Menton à travers ses citrons et jardins d'exception

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Deuxième volet d'une visite aux portes de la Méditerranée, à Menton, découvrez cette ville solaire à travers ses emblématiques citrons et jardins d'exception. Du jardin botanique Val Rahmeh à la Serre de la Madone dans le vallon de Gorbio ; de la Villa et Jardins de Ferdinand Bac - Les Colombières -, au jardin Fontana Rosa... Immersion végétale signée Côté Sud.

Six mois par an, il règne à Menton un climat subtropical. 17°C de température annuelle moyenne, un site abrité des vents et rafraîchi par les embruns : un climat qui fit de la ville la plus grande productrice d'agrumes en Europe entre le XVIIe et le XIXe siècle. Aujourd'hui, après un XXe siècle difficile, la filière, porteuse d'une précieuse IGP (Indication Géographique Protégée), renaît. Et des passionnés défendent ce citron peu acide, dont l'écorce est gorgée de sucre et d'huiles essentielles.
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>> A voir aussi le premier volet >> Découvrir Menton : les lieux incontournables et bonnes adresses à visiter

agrandir Souvenirs de voyage

1 - Souvenirs de voyage - "Inveni portum" ("J'ai trouvé mon havre") disent les vers qui courent sur la façade de la Villa des Colombières. De la part de Ferdinand Bac, la phrase n'est pas anodine. À soixante ans, après avoir mené une vie mouvementée, le célèbre dessinateur mondain et écrivain-voyageur semble avoir trouvé ici un aboutissement, un accomplissement. Un lieu où il put, pendant dix ans, exercer toute la palette de ses talents d'architecte, de décorateur et de paysagiste.
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Ocre, jaune de Naples ou rouge Pompéi : les couleurs de Ferdinand Bac célèbrent la "gloire latine qui a nourri le monde".
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Nicolas Millet

agrandir Les Colombières : la Muse et la Madone

2 - Les Colombières : la Muse et la Madone - "C'est un jardin, dit Michael Likierman, l'actuel propriétaire des Colombières, mais c'est beaucoup plus qu'un jardin. C'est une histoire de passion, et d'amitié." Amitié de Ferdinand Bac pour Caroline-Octavie, sa muse, la fille qu'il n'a pas eue, et son mari, Émile Ladan-Bockairy, qui acquit cette bastide et son oliveraie de 400 arbres fatigués, face à la plus belle vue de Menton. Pour ces "propriétaires indulgents, complices de ses folies", Ferdinand Bac va aménager de 1918 à 1927 vingt-sept fabriques, inspirées de ses voyages autour de la Méditerranée. Pièces ouvertes, lieux clos, le jardin respire, apaise et électrise par quelques "illusions" pour les "grands enfants que nous sommes". Un tour de passe-passe et de perspective.
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Un escalier mène au kiosque Bella Vista et ses arcades à ciel ouvert.

Nicolas Millet

agrandir Bella Vista et ses arcades à ciel ouvert

3 - Bella Vista et ses arcades à ciel ouvert - Ferdinand Bac se décrivait comme l'encadreur de cette vision du vieux Menton.
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Nicolas Millet

agrandir La Villa des Colombières

4 - La Villa des Colombières - Michael Likierman a mis en place ses propres visites guidées de ce jardin, en complément de celles proposées par la municipalité.
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Portique, peinture, sculpture : quand Homère dialogue avec Palladio.

