Dans le bureau de la designer Margaux Keller

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Dans le bureau de la designer Margaux Keller

Dans le bureau de la designer Margaux Keller

Mathilde Dugueyt

Estampillée comme la designer de Marseille, Margaux Keller rayonne au coeur de la cité phocéenne depuis dix ans. Avant cela, elle a fait ses débuts à Paris ou en Italie, chez Starck ou la Fabrica du groupe Benetton, où elle s'est nourrie d'expériences auprès d'artisans, de créateurs au savoir-faire précieux. En 2013, Margaux perçoit une certaine évolution, une effervescence autour de Marseille, alors Capitale européenne de la culture, et décide de revenir aux sources, ici dans le Sud. Elle multiplie les beaux projets auprès de Dior, Cartier mais aussi Roche Bobois ou Habitat avant de lancer sa propre marque, Margaux Keller Collections, en 2019. Une entreprise solaire, inspirée par la Provence et la Méditerranée, qui sort sa neuvième collection au doux nom de Sole mio, en septembre. Rencontre et confidences à Marseille, dans les bureaux de Margaux Keller.

Le Sud, les couleurs et la joie... Des notions chères à la designer au sein de son travail. Des valeurs que l'on retrouve aussi dans son bureau. Un appartement transformé en espace de coworking au sein du 6ème arrondissement de Marseille, un quartier vivant, vibrant et calme à la fois. Avec un parquet massif, une hauteur sous plafond et des fenêtres à l'ancienne, le lieu est métamorphosé tout en gardant son âme d'origine. Dans son espace, Margaux Keller imagine plusieurs zones de vie. Une partie cosy avec un canapé et une table basse d'un côté, et de l'autre, un bureau tout en courbes avec un fauteuil LC7 de Charlotte Perriand. Tout le long de la pièce, un grand meuble en bois abrite un bazar créatif tout en servant de prétexte où déposer une série d'objets inspirants. Un univers que Margaux fait évoluer au gré des humeurs et des envies.  

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Deux espaces au sein de la pièce et un univers en évolution permanente agrémenté au fil des collections imaginées par Margaux Keller. Les objets évoquent le Sud et la Provence en restant des sources d'inspiration.

Deux espaces au sein de la pièce et un univers en évolution permanente agrémenté au fil des collections imaginées par Margaux Keller. Les objets évoquent le Sud et la Provence en restant des sources d'inspiration.

Mathilde Dugueyt

Pouvez-vous nous raconter votre bureau ? Quel était le projet au début ?

Margaux Keller : Il y a trois ans, avec un ami d'enfance et architecte, Bertrand Guillon, nous cherchions des bureaux communs. Nous avons trouvé cet ancien cabinet d'avocat laissé à l'abandon depuis les années 70 et qui avait subi un cambriolage. Le lieu était resté tel quel, avec des archives et des dossiers partout, à une époque où Internet n'existait pas encore. Mais l'appartement était en plein coeur de Marseille et on a flairé un certain potentiel. Après trois mois de travaux, tout a été refait, repensé, nous avons des espaces de travail distincts même si les équipes sont mélangées. En étant souvent en déplacement à Paris ou chez des fabricants, des artisans, j'avais besoin d'un point de ralliement et d'un lieu où communiquer avec mon équipe.  

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Parmi les piliers de la marque, l'envie de tout faire fabriquer au niveau local avec 80% des produits conçus en France et le reste en Europe grâce à des souffleurs de verre en Italie ou des tufteurs au Portugal. La première chaise imaginée par la designer avec son dossier inclinable en est le parfait exemple. Un long travail de réflexion pour un meuble fabriqué dans les Landes en différentes versions.

Parmi les piliers de la marque, l'envie de tout faire fabriquer au niveau local avec 80% des produits conçus en France et le reste en Europe grâce à des souffleurs de verre en Italie ou des tufteurs au Portugal. La première chaise imaginée par la designer avec son dossier inclinable en est le parfait exemple. Un long travail de réflexion pour un meuble fabriqué dans les Landes en différentes versions.

Mathilde Dugueyt

Où aimez-vous travailler, dessiner ?

Margaux Keller : En général, les idées viennent quant je suis dans le train ou lorsque je suis déconnectée de mon travail. J'ai besoin de me retirer. Une fois l'idée en tête, je me pose à mon bureau, je dessine, je colorie. J'accroche ensuite les croquis au mur. Je laisse cheminer les idées, il faut que je "dorme" dessus plusieurs jours en passant devant les dessins à plusieurs reprises. Ils m'influencent. 

Aujourd'hui, Margaux travaille avec différentes marques comme Ricard avec qui elle sort une collab pour l'été, Bini pour des couverts nomades ou Plum Living pour des façades de cuisine aux couleurs audacieuses. À la rentrée, elle sort plusieurs créations avec la marque de papier peint Bien Fait ponctuées par le motif Maïoun qui est aussi le nom du tapis issu de sa nouvelle collection Sole mio. Un motif qui fait lien entre ses créations !

Aujourd'hui, Margaux travaille avec différentes marques comme Ricard avec qui elle sort une collab pour l'été, Bini pour des couverts nomades ou Plum Living pour des façades de cuisine aux couleurs audacieuses. À la rentrée, elle sort plusieurs créations avec la marque de papier peint Bien Fait ponctuées par le motif Maïoun qui est aussi le nom du tapis issu de sa nouvelle collection Sole mio. Un motif qui fait lien entre ses créations !

Mathilde Dugueyt

Qu'est ce que votre bureau représente pour vous ?

Margaux Keller : J'avais envie de dessiner mon propre bureau, original et sur mesure, en m'inspirant d'une autre designer, Charlotte Perriand. Il a une forme informe, un arrondi pour le confort de travail et des courbes dansantes à la façon d'un haricot. Quand plusieurs personnes se retrouvent autour, c'est aussi plus convivial. 

Si l'on peut imaginer qu'une designer passe son temps avec des crayons à la main, Margaux nous confie passer beaucoup d'heures derrière son ordinateur à faire des calculs. "Il y a tant à faire !, avoue-t-elle. Même si l'entreprise est en pleine croissance, c'est un vrai combat d'arriver à exister malgré la concurrence avec une problématique du prix final. Les gens doivent se réhabituer à payer les choses à un prix juste."

Si l'on peut imaginer qu'une designer passe son temps avec des crayons à la main, Margaux nous confie passer beaucoup d'heures derrière son ordinateur à faire des calculs. "Il y a tant à faire !, avoue-t-elle. Même si l'entreprise est en pleine croissance, c'est un vrai combat d'arriver à exister malgré la concurrence avec une problématique du prix final. Les gens doivent se réhabituer à payer les choses à un prix juste."

Mathilde Dugueyt

Comment avez-vous imaginer cet espace ? Quelles étaient vos envies ?

Margaux Keller : Dans ce bureau, un rose très enveloppant (ndlr : peinture Pink Ground de Farrow & Ball) recouvre les murs. La teinte varie selon les lumières, les moments de la journée, les saisons. C'est un cocon tout en étant un lieu de travail et de création avec des livres, un long placard avec des feutres aquarelles et plein de choses. Mon bazar ! Et si vous revenez dans un mois, ça aura encore changé. Dans l'appartement, on a gardé de nombreux éléments d'origine structurants tels que le parquet en bois foncé ou les fenêtres à l'ancienne. Ils font l'âme du lieu. 

Loin d'être figé, le bureau évolue souvent. Un bazar qui n'en est pas vraiment un mais qui représente un univers créatif, riche de son passé et tourné vers l'avenir.

Loin d'être figé, le bureau évolue souvent. Un bazar qui n'en est pas vraiment un mais qui représente un univers créatif, riche de son passé et tourné vers l'avenir.

Mathilde Dugueyt

En quoi ce bureau est-il un environnement propice pour créer ?

Margaux Keller : Mon bureau c'est un lieu où tous les horizons sont possibles. Il est le coeur névralgique et à la fois une cabane à soi. Il a une notion de jeu et est lié à l'enfance. Je me souviens de ma maison de famille où nous étions en vacances dans le Var avec une cabane où le rêve et la réalité se mélangeaient. Un monde de possibles. 

"J'aime l'idée de créer un objet qui parle aux gens, à notre histoire personnelle et à la mémoire collective, raconte la designer. Ça nous touche en plein coeur !"

"J'aime l'idée de créer un objet qui parle aux gens, à notre histoire personnelle et à la mémoire collective, raconte la designer. Ça nous touche en plein coeur !"

Mathilde Dugueyt

Quels sont les meubles, les objets, qui vous inspirent ici ?

Margaux Keller : Ma chaise de bureau est un élément à part. Le fait d'être assise sur ce fauteuil de Charlotte Perriand, c'est quelque chose. Elle nous a ouvert la voie, sans elle, on n'en serait pas là. C'était un objectif de me l'offrir, et c'est un rituel de me faire un cadeau de moi à moi après chaque gros projet. Cette chaise représente la collab faite avec Monoprix

Derrière son bureau, Margaux s'installe sur un fauteuil Charlotte Perriand. Un geste simple mais symbolique pour elle, qui admire le travail avant-gardiste de la designer, d'une autre époque mais toujours très inspirante.

Derrière son bureau, Margaux s'installe sur un fauteuil Charlotte Perriand. Un geste simple mais symbolique pour elle, qui admire le travail avant-gardiste de la designer, d'une autre époque mais toujours très inspirante.

Mathilde Dugueyt

Pour vous le bureau, c'est...

Margaux Keller : L'une des pièces où je suis le mieux au monde !  

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