le bleu, inspiré par le seigle de mer qui jonche les dunes toutes proches. "Pour créer un contraste et apporter une touche de style, tous les interrupteurs, prises et autres équipements électriques sont noirs", commente Jeppe Utzon. La technologie n'a pour autant pas droit de cité, tant les vacances riment avec déconnexion.
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