Nicolas Millet

agrandir L'art de la perspective au jardin

5 - L'art de la perspective au jardin - "Tromper l'oeil est un crime toujours récompensé" : Ferdinand Bac, célèbre caricaturiste mondain, maîtrise l'art de la perspective.
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Nicolas Millet

agrandir Un paradis sur Serre

6 - Un paradis sur Serre - En expédiant ses sujets sous des climats chauds et lumineux, l'Empire britannique leur a donné le goût des voyages et des jardins tropicaux. À Menton, deux anciens militaires créèrent de petits paradis exotiques. Il s'agit de Lord Percy Radcliffe, général de l'Armée Britannique et ancien gouverneur de Malte, pour le Val Rahmeh, et de son ami le Major Lawrence Johnston, maître de Hidcote Manor, dans les Cotswolds, et créateur du Jardin Serre de la Madone dans le vallon de Gorbio.
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Comme à Hidcote Manor, Lawrence Jonhston a conçu la Serre de la Madone telle une succession de tableaux où le végétal répond au minéral. Pendant le Festival de musique de chambre, les musiciens rivalisent avec les grenouilles du jardin d'eau.

Nicolas Millet

agrandir Un gentleman jardinier

7 - Un gentleman jardinier - Né à Paris de parents américains et naturalisé anglais, Lawrence Johnston est un grand voyageur et un fou de jardins, qui passera sa vie à collectionner les plantes rares du Japon, de Chine, d'Australie ou d'Afrique du Sud, qu'il découvre pendant la guerre des Boers. Mais il ne peut acclimater la flore des pays chauds à Hidcote, son domaine des Cotswolds, et Menton lui offre un nouveau terrain d'expérimentation. Dans le vallon de Gorbio, il réunit dix parcelles d'oliviers et caroubiers en un merveilleux domaine de six hectares. Il aménage, sur les anciennes restanques abritées des vents et des embruns, une succession de tableaux, où pavillons, tonnelles, escaliers, bassins et statues ouvrent ou ferment la perspective à sa guise.
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Sur les hauteurs, la bastide ocre que Lawrence Jonhston fit agrandir et où il avait une douzaine de jardiniers à son service.
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Nicolas Millet

agrandir La Serre de la Madone

8 - La Serre de la Madone - Visites du mardi au vendredi avec un guide-conférencier, ou avec un jardinier du domaine les samedis et dimanches à 15h.
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Les visiteurs peuvent découvrir les mises en scène végétales ou visiter en partie la bastide.

Nicolas Millet

agrandir La bastide ocre que Lawrence Jonhston fit agrandir

9 - La bastide ocre que Lawrence Jonhston fit agrandir - Sur les hauteurs, la bastide ocre que Lawrence Jonhston fit agrandir et où il avait une douzaine de jardiniers à son service.
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agrandir Prendre un peu de hauteur pour contempler le jardin

10 - Prendre un peu de hauteur pour contempler le jardin - Les visiteurs peuvent découvrir les mises en scène végétales ou visiter en partie la bastide.

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agrandir Un zeste d'histoire

11 - Un zeste d'histoire - Depuis le XVe siècle, le citron est présent sur la côte Ligure. Il arrive à Menton par Gênes et San Remo, et y prospère si bien qu'en 1671 un magistrat des citrons est chargé d'encadrer sa culture et sa commercialisation. Les fruits sont achetés sur l'arbre, puis transportés vers de grands entrepôts, où ils étaient calibrés grâce à des anneaux de fer, enveloppés dans du papier goudronné et chargés sur des tartanes en partance pour Gênes, Marseille et le vaste monde. Le milieu du XIXe siècle est l'âge d'or du citron de Menton, qui en produit cinq mille tonnes par an - contre deux cents aujourd'hui.
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Un citron de La Maison du Citron.
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agrandir Une filière protégée

12 - Une filière protégée - Ni l'arrivée du train, ni le creusement d'un vrai port n'empêcheront le lent déclin ultérieur, dû aux guerres, au gel de 1956, à la concurrence de l'Espagne et de l'Italie, et à la pression touristique et immobilière sur les terres. Heureusement, il y a vingt ans, des passionnés comme Laurent Gannac provoquèrent une prise de conscience accompagnée par l'impulsion politique nécessaire au renouveau de la filière. Une Association pour la promotion du citron de Menton vit le jour, qui obtint en 2015 la certification IGP (Indication géographique protégée) Citron de Menton.
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La récolte se fait à la main.

