C'est peut-être sur ces rives que l'effet hypnotique du lac, associé à la puissance des montagnes, est le plus fort. "Un secret instinct semblait m'avertir que je ne retrouverais jamais un ciel aussi selon mon coeur", écrivit, à Nernier, le poète Alphonse de Lamartine, en 1815. Mary Shelley y rédigea quelques pages de son célèbre roman Frankenstein. Lord Byron comme le peintre piémontais Enrico Vegetti furent inspirés par le charme de la Perle du Léman. "Ici, on vit avec le lac, frontière naturelle avec la Suisse voisine, au fil des saisons", raconte Julie Deneuville, la créatrice du café de L'Annexe. Environ 120 pêcheurs français et suisses se partagent les eaux, dont les ressources, hélas, s'amenuisent. Avec les artisans de bouche, ils font tout l'art de vivre du Léman.
Sur le port de Séchex, on se délecte d'un Fish & Chips préparé avec la féra du Léman à L'Ô Café et du Ceviche de bar leche del tigre au bistronomique Jolla. Yvoire, Nernier, Amphion-les-Bains sont d'anciens villages de pêcheurs qui ont gardé leur âme, comme le port de Séchex, un hameau de Margencel. Au restaurant étoilé Ô Flaveurs, Jérôme Mamet ne propose que du poisson pêché en bateau, à la ligne, et des produits biologiques locaux, comme ces fleurs de courgettes qui n'ont parcouru que cinq kilomètres ! "En une journée, on peut monter à la dent d'Oche à côté du mont Blanc et redescendre en parapente dans la vallée verte", s'exclame ce chef très sportif.
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