Grâce à ses eaux riches en magnésium et bicarbonate déjà connues des Romains, Thonon-les-Bains est depuis 1885 une station thermale, qui accueille aujourd'hui près de 3000 curistes par an et propose un immense spa, avec vue panoramique sur le parc. Mais question nouveauté, c'est rue Vallon que ça se passe. "Envie de faire bien avec simplicité" semble être le mantra des dernières boutiques, Les Hédonistes, la brocante Uzo Home ou la fleuriste Bloom Bloom. "Ces adresses indépendantes ont redonné beaucoup de dynamisme au centre-ville", apprécie Angélique Buisson. Christine Madieu "cherche la patine ancienne des meubles qui ont vécu" pour sa brocante, où chaque objet est mis en scène. "Il faut préserver l'imaginaire un peu endormi de Thonon, qui fait tout son charme. Le champ des possibles est important, expliquent Frédérique Favier Bosson et Gwenola Le Freillec, les créatrices des Hédonistes, car Thonon n'a pas une histoire aussi prestigieuse qu'Évian. On aime son mélange architectural des années 1920, 1950... et du Moyen Âge !" À deux pas de ces repères branchés, en effet, d'étonnantes frises en bois d'inspiration rabelaisienne sous la galerie à colombages du château de Bellegarde et, dans la charmante rue Chante-Coq, la maison Guillet de Monthoux, qui date de 1480.
Se dresse également une basilique née de l'incroyable union de l'église baroque Saint-Hippolyte et de celle, néogothique, Saint-François-de-Sales, qui communiquent entre elles ! La population locale s'est opposée à la destruction de la première, qui a été heureusement classée aux monuments historiques en 1909. On y admire de magnifiques fresques et un chemin de croix signés Maurice Denis, sa dernière grande commande, puisqu'il meurt accidentellement en 1943. Au XVe siècle, sous le règne d'Amédée VIII, premier duc de Savoie, l'église paroissiale devint papale, lorsque celui-ci fut élu pape par le concile de Bâle. C'est pour lui que fut construit, tout à côté de Thonon, le château de Ripaille, par l'architecte Aymonet Corviaux, qui devint par la suite un couvent de chartreux. Délaissé, il fut restauré à partir de 1892 par l'industriel du textile d'origine alsacienne Frédéric Engel-Gros, qui voulait réaliser une oeuvre d'art totale et créer un château d'atmosphère, en utilisant notamment des tissus de William Morris, le père du mouvement Arts and Crafts. Dans un vignoble de 22 hectares, on est charmé par ce témoignage unique de l'art de vivre en 1900.
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