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agrandir Une production horticole à valoriser

13 - Une production horticole à valoriser - Aujourd'hui, beaucoup reste à faire. Sur trente-cinq producteurs, deux seulement sont agriculteurs à titre principal, mais Adrien Gannac, le fils de Laurent, espère que d'autres jeunes se passionneront, comme lui, pour ce citron bon à cuisiner, et à déguster.
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En 1988, le paysagiste-pépiniériste Laurent Gannac découvre Menton et sa diversité horticole. Interpelé par les vieilles terrasses de citronniers abandonnées, il décide de replanter, comme ici dans le vallon du Borrigo.
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Nicolas Millet

agrandir La récolte du citron se fait à la main

14 - La récolte du citron se fait à la main - Chaque année, les équipes de La Maison du Citron cueillent 20 tonnes d'agrumes pour 350 arbres en production. Tout est fait à la main, comme il y a deux siècles.
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Un mandarinier sur la parcelle du Borrigo.

Nicolas Millet

agrandir Un citron quatre saisons

15 - Un citron quatre saisons - Le citron de Menton fait partie des citrons quatre saisons : fleurs et fruits peuvent se côtoyer sur un même arbre de décembre à l'été.
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Nicolas Millet

agrandir Un jardin comme au cinéma

16 - Un jardin comme au cinéma - Dans une ville où les jardiniers sont anglais, Vicente Blasco Ibañez est l'hidalgo qui confirme la règle. Avocat, journaliste, écrivain engagé à Valence, il vécut des années d'exil à Paris et en Argentine. Il a cinquante ans quand il découvre la Côte d'Azur et il est ébloui. Ses récits réalistes, dans la veine d'un Zola, séduisent les studios cinématographiques. Fontana Rosa, son jardin, sera à la fois un décor de cinéma et un vibrant hommage à Valence et aux écrivains qu'il admire.
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Un décor à la mode de Valence : céramiques et oranges, mêlées à des guirlandes de roses et de citrons de Menton.

Nicolas Millet

agrandir Fontana Rosa : un jardin d'écrivains

17 - Fontana Rosa : un jardin d'écrivains - Vicente Blasco Ibañez a derrière lui une vie mouvementée quand il s'installe au domaine Fontana Rosa en 1921. C'est aussi l'année où Rex Ingram s'inspire de son roman Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse qu'il tourne avec Rudolph Valentino. En 1926, le réalisateur décide d'adapter Mare Nostrum sur les rives de la Méditerranée et relancera les studios de La Victorine. Blasco Ibañez, qui a écrit ce roman fenêtres ouvertes sur ce jardin qui l'inspire, y reçoit dès lors des vedettes pour qui il donne des fêtes dans l'allée de Bacchus et projette des films de Chaplin ou Buster Keaton. Fontana Rosa est un lieu unique par sa puissance d'évocation, et tous les fantômes qui le hantent. Quel cinéphile ne rêverait d'y voir des films muets sur grand écran ?
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Balzac, Tolstoï, Dickens : Vicente Blasco Ibañez rend hommage à ses écrivains favoris. Mais seul Cervantes a le privilège de la rotonde en hémicycle.
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Nicolas Millet

agrandir Le décor est posé

18 - Le décor est posé - Des fabriques comme un décor de cinéma, fragiles, mais magiques.

Nicolas Millet

agrandir Gravir les marches pour s'imprégner du décor

19 - Gravir les marches pour s'imprégner du décor - De la gare de Menton-Garavan, les invités n'avaient qu'à monter les escaliers.

Nicolas Millet

agrandir Et toujours les bastides colorées en arrière-plan

20 - Et toujours les bastides colorées en arrière-plan - Bancs, rotondes, aquarium de céramique historiée et bustes d'écrivains se découvrent lors des visites les lundis et vendredis à 10h.
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Les projections avaient lieu dans la bâtisse colorée au second plan.

Nicolas Millet

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