La renaissance végétale d'une villa moderniste de 1929 à Montargis

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Construit en 1929 sous l'impulsion d'un industriel spécialisé dans le béton et proche du cercle de Le Corbusier, cet ovni moderniste installé en lisière de Montargis a retrouvé sa vitalité. Spécialisés dans la végétalisation des espaces de travail, ses nouveaux propriétaires, Sabrina Ananna et James Tan, à la tête d'aKagreen, ont saisi l'architecture des lieux pour illustrer leur expertise et leur affinité avec le monde végétal.

Installée aux portes de la petite ville de Montargis dans le Loiret, cette habitation hors normes dans le contexte environnant, fut à l'époque l'initiative d'un industriel éclairé. Spécialisé dans la production de béton, passionné d'architecture, l'homme d'affaires saisit son approche des matériaux de construction pour s'offrir une villa en béton, à deux pas de ses usines de fabrication. L'histoire raconte que les plans du bâtiment auraient été réalisés par un ami de Le Corbusier. Forme cubiste, ligne simplifiée, plan libre, toit-terrasse, grande verrière, plantent le décor. Entièrement bétonnée, la façade géométrique quadrillée de joints en verre bleu est coiffée d'un solarium et d'une pergola cernés de jardinières formant un avant-toit. Tout autour, des coursives prolongent l'espace à vivre et laissent circuler la lumière. Des atouts qui ont sensibilisé Sabrina Ananna et James Tan. Cherchant à s'extraire de la ville, la découverte de cette maison sera un déclencheur. Correspondant à leurs affinités esthétiques, un siècle après sa date de construction, la bâtisse offre un art de vivre adapté à leurs besoins.
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1 - La renaissance végétale d'une villa moderniste de 1929 à Montargis - Prendre l'air, respirer, retrouver le lien avec la nature et avec eux-mêmes, répondait à leur philosophie de vie comme à leurs enjeux professionnels. "Comprendre les plantes c'est changer le monde", la formule campe l'ADN de l'enseigne aKagreen, fondée en 2016, par ces ex-Parisiens. Au-delà de leur expertise en végétalisation d'espaces, le couple y défend l'éthique d'un design vert, pensé non seulement pour son aspect décoratif, mais aussi et surtout, comme un outil de réconciliation et d'enthousiasme collectif, favorisant le mieux vivre ensemble. "Encourager des interactions émotionnelles et sensorielles actives avec les plantes, en leur redonnant une place centrale, cohérente et respectueuse, au sein des espaces de travail et de vie, génère un bien-être positif. Par ailleurs, notre projet vise à simplifier l'image du jardinage, la main verte n'existe pas. La compréhension, le conseil et le suivi mettent en confiance et invitent à se rapprocher du vivant", souligne Sabrina. Un constat qui fait leur succès.
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En photo : la façade en béton est quadrillée par des joints en verre bleu qui répondent à la verrière. Au-dessus, un toit-terrasse équipé d'une pergola couvre la surface de la maison. Autour du solarium, l'avant-toit abrite des jardinières en cours de végétalisation.
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Philippe Garcia

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2 - Verrière majestueuse, escalier en colimaçon, et coin verdoyant : l'intérieur végétalisé d'aKagreen - Après des mois de rénovation, cette maison qu'ils remettent dans son état d'origine, s'impose dès le départ comme un écho à leurs engagements. Son rideau de glycine ruisselant sur la façade en est un présage avant-coureur. Signe qui s'additionne à l'opportunité de lumière, de transparence, et de hauteur sous plafond... de belles occasions pour mettre en scène leurs convictions végétales. Partout le vert investit les murs de ces trois cents mètres carrés, créant une véritable jungle. Le mobilier minimaliste, essentiellement vintage, laisse la priorité aux plantes. Assemblée en îlot, la nature intérieure est au centre de toutes les attentions, elle regroupe des sujets de tailles différentes, crée des variations d'échelles, mélange la diversité de feuillages, de formes, de couleurs afin de favoriser les contrastes et les nuances... Comme dans un jardin. L'objectif ? Jouer sur la densité, la générosité, en poursuivant ce parti pris d'une pièce à l'autre. Une approche plus contemporaine qui fait doublement sens dans ses murs percés de verrières : "Le végétal apprivoise les volumes de cette architecture et fusionne avec l'extérieur, il intervient dans le respect de l'histoire du lieu, sans le dénaturer", concluent-ils.
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En photo : la grande pièce à vivre est occupée par une immense verrière de plus de six mètres de haut, un module suspendu dans le volume abrite l'escalier en colimaçon qui mène sur le toit-terrasse. Fauteuils "Roly Poly" de Faye Toogood, roses, Driade, table basse "Eye", en marbre, 1970, Roche Bobois et ibis en bronze, les deux chinés. À droite, un Ravenala madagascariensis ou arbre du voyageur, à côté, un palmier Kentia et une Monstera Pinnatipartita. Dans le fond, un philodendron Red Esmerald.
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Philippe Garcia

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3 - Le premier étage est prolongé par une coursive abritée en partie - Pots "Ando Pot" en terre cuite, Ferm Living. Chaise pliante blanche, Aldo Jacober pour Alberto Bazzani, 1960, chinée.

Philippe Garcia

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4 - Coursive élégante soulignée de colonnes blanches et de glycine - Autour d'une partie de la maison, la coursive est soulignée de colonnes blanches sur lesquelles court un rideau de Wisteria, glycine de Chine. Banc "Monceau", Fermob.

Philippe Garcia

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5 - Ambiance rétro avec sol en cassons jaune curry et mobilier vintage - Dans l'ensemble des pièces à vivre, le sol d'origine est en cassons - carreaux ciment cassés en morceaux - jaune curry, qui dessinent aussi un tracé aléatoire de couleur bleue. Canapé "Turn", Ferm Living, table "Eye", en marbre, 1970, Roche Bobois, tabouret en chêne et jonc façon Charles Dudouyt, chiné, fauteuil "Roly Poly" de Faye Toogood, rose, Driade, sur le buffet 1950, Selency, lampe "Brumbury" de Luigi Massoni pour Guzzini, 1972, collection de vases de Gustave Boulet, Mad et Len, diptyque de l'illustrateur Vincent Moustache. Au sol, pots "Hourglass", noirs, en métal sur pied, réversibles, Ferm Living. À gauche, devant, un Ravenala madagascariensis ou arbre du voyageur, un philodendron Red Esmerald, et un palmier Kentia, à droite, une Monstera Pinnatipartita.

Philippe Garcia

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6 - Une jungle intérieure s'épanouit sous les sept mètres de hauteur - Dans le séjour, la hauteur sous plafond de plus de sept mètres a permis de végétaliser l'espace avec des grands plants comme un Ravenala madagascariensis ou arbre du voyageur, et un palmier Kentia dessinant une véritable jungle intérieure. Sur le buffet 1950, Selency, lampe "Brumbury" par Luigi Massoni pour Guzzini, 1972, et tabouret, chiné.

Philippe Garcia

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7 - Une salle à manger ouverte sur la cuisine - Conçue sur un plan libre, sans cloison, la salle à manger-cuisine installée dans la continuité du séjour dispose d'un sol en cassons de carreaux ciment d'origine, animé par un graphisme de lignes bleues. Sur un tapis berbère, Les Tapis Sauvages Paris, table "Haller", USM, chinée, comme les chaises "Cesca Chair", Marcel Breuer pour Thonet, Selency, buffet, chiné. À droite, un palmier Veitchia et à gauche, un Aloe en arbre, et plus bas, un Pothos. Porte-plante "Agnes", en osier, Ferm Living. Tabourets industriels, chinés.

Philippe Garcia

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8 - L'escalier ouvert relie avec style la grande pièce à vivre aux chambres - L'escalier ouvert se déploie dans le volume de la grande pièce à vivre et permet d'accéder aux chambres. Il est souligné d'un simple motif graphique en bois, prolongé d'un garde-corps en métal arrondi. Canapé "Turn", Ferm Living.

Philippe Garcia

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9 - Vue détaillée sur le module suspendu à l'étage - Détail de l'architecture du module suspendu à l'étage et donnant vivre. Au sol, carte de géographie ancienne, Relief Éditions. À travers la verrière, on aperçoit le Loing qui longe la maison.

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10 - Symétrie raffinée - Le volume du séjour intègre une cage d'escalier donnant accès à un palier en mezzanine au premier étage, celui-ci est souligné, de part et d'autre, par la symétrie de bibliothèques toute hauteur en bois. Paravent, Baumann, chiné. Sur la cheminée en brique peinte en noir, lithographies de David Hockney, et une Sansevieria appelée langue de belle-mère.

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11 - Passage exotique - Le rez-de-jardin avait été conçu, par le propriétaire d'origine, pour accueillir un hammam. Ce qui explique les références orientales du passage en arche. Fauteuils transats "Lounge Chair Desert" de Trine Andersen, Ferm Living, vase "Odalisque", Mad et Len. Photographie prise en Éthiopie par Athina Kazolea. Philodendron Monstera Deliciosa dans un pot "Hourglass", Ferm Living. Sol en cassons.

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12 - Harmonie architecturale de cette villa moderniste à Montargis - La verrière de la maison et son toit-terrasse équipé d'une pergola.

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13 - Oasis dans la salle de bains - La salle de bains n'échappe pas à la végétalisation, à côté d'une chaise "DSW" de Ray & Charles Eames, corail, édition Hermann Miller, en pot, une Dieffenbachia Big Ben. Tabouret et appliques en porcelaine Art déco chinés.
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14 - Épure et nature dans la chambre à coucher - La chambre est ouverte sur toute sa largeur. Chaises "DSW" de Ray & Charles Eames, vertes, Hermann Miller, devant lampadaire "Arum", et pouf "Oval" bleu, les deux Ferm Living. À gauche, un Anthurium Jungle Bush, et en face un mélange de Strelitzia et d'Alocasia Zebrina.
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LES ADRESSES DE SABRINA ANANNA ET JAMES TAN
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>Pour leur atelier artisanal, leurs poteries et leurs vases réalisés dans le respect de la tradition, la Poterie de la Madeleine.
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>Pour ses faïences uniques et son savoir-faire bicentenaire, la Faïencerie de Gien.
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>Pour son mobilier et ses luminaires de jardin, Fermob.
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>Pour sa gamme de peintures et ses papiers peints, Farrow & Ball.
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>Pour sa ferme maraîchère écologique et son épicerie bio, De la Fourche à la Fourchette.

Philippe Garcia